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Inchgower

Sec puis onctueux, mais bien apéritif …
Fondée en 1871 à Buckie dans le Speyside, cette distillerie a eu une existence relativement discrète, si on excepte le fait qu’elle fut propriété de la municipalité pendant quelques temps dans les années 30, ce qui est assez rare en Ecosse. Modernisée en 1966 avec ajout de deux nouveaux alambics, puis à nouveau en 2011, elle produit des malts surtout utilisés pour les blends, et rarement embouteillés.

Jaune bouton d’or. Nez épicé et fruité (pomme jaune, coing), avec de belles notes maltées. Bien sec à l’attaque, il se développe d’abord sur le floral, rejoint ensuite par des fruits jaunes. caractère brioché plus onctueux ensuite, et un peu de miel. On retrouve le poivre noir et le
gingembre du nez sur la finale, elle-même sèche et apéritive. Persistance fruitée assez longue.

Aberfeldy 96

Céréalier avant tout ….
Fondée en 1896 par les Frères Dewar dans un village de la région de Perth (Eastern Highlands), la distillerie a été conçue dès ses origines pour alimenter en single malt le blend Dewar’s, aujourd’hui leader sur le marché nord-américain. Avec sa reprise par Bacardi en 1998, le single malt est aujourd’hui plus largement commercialisé, notamment à des âges différents.

Jaune d’or, un peu pâle. Nez de céréales maltées, assez chaleureux, avec un léger caractère miellé. L’attaque est franche, puissante et épicée. Le corps est plus souple, assez charpenté. Dominante aromatique sur les céréales (corn flakes), mais avec une nette présence de poivre noir et des traces de gingembre. Belle longueur en bouche, et assez longue persistante. Un malt avant tout céréalier, voire campagnard…

Glenrothes

Bien caramélisé …

Après un démarrage en 1878, la faillite d’une banque a d’abord retardé son ouverture jusqu’en 1887. Située à Rothes (qui en compte quatre autres), dans le Speyside, cette distillerie a été par la suite agrandie deux fois, et compte aujourd’hui dix alambics. Mais ses malts sont rares en embouteillage en single, car l’essentiel est utilisé par les blenders. Elle appartient depuis 1999 à Edrington Group, mais ses malts sont distribués par Berry Brothers, ce qui est très rare en Ecosse.

Ambré profond, presque brun. Nez discret, sur le sucre brun et un peu de noisette. Attaque onctueuse, sur le caramel cuit, mais devient sec et presque virulent lorsqu’il gagne tout le palais. Sur la finale, il devient acidulé et plutôt astringent, avec des notes tanniques. Chaleureux, avec une persistance sur le caramel cuit.

Tobermory

Pour un soir d’automne … 

La grande île de Mull n’abrite qu’une distillerie, au nord, dans le petit port qui porte le même nom. Ses premières traces remontent à 1795, lors de sa création par un négociant, John Sinclair. Son existence fut ensuite assez spora-dique, avec notamment près de 40 ans de fermeture à partir des années 30. En outre, elle porta un temps le nom de Ledaig dans les années 70. Depuis sa reprise par Burn Stewart, la production est redevenue régulière, avec deux déclinaisons : Tobermory et Ledaig, ce dernier étant tourbé.

Jaune doré. Nez fauve, animal, un peu musqué, avec du caramel au beurre. Attaque moelleuse sur les fruits cuits et la tarte Tatin. De l’ampleur en bouche, avec aussi des fruits secs (amande, noisette, raisin de Corinthe) et des arômes de sous-bois. Belle persistance sur ce fruité un peu caramélisé, aux senteurs automnales.

Isle of Arran 97

Arran est l’unique distillerie de whisky située elle a été fondée en 1995. Arran a une longue histoire dans le monde du whisky. Au milieu du xviiie siècle il existait près de cinquante distilleries sur l’île (la plupart clandestines), mais elles ont toutes fermé depuis. La création de la nouvelle distillerie en 1995 renouvelle donc la tradition sur Arran. L’eau-de-vie qui y est produite a reçu l’appellation « whisky » en 1998.

Bunnahabhain

Tourbe marine …

Longtemps atypique par rapport aux autres distilleries d’Islay (car n’utilisant pas de malts tourbés), elle est située tout au nord de l’Île. Signifiant “Bouche de la crique”, elle se prononce Bouna’hav’n en gaélique. Fondée en 1881 par William Robertson et les frères Greenless, elle a connu plusieurs longues périodes d’arrêt, y compris après avoir été agrandie en 1963. Après quelques années d’incertitude, elle a été rachetée en 2003 par Burn Stewart qui a relancé la commercialisation et développé de nouvelles expressions, notamment tourbées.

Jaune très pâle. La tourbe se développe immédiatement au nez, puissante et huilleuse mais sans lourdeur. En bouche, forte attaque sur la tourbe phénolique, avec le même caractère gras qu’au nez. Elle s’accompagne de notes poivrées, voire pimentées, mais aussi iodées lui donnant une tonalité marine. Longue finale un peu astringente. (Malt distillé à forte chauffe pour accentuer le caractère fumé).

Old Pulteney Navigator

Épicé et salé … 

La plus septentrionale des distilleries écossaises (exception faite des Orcades) remonte à 1826, et doit son nom à sir Williams Pulteney, directeur de la Société des Pêches britanniques qui y construisit un port modèle en 1811. Tout en changeant plusieurs fois de propriétaires, la distillerie a surtout fourni les blenders, qui apprécient son malt autant pour ses notes salées (la mer n’est qu’à 20 km) que ses caractères fruités dus à l’emploi de fûts de xérès (manzanilla). La gamme Navigator, sans âge indiqué, est déclinée en nombreuses variétés qui portent le nom d’un des phares de la côte.

Jaune légèrement doré. Nez discret, plutôt sec, avec un léger parfum iodé. En bouche, il développe un caractère également sec, avec un fondu aromatique où se distinguent l’amande, le raisin de corinthe blond, le gingembre et quelques notes miellées. La finale, longue, est surtout marquée par les épices (poivre) avec une sécheresse persistante, un peu salée.

Glen Garioch

Pour finir la soirée …

A l’est des Highlands, près d’Aberdeen, Glen Garioch (qui se prononce “glenn guirie”) remonte à la fin du 18ème siècle, et plusieurs bâtiments d’origine ont été conservés, ainsi que les aires de maltage, inutilisées depuis 1979. Longtemps propriété de DCL, elle fait partie du groupe Morrison Bowmore (Suntory) depuis 1970, et, après une mise en sommeil en 1995, elle a repris du service deux ans plus tard… faute d’avoir trouvé un repreneur. La gamme des embouteillages officiels a été complètement revue en 2009.

Ambré un peu cuivré. Nez sur la pomme cuite, plutôt liquoreux avec du caramel au beurre. Bien sec à l’attaque, il se développe sur les fruits cuits et le caramel, accompagné par des épices (poivre noir surtout). Bien puissant pour son âge et malgré la réduction, il est chaleureux avec une finale très persistante sur un peu de boisé. Un bon compagnon de fin de repas.

Glen Spey Glenlivet

Fruité et poivré …

Bien que fondée en 1880, et modernisée un peu moins d’un siècle plus tard, cette distillerie du Speyside, dans la ville de Rothes, n’a jamais vraiment fait beaucoup parler d’elle. Il est vrai que ses malts sont depuis longtemps essentiellement utilisés pour élaborer le blend J&B, qui se réserve la quasi-totalité de la production, avec une capacité de 1,4 million de litres par an. Une rareté…

Jaune d’or. Nez fruité, mais aussi céréalier, avec une petite touche de miel. Plutôt sec à l’attaque, il devient ensuite un peu plus moelleux grâce au développement d’un fruité assez généreux. Avec les fruits jaunes (poire, prune) se détachent quelques notes de poivre noir qui relèvent l’ensemble. Harmonieux et long, un parfait malt d’apéritf.

Teaninich

Une belle puissance poivrée …

Créée en 1817 par le seigneur local, Hugh Monro de Teaninich (qu’on prononce “Tiann-inich”), cette importante distillerie des Highlands septentrionales n’a pratiquement jamais cessé de fonctionner depuis, hormis pendant les guerres. Mais ses malts sont restés longtemps rarissimes avant que Diageo, son propriétaire, ne se décide à en commercialiser une petite partie. Après 2 ans de travaux, sa capacité vient de passer à près de 10 millions de litres. Jaune clair.

Nez puissant, un peu gras et surtout malté. Même puissance à l’attaque, surtout à ce degré de réduction. Mais le corps conserve une certaine légèreté, marqué par les céréales, un peu de fruits jaunes et des notes épicées et poivrées. Finale agréable, toujours avec cette belle puissance poivrée et fruitée.