Un charme inimitable …
Fondée en 1881, cette distillerie d’Islay fait face à Bowmore, de l’autre côté du Loch Indaal. Elle a produit les malts les moins tourbés et les plus légers de l’île. Une caractéristique sans doute due à ses quatre alambics au col particulièrement haut. Après son rachat en 1995, elle a été mise en sommeil pendant plusieurs années, puis elle a repris la distillation. Entre des assemblages passionnants et de nouvelles façons de distiller, Jim Mc Ewan n’a cessé d’étonner le monde du malt. En juillet 2012, elle a été rachetée par le groupe français Rémy Cointreau.
Jaune doré. Nez plutôt fermé, puis puissant, avec du poivre noir, des fruits jaunes et du malt. Sec à l’attaque, puis se développe avec ampleur. Arômes très fondus, on distingue fruits secs (raisins de Corinthe), pomme cuite, caramel, allant vers une finale bien poivrée et une longue persistance. Puissant, mais avec le charme inimitable de cette distillerie.
Inimitable, bien sûr …
Tourbe et élégance, tels sont les deux traits dominants des malts de cette distillerie d’Islay, appréciés de longue date par les amateurs. Sa spécificité provient surtout d’un dispositif de purification en haut du deuxième alambic, qui conserve le meilleur de la tourbe en lui évitant toute âcreté. Chaque nouvel arrivage est attendu avec impatience par les passionnés d’Islay.
Jaune clair. La tourbe est évidemment présente dès le premier nez, et se développe davantage encore à l’aération, accompagnée de notes fruitées et un peu huileuses. Attaque forte, voire brûlante malgré la réduction. Belle souplesse en bouche, avec du moelleux et un peu de gras, mais la tourbe l’emporte toujours, avec l’élégance caractéristique de la distillerie. Grande fraîcheur générale, et une persistance tourbée qui ne faiblit pas…
Céréalier avant tout Fondée en1896 par les frères Dewar dans la région de Perth (Eastern Highland). Conçue dès ses origines pour alimenter en single malt le blend Dewar aujourd’hui leader sur le marché U.S. Avec sa reprise par Baccardi en1998, le single malt est aujourd’hui plus largement commercialisé, notamment à des âges différents.
Jaune d’or, un peu pâle. Nez de céréales maltées, assez chaleureux, avec un léger caractère miellé. L’attaque est franche, puissante et épicée. Le corps est plus souple, assez charpenté. Dominante aromatique sur les céréales (corn flakes) mais avec une nette présence de poivre noir et des traces de gingembre. Même longueur en bouche, longue et persistante. Un malt avant tout céréalier, voir campagnard.
De bonne compagnie …
Située près de Brechin, tout à l’est des Highlands, cette petite distillerie, équipée de deux alambics, remonte à 1825, et a été modernisée en 1959. Ses nombreux propriétaires successifs l’ont toujours utilisé pour l’élaboration de blends, comme le « Cream of the Barley » (« crème d’orge ») d’Alexander Stewart, sans jamais le commercialiser en single malt. Il est donc très rare sur le marché, même si ses propriétaires actuels souhaitent mieux le faire connaître.
Jaune clair. Nez discret, légèrement malté et végétal. Attaque moelleuse, puis développant une belle vivacité. Dominante fruitée (pomme, poire, coing) avec aussi un caractère céréalier assez net. Le corps est ample, assez puissant, avec de petites notes poivrées qui le rehaussent au palais. Agréable, très classique, mais de bonne compagnie en apéritif ou en cours de journée.
Richement aromatique …
Fondée en 1793 par les frères Stevenson, des hommes d’affaires qui ont aussi créé un chantier
naval et une tannerie, cette distillerie est située aujourd’hui au coeur d’une région devenue très
touristique des Western Highlands. De petite capacité (870 000 litres par an au maximum), elle est bien connue et appréciée depuis que Diageo l’a inscrite dans sa gamme des Classic Malts. Très aromatiques, ses malts sont uniquement destinés à être commercialisé en single, ce qui est exceptionnel en Ecosse.
Ambré doré. Nez floral, avec des notes de miel et une petite pointe de fumé. Attaque chaleureuse, avec une dominante de fruits cuits. Puis il devient plus épicé, offrant un assemblage doux/amer plutôt original. Avec une très grande richesse aromatique, il développe aussi des notes de boisé, de foin coupé, mais aussi de poivre noir et de cuir vieilli. Le corps est constamment puissant, bien charpenté, jusqu’à une belle finale pleine et de longue persistance. Un grand classique, sans aucun doute.
Pour finir la soirée …
A l’est des Highlands, près d’Aberdeen, Glen Garioch (qui se prononce “glenn guirie”) remonte à la fin du 18ème siècle, et plusieurs bâtiments d’origine ont été conservés, ainsi que les aires de maltage, inutilisées depuis 1979. Longtemps propriété de DCL, elle fait partie du groupe Morrison Bowmore (Suntory) depuis 1970, et, après une mise en sommeil en 1995, elle a repris du service deux ans plus tard… faute d’avoir trouvé un repreneur. La gamme des embouteillages officiels a été complètement revue en 2009.
Ambré un peu cuivré. Nez sur la pomme cuite, plutôt liquoreux avec du caramel au beurre. Bien sec à l’attaque, il se développe sur les fruits cuits et le caramel, accompagné par des épices (poivre noir surtout). Bien puissant pour son âge et malgré la réduction, il est chaleureux avec une finale très persistante sur un peu de boisé. Un bon compagnon de fin de repas.
Puissance épicée …
Bien que fondée en 1880, et modernisée un peu moins d’un siècle plus tard, cette distillerie du Speyside, dans la ville de Rothes, n’a jamais vraiment fait beaucoup parler d’elle. Il est vrai que ses malts sont depuis longtemps essentiellement utilisés pour élaborer le blend J&B, qui se réserve la quasi-totalité de la production, avec une capacité de 1,4 million de litres par an. Une rareté…
Jaune d’or. Nez céréalier, gras et lourd. Assez sec en bouche, voire un peu brûlant, il se développe sur les céréales bien mûres, le biscuit sec au beurre, avec épices et poivre noir pour relever le tout. Puissant jusqu’à la finale, malgré la réduction. Bonne persistance sur le malt et les épices.
Sec et fruité …
Ouverte en 1974, cette distillerie moderne du Speyside a remporté plusieurs prix d’architecture.
Se prononçant “Auth-rusk”, ce qui signifie “gué de la rivière rouge”, elle commercialise aussi ses malts sous l’appellation “The Singleton”. Possédant huit alambics, elle utilise une eau particulièrement douce, et une partie du vieillissement est réalisée en fûts de xérès. Le nom « Auchroisk » est par contre plutôt utilisé pour des vieillissements en fûts de bourbon.
Jaune doré, avec reflets rosés. Nez fruité avec notes florales (rose). Sec à l’attaque, son corps est assez puissant, avec des notes surtout florales et fruits secs (amande, noisette), puis une rondeur davantage marquée par les fruits rouges se fait sentir. Surtout apéritif, l’ensemble est avant tout sec jusqu’à la finale, un peu épicée, mais de courte persistance.
Un Speyside ? C’est à ne pas le croire !!!
Existant dès 1823, année de la légalisation du scotch whisky, cette distillerie de Dufftown, au
coeur du Speyside, élabore surtout un malt très apprécié des blenders pour sa richesse et sa puissance… d’où la grande rareté des single malts. Une distillation en deux étapes et demi (mais
différente de celle pratiquée à Springbank) expliquerait son caractère original, ainsi que la grande diversité de formes de ses six alambics.
Jaune doré. Plutôt fermé, le nez finit par s’ouvrir les fruits jaunes (prune, pêche) et le sucre candi. Attaque sur les épices (ginseng, poivre noir), avec un certain moelleux. Le côté brûlant domine ensuite, mais on distingue tout de même les épices et le fruité, avec une pointe de
miel de châtaignier. Longue finale sur le poivre noir, pour un malt puissant bien différent du style rond et charmeur du Speyside.
Miellé et fruité …
Installée au coeur du Speyside, cette distillerie moderne (fondée en 1967) à proximité d’Edradour est utilisée essentiellement par les blenders, Mackinlay-Mc Pherson d’abord, puis Campbell (Pernod-Ricard) depuis 1989, après une période de sommeil, suivi d’une augmentation des capacités de production. Il n’existe qu’un seul malt officiel, les autres venant des embouteilleurs indépendants.
Jaune doré. Nez puissant, d’abord animal, puis surtout malté et à dominante végétale. Attaque pleine de vivacité, voire un peu brûlante pour son degré, puis il se révèle bien moelleux,
avec des notes de miel, de cire d’abeille, et du fruit jaune (prune surtout). Finale un peu plus sèche, avec de l’ampleur sur le fruité et le miel.