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Rozelieures fumé

Made in Lorraine …
Existant depuis 1860, la distillerie Grallet se trouve à Rozelieures, au sud de la Meurthe-et-Moselle. Il y a quelques années, Hubert Grallet, le distillateur, a eu l’idée de s’associer avec Christophe Dupic, cultivateur de céréales, pour élaborer le premier whisky lorrain, à partir d’une eau de grande qualité provenant des sources vosgiennes.
Reprenant les techniques écossaises, Rozelieures propose déjà plusieurs whiskies différents, dont ce whisky fumé, mais aussi des finitions dans des fûts de xérès, de Condrieux et de Nuits St Georges.
Ambré fauve. Nez puissant, surtout boisé, vieux cuir, havane. Attaque bien marquée, plutôt sèche. Fruits secs (noisette, raisins de Corinthe), pruneau et pomme cuite, la tourbe annoncée (20 ppm) ne se faisant guère sentir. Finale sèche et plus épicée, avec une longue persistance, beaucoup d’âpreté et toujours le boisé.

Laphroaig

Tourbé, mais avec modération …
Créée vers 1815 par la famille Johnston (dont l’un des membres a péri noyé… dans une cuve de fermentation), cette distillerie d’Islay est longtemps restée une propriété familiale, possédant ses propres aires de maltage de l’orge (toujours utilisées) et ses tourbières. Sa puissance et ses arômes originaux ont donné à Laphroaig (qui se prononce « Lafrog ») un rôle de pionnier dans la découverte des malts d’Islay.
Jaune clair. Plutôt doux au nez, puis la tourbe fumée se laisse deviner, sans être très marquée. Attaque onctueuse sur la prune jaune, puis la tourbe fumée s’installe calmement, pour finir par dominer tout le palais. Elle s’accompagne d’épices (gingembre, coriandre, un peu de poivre gris) dans un équilibre bien harmonieux. Finale plus âpre, presque astringente.

Benromach

Entre le fumé et l’épicé …
Construite en 1898, cette distillerie à l’ouest du Speyside, près de la ville de Forres, a rouvert exactement un siècle après, en 1998, 15 ans après sa mise en sommeil par DCL (United Distillers). Reprise par un embouteilleur indépendant, elle a été complètement modernisée, y compris pour l’alambic, d’une taille plus petite. C’était d’ailleurs la plus petite distillerie du Speyside… mais elle vient d’être supplantée par Ballindalloch. Cas rare, toute la production est utilisée en single malt.
Ambré clair. Nez un peu fumé, puis marqué par le végétal (foin), avec du caramel au beurre. Tapissant bien le palais, il est épicé, bien malté, avec du fruit sec (noisette) et une pointe d’agrumes. On retrouve un peu de bois brûlé sur la finale, bien réchauffante.

Ben Nevis

Vraiment apéritif

Portant le nom du plus haut sommet d’Ecosse (1 344 mètres), cette distillerie est doublement associée à Long John Macdonald, qui l’a créée en 1825, avant de donner son nom à la marque de blend bien connue. Après une certaine période d’instabilité, elle fut par la suite rachetée par la société… Long John Distillers, et enfin reprise en 1989 par les Japonais de Nikka, qui l’ont bien rénovée et commercialisent le malt davantage que par le passé. Ils utilisent aussi 1/3 du malt pour leurs propres blends.
Jaune clair. Nez frais, herbacé, un peu piquant. Attaque plutôt ronde, mais il devient vite acéré, voire agressif. La poire mûre domine ensuite, avec un peu de poivre noir qui relève l’ensemble. Très sec, avec une astringence tannique bien marquée sur la finale. Puissamment apéritif.

Alberfeldy

Sec mais fruité …

Fondée en 1896 par les Frères Dewar dans un village de la région de Perth (Eastern Highlands), la distillerie a été conçue dès ses origines pour alimenter en single malt le blend Dewar’s, un des leaders sur le marché nord-américain. Avec sa reprise par Bacardi en 1998, le single malt est aujourd’ hui plus largement commercialisé, notamment à des âges différents.

Ambré légèrement orangé. Nez puissant, un peu alcooleux, céréales et fruits rouges.  Attaque sur la douceur, puis prend vite une belle puissance. Franchement sec, voire astringent, il développe des notes florales (violette) et fruitées (mûre, pointe de cassis), sur une base plutôt céréalière. Courte persistance sur le sec et les céréales (paille séchée).

Bowmore

Tourbé en toute simplicité …

Distillerie vedette de l’île d’Islay, elle se prévaut notamment de son ancienneté, avec une fon- dation en 1779 qui en fait une des plus vieilles d’Ecosse. Pratiquant le maltage d’une petite partie de ses orges, elle a longtemps commercialisé une des plus vastes gammes de single malts d’Islay émanant d’une seule distillerie, depuis le Legend (8 ans) jusqu’au mythique Black Bowmore (1964, 50 °) réservé à une élite… fortunée.

Jaune très pâle. Nez d’abord fermé, puis se développe sur la tourbe phénolique, avec une pointe herbacée. Plutôt moelleux au démarrage, il est surtout marqué par un caractère tourbé, mais qui reste assez mo- déré. Caractère minéral et sec en allant vers la finale, avec une touche de pierre à fusil. Bonne persistance sur le phénolique.

Bruichladdich Islay Barley

Puissamment rural …

Fondée en 1881, cette distillerie d’Islay fait face à Bowmore, de l’autre côté du Loch Indaal. Elle a produit les malts les moins tourbés et les plus légers de l’île. Une caractéristique sans doute due à ses quatre alambics au col particulièrement haut. Après son rachat en 1995, elle a été mise en sommeil pen- dant plusieurs années, mais elle a repris depuis la distillation. Entre des assemblages passionnants et de nouvelles façons de distiller, Jim Mc Ewan ne cesse d’étonner le monde du malt. En juillet 2012, elle a été rachetée par le groupe français Rémy Cointreau.

Jaune clair. Nez céréalier, légèrement miellé, plutôt végétal. Rond et fruité dès l’attaque, pourtant assez puissante. La dominante maltée se combine avec une certaine finesse, malgré la force épicée. Le caractère est finalement très rural, se terminant avec de l’astringence nettement sensible. Comment ne pas penser au temps des moissons ?

Teeling

Chaleureux et original …

Avec un ancêtre créateur d’une distillerie en 1782 à Dublin, et fils de John Teeling, qui a fondé Cooley en 1987, Jack Teeling a de qui tenir. Il s’est lancé comme embouteilleur indépendant, avec l’ambition de proposer des whiskeys irlandais différents du style moelleux et doux actuellement répandu. Outre ce blended whiskey, il propose également le single malt Vintage Reserve de 21 ans, et un Poitin (le whiskey clandestin d’antan) à 61,5°. Jack  Teeling vient de créer sa distillerie à Dublin.

Ambré. Nez moelleux, plutôt vanillé avec un peu d’épices. Attaque puissante, mais avec de la rondeur. Vanille, banane flambée, avec du toffee. Le moelleux initial fait place à un caractère plus sec, relevé par le poivre noir et un peu de piment. Chaleureux et original, avec une longue persistance sur les épices. Mais en quoi est-il irlandais ?

Strathclyde 24 ans

“Osons le grain ? “

Située dans Glasgow, cette distillerie de grain remonte à 1927, et appartient aujourd’hui au groupe Pernod-Ricard. De 1957 à 1975, le site a également abrité une distillerie de malt, appelée Kinclaith. Mais elle a été démantelée pour laisser plus de place à la production de whisky de grain. Rarement vieillis et embouteillés sous leur nom, les whiskies de grain sont très peu répandus, malgré un début d’intérêt ces dernières années.

Jaune clair. Nez très discret, avec une légère présence de céréales bien mûres et de fruits jaunes. Attaque moelleuse mais aussi puissante. L’alcool domine, mais accompagné de notes de poires et de prunes jaunes. Un peu de miel doux se fait également sentir. Finale sur le poivre noir et le gingembre. Une curiosité, mais qui ne peut lutter avec la plupart des single malts.

Springbank

“Somptueuse simplicité“

La plus réputée des dernières distilleries de la région du Kyntire, qui en a compté plus d’une trentaine. Springbank, qui appartient à la famille Mitchell depuis sa création en 1828, maintient presque à elle seule l’originalité du style somptueux et complexe des malts de Campbeltown, dont l’aptitude au vieillissement est particulièrement remarquable. Tout est fait ici sur place, du maltage à l’embouteillage, avec une double distillation et demie.

Ambré clair. Le nez est onctueux sur le malté, avec une dominante fruitée (pomme cuite) légèrement fumée (charbon de bois) qui lui apporte un peu de sécheresse. Attaque sèche et épicée en bouche, avec une dominante de fruits secs (amandes) et un peu de réglisse, mais l’évolution se fait sur un caractère plus onctueux, voire crémeux, tapissant tout le palais. Somptueux jusqu’à la finale, avec toute la simplicité qu’on aime chez Springbank.