« De la tourbe bien fumée »
Longtemps atypique par rapport aux autres distilleries d’Islay (car n’utilisant pas de malts tourbés), elle est située tout au nord de l’Île. Signifi ant “Bouche de la crique”, elle se prononce Bouna’hav’n en gaélique. Fondée en 1881 par William Robertson et les frères Greenless, elle a connu plusieurs longues périodes d’arrêt, y compris après avoir été agrandie en 1963. Après quelques années d’incertitude, elle a été rachetée en 2003 par Burn Stewart qui a relancé la commercialisation et développé des expressions nettement tourbées, comme celle-ci, deuxième à porter le nom « fumé » (toiteach en gaélique).
Jaune doré soutenu. Nez bien tourbé, avec de l’élégance et des notes fruitées, ainsi qu’un boisé bien présent sans être écrasant. En bouche, la tourbe domine, avec aussi un caractère très poivré, accompagné d’une relative douceur fruitée (pomme cuite), sans doute due à un fût de xérès. Finale très puissante sur le poivre noir et la tourbe avant tout fumée en arrière-plan.
« Fort en bouche… mais faible en arômes »
Construite en 1983 dans le sud de l’Ecosse, la distillerie Girvan a été voulue par William Grant &
Sons (Glenfi ddich) pour maîtriser ses approvisionnements en whisky de grain pour ses blends,
suite à un diff érend avec son fournisseur DCL. D’une capacité de 15 millions de litres par an, c’est une des plus importantes d’Ecosse. Sur le site, a existé une distillerie de malt, Ladyburn, de 1966 à 1975. Une autre, Ailsa Bay, également productrice de single malt, a été créée en 2008, et produit aujourd’hui 12 millions de litres par an, uniquement pour les blends du groupe Grant & Sons.
Jaune pâle. Nez assez léger, sur les céréales, un peu de fruits jaunes et des notes d’alcool. Très sec en bouche, avec beaucoup de puissance (degré oblige), on retrouve la dominante céréalière relevée par le poivre noir, le fruité du nez étant moins évident. Pour les amateur de puissance… faiblement aromatique !
« L’apport du xérès »
Avec un ancêtre créateur d’une distillerie en 1782 à Dublin, et fi ls de John Teeling, qui a fondé Cooley en 1987, Jack et Stephen Teeling ont de qui tenir. D’abord embouteilleurs indépendants, ils proposent des assemblages (à partir des stocks de Cooley) très diff érents du style irlandais doux et moelleux. En mars 2015, ils ont ouvert leur propre distillerie à Dublin. Les séries limitées Brabazon rendent hommage au comte du même nom qui, au 18ème siècle, facilita le commerce à Dublin, notamment celui de distillateurs comme les Teeling.
Jaune doré. Nez un peu gras, marqué par les fruits secs (noisette), la confi ture de prune et le caramel. Attaque ronde, avec des notes épicées (réglisse, clous de girofl le, poivre), des fruits rouges (mûre, cassis) et un peu de caramel. Sur la fi nale, liquoreuse et plus tannique, les épices dominent avec une pointe de cerise confi te. Assemblage de single malts provenant de six fûts diff érents de xérès.
« Tourbé… en Corse aussi ! »
Portant les initiales de Pietra et Mavela, la plus importante brasserie corse et le seul distillateur liquoriste de l’Île, cette gamme de whisky corses est née en 2000, la bière Pietra servant de base à l’élaboration d’une eau-de-vie obtenue par double distillation et vieillie ensuite dans des fûts ayant contenu du vin ou des liqueurs corses. Cette série est limitée à 1 700 bouteilles.
Jaune d’or. Nez végétal : herbes fraîches, plantes aromatiques (romarin, myrte, lavande), avec un léger tourbé en arrièe-plan. En bouche, la tourbe s’exprime davantage, avec aussi des notes épicées et vanillées. Ensemble chaleureux et bien fondu sur la finale, avec persistance légèrement tourbée. La Corse n’est pas Islay, tout de même, et ici, la tourbe végétale s’insère avec bonheur dans la richesse aromatique du maquis corse.
« Surtout épicé »
Deux périodes marquent l’histoire de cette distillerie créée à la fi n du 19ème siècle. Au cours de la première, elle produisait un malt très apprécié du roi Edouard VII, qui avait droit à des versions spéciales. Rachetée par la DCL, la distillerie va être progressivement fermée dans les années 70, tandis qu’une unité de production (brassage et distillation) est construite à proximité, donnant des malts plus légers et plus aromatiques que ceux de l’ancienne installation. Glendullan est l’un des trois Singleton commercialisés aujourd ‘hui par Diageo.
Ambré soutenu. D’abord discret, le nez se développe ensuite sur une belle puissance maltée, avec des notes de fruits rouges. Attaque plutôt moelleuse, puis vite épicée, mais avec de la rondeur en bouche, et aussi de la vivacité. Les fruits cuits (pomme notamment) sont présents, mais le caractère épicé domine l’ensemble. Persistance assez courte, sur l’astringence.
« Quand la valeur n’attend pas le nombre des années »
Ouverte en 1974, cette distillerie moderne du Speyside a remporté plusieurs prix d’architecture.
Se prononçant “Auth-rusk”, ce qui signifie “gué de la rivière rouge”, elle a un temps commercialisé ses malts sous l’appellation “The Singleton”, plus facile à prononcer. Possédant huit alambics, elle utilise une eau particulièrement douce, et une partie du vieillissement est réalisée en fûts de xérès.
Ambré soutenu. Nez bien malté, puissant et équilibré, sur la pomme cuite et le caramel. Belle ampleur dès l’attaque, puis on retrouve le malt, le caramel et le fruité du nez, avec une pointe de poivre noir. Déjà bien harmonieux pour son âge, ce Speyside d’un grand classicisme offre la richesse de malts plus âgés. A ne pas manquer donc, même si sa persistance assez limitée trahit tout de même un peu sa jeunesse.
La distillerie Springbank continue d’expérimenter de nouvelles techniques de vieillissement pour sa série des « Wood » avec un single malt Hazelburn triple distillé en octobre 2003 et vieilli intégralement dans des fûts de xérès oloroso pendant 13 ans qui lui apportent des notes très gourmandes de confitures de fruits, de chocolat blanc et de zeste d›orange.
Nez : raisins, sucre demerara, toffee.
Bouche : confiture, zeste d’orange, chocolat blanc. Finale : chocolat à l’orange, café.
Apéritif et aromatique …
Ouverte en 1974, cette distillerie moderne du Speyside a remporté plusieurs prix d’architecture.
Se prononçant “Auth-rusk”, ce qui signifie “gué de la rivière rouge”, elle a un temps commercialisé ses malts sous l’appellation “The Singleton”, plus facile à prononcer. Possédant huit alambics, elle utilise une eau particulièrement douce, et une partie du vieillissement est réalisée en fûts de xérès.
Jaune un peu doré. Nez malté, sur la noix, un peu gras. Attaque assez vive, bien maltée. Le corps, plutôt sec, se développe sur les fruits secs (raisin de Corinthe, noix), un peu de toffee et relevé par des notes bien épicées. Surtout apéritif, mais ne pas négliger sa persistance bien aromatique.
Puissamment animal …
Situé à plus de 200 mètres d’altitude sur le versant nord du mont du même nom, le site est alimenté par des eaux abondantes et bien filtrées par le granit. Ce qui explique l’implantation ancienne d’une distillerie (avant 1820). Entièrement reconstruite en 1955 et équipée d’alambics supplémentaires 11 ans plus tard, ses malts alimentent les blends J&B, Johnnie Walker et Crawford’s, avec une distillation en deux étapes et demi, aujourd’hui abandonnée. Le single malt est rare sur le marché… sauf pour les membres du Clan.
Jaune doré. Nez animal, sous-bois, champignons. Attaque bien épicée, caramel au beurre. Le corps est ample et puissant, tapissant bien le palais, et se développe sur les fruits secs (raisins de Corinthe, noisettes, amandes) et un peu de pruneau. Les épices (poivre noir, gingembre) reviennent sur la finale, très persistante. Un excellent digestif.
Atypique, surtout pour un « Islay » ..
Le tout nouveau Bårelegs Islay Single Malt est issu de l’une des distilleries les plus connues de l’est de l’île d’Islay, dont on ne peut dévoiler le nom ! Il s’agit d’un single malt tourbé typiquement « Islay », mais ici la tourbe est assez douce et abordable, avec un joli croquant en bouche, et une belle longueur gourmande. Il est embouteillé à 46°, et il est bien entendu non-filtré à froid afin de conserver toutes ses saveurs.
Nez : tourbe, fumé, bord de mer.
Bouche : tourbe, fraicheur, croquant.
Finale : longue, tourbée, nette.