« Un apéritif très complet »
Située dans une vallée reculée à la limite du Speyside, cette distillerie centenaire (fondée en 1898) sert depuis toujours à l’élaboration du blend Teacher’s. Malgré son importance – huit grands alambics – elle est encore méconnue, mais sa notoriété augmente depuis son acquisition par Jim Beam en 2005.
Jaune très pâle. Nez sec, plutôt épicé (poivre), avec des notes de fleurs blanches. Très vif à l’attaque, malgré la réduction, il développe un corps sec d’une grande finesse, sur le floral, mais avec aussi des notes minérales. Il devient ensuite plus puissant et un peu moelleux, dans un fondu bien élégant. Finale sèche très apéritive, sur le végétal (bourgeons de pin) et le poivre noir.
« Un grand charmeur malgré son jeune âge »
La grande île de Mull n’abrite qu’une distillerie, au nord, dans le petit port qui porte le même nom. Ses premières traces remontent à 1795, lors de sa création par un négociant, John Sinclair. Son existence fut ensuite assez sporadique, avec notamment près de 40 ans de fermeture à partir des années 30. Depuis sa reprise par Burn Stewart, elle-même achetée par le Sud-Africain Distell Group, la production est redevenue régulière, avec deux déclinaisons : Tobermory et Ledaig, qui se distingue par son caractère tourbé. La distillerie vient de rouvrir après deux ans de travaux de modernisation.
Jaune doré. Plutôt doux au départ, le nez gagne en puissance sur le végétal (sous-bois d’automne) et quelques notes plus animales (fourrure, cuir vieilli). Attaque puissante, voire un peu brûlante, mais il devient vite bien moelleux, sur l’orge maltée, avec de la pomme cuite, du caramel au beurre et des notes épicées (poivre noir, gingembre). Finale plutôt enveloppante, sur les raisins de Corinthe, le bois de santal et un petit côté Havane. Un vrai charmeur de fin d’après-midi.
« Joliment campagnard »
Fondée en 1814 tout au sud de l’Ecosse, dans les Lowlands, cette ferme-distillerie possédant beaucoup de charme a été de nombreuses fois fermée puis réouverte au long de son histoire. La dernière fermeture, en 1993, a failli lui être fatale, même si elle avait été aménagée en centre
de visite, mais un Irlandais à la recherche d’une maison de campagne en est tombé amoureux et a décidé de relancer la production depuis 1999. Menacée de fermeture, elle a trouvé un repreneur australien en 2015, qui a relancé la production deux ans après.
Jaune d’or. Nez discret, légèrement fl oral puis se développant sur le miel d’acacia. Plutôt relevé à l’attaque (poivre noir, épices), il se développe sur un corps moelleux et chaleureux, à la fois céréalier et miellé. La finale est plus sèche, avec une pointe d’astringence, et une puissance florale qui persiste longuement. Apéritif avant tout, il peut aussi conclure une journée de balade à la campagne.
« Sec, voire minéral »
La plus réputée des dernières distilleries de la région du Kyntire, qui en a compté plus d’une trentaine. Springbank, qui appartient à la famille Mitchell depuis sa création en 1828, maintient
presque à elle seule l’originalité du style somptueux et complexe des malts de Campbeltown, dont l’aptitude au vieillissement est particulièrement remarquable. Tout est fait ici sur place, du maltage à l’embouteillage, avec une double distillation et demie… et même de l’orge cultivée à proximité dans ce cas précis.
Jaune clair. Nez marqué par la tourbe, qui s’accompagne de notes épicées (gingembre ?) et de fruits jaunes. La bouche est franchement brûlante, avec des notes herbacées (gazon tondu). Le caractère céréalier domine avec une belle rondeur, dominant presque la tourbe végétale, plutôt discrète. Belle vivacité générale, toute empreinte de jeunesse jusqu’à fi nale. Il aurait mérité de vieillir davantage…
« Puissant et suave à la fois »
Existant depuis 1860, la distillerie Grallet se trouve à Rozelieures, au sud de la Meurthe-et-Moselle. Il y a quelques années, Hubert Grallet, le distillateur, a eu l’idée de s’associer avec Christophe Dupic, cultivateur de céréales, pour élaborer le premier whisky lorrain, à partir d’une eau de grande qualité provenant des sources vosgiennes. Reprenant les techniques écossaises, Rozelieures propose plusieurs whiskies différents, avec un intérêt particulier pour les finitions.
Ambré légèrement orangé. Plutôt discret, le nez développe des notes animales, puis légèrement fruitées. Plutôt brûlant à l’attaque, malgré la réduction, il devient vite moelleux, avec une belle puissance assez suave. Le caractère malté s’accompagne alors de poivre noir, de piment doux, mais aussi de pommes cuites un peu caramélisées. Belle harmonie d’ensemble jusqu’à la finale. Il y a quelques Speyside qui devraient se méfier d’un tel résultat…
« Harmonieux, voire charmeur »
Ce fut la plus grande distillerie d’Ecosse, avec vingt-trois alambics, mais 12 seulement sont aujourd’hui opérationnels et une capacité de production ayant atteint 12 millions de litres par an, pour 5 millions seulement actuellement. Mais elle a connu beaucoup de vicissitudes, au point d’être rachetée en 1985 par ses principaux clients… des négociants japonais, qui depuis l’exploitent sans discontinuer. Elle a produit jusqu’à 30 malts différents…
Ambré clair. Chaleureux au nez, sur le caramel au beurre, le bois de santal, les champignons de forêt, avec de belles notes épicées. Attaque plutôt vive en bouche, sur le poivre noir, puis se développe un fruité caramélisé (pomme cuite). Belle ampleur en bouche, avec de la suavité, mais aussi du fruit sec (raisins de Corinthe, noisette). Classique, mais bien harmonieux, voire charmeur.
« La belle vigueur du Speyside » …
Fondée en 1896, cette distillerie du Speyside est devenue la propriété des Highland Distillers, avant d’appartenir à Edrington Group. Rénovée et agrandie dans les années 70, elle élabore des
malts très appréciés des blenders. Elle a eu pour particularité de procéder sur place au maltage de son orge, en utilisant le système Saladin. Toutefois, la distillerie a été mise en sommeil en 2009. En 2011, Ian Macleod l’a rachetée, la production a repris un an après (mais le maltage a été arrêté) avec l’ambition de faire de Tamdhu un malt plus présent sur le marché.
Ambré. Nez bien malté, sur la pomme mûre, voire cuite, le vieux cuir et les meubles cirés. Attaque fruitée, avec du caramel au beurre, et vigoureuse malgré la réduction. Moelleux comme tout Speyside qui se respecte, il est bien équilibré, avec du raisin sec, et d’une longue persistance en bouche. Un agréable digestif.
« Sec mais fruité » …
Fondée en 1814 tout au sud de l’Ecosse, dans les Lowlands, cette ferme-distillerie possédant beaucoup de charme a été de nombreuses fois fermée puis ré-ouverte au long de son histoire. La dernière fermeture, en 1993, a failli lui être fatale, même si elle avait été aménagée en centre
de visite, mais un Irlandais à la recherche d’une maison de campagne en est tombé amoureux et a décidé de relancer la production depuis 1999. Menacée à nouveau de fermeture, elle a trouvé un repreneur australien en 2015, qui a relancé la production deux ans après.
Ambré légèrement orangé. Nez puissant, sur les céréales bien mûres, se développant ensuite sur le liquoreux avec des notes animales. Plutôt sec à l’attaque, le fruité s’installe ensuite, sur la pomme cuite, avec quelques notes poivrées. Longue persistance sur le fruité. Sans doute une finition en fût de xérès ou de vin a apporté plus de richesse aromatique.
« Savoureusement tourbée » …
Glengyle est la nouvelle distillerie de Campbeltown, installée entre 2000 et 2004 par la société Springbank. Il s’agit de la renaissance d’un site qui a été en activité de 1872 à 1925, appartenant à un membre de la famille Mitchell. Le malt qui est élaboré à Glengyle porte le nom de Kilkerran
(pour des raisons de propriété commerciale), qui fait référence au saint évangélisateur de la région. Un quart de la petite production est à base de malts très tourbés.
Jaune doré. Nez de céréales et de fruits jaunes (prune, poire) puis une tourbe plutôt phénolique le fait progressivement deviner. A l’attaque, la tourbe se fait rapidement sentir, accompagné d’un beau fruité comme au nez. Le niveau élevé d’alcool, supportable en raison du caractère très fruité, entraîne des notes poivrées et épicées. Finale bien moelleuse avec quelques notes minérales.
« Un grand digestif très chaleureux » …
Une ancienne distillerie de Campbeltown (1836-1925) a donné son nom à ce single malt distillé pour la première fois en 1996 par les Mitchell, toujours dans les mêmes alambics que Springbank et Longrow. L’idée était de refaire un malt comme dans les Lowlands, en utilisant un orge malté non tourbé, et en pratiquant une triple distillation. Ce malt est produit en faible quantité.
Ambré soutenu. Nez chaleureux, bien marqué par le xérès, avec un fruité puissant, sur le havane et le bois de santal. Attaque un peu brûlante, mais aussi une belle rondeur, sur la cire d’abeille. On retrouve le fruité bien mûr du nez (pomme cuite), avec un côté légèrement terreux
en arrière-plan. Long et puissant jusqu’à la finale, et bien au-delà. Un grand digestif …