« Toute la suavité de la tourbe »
Créée en 1934 par Masataka Taketsuru, fondateur de la société Nikka, cette distillerie se trouve sur l’île d’Hokkaido, un site choisi pour ses similitudes avec l’Ecosse. Le premier single malt a été commercialisé en 1984, 12 ans, sous le nom Hokkaido. Il existe aujourd’hui six références de Yoichi, dont un single cask allant de 50 à 64°, et le 1987 a été élu meilleur single malt en 2008 par les World Whiskies Awards.
Jaune d’or. D’une ample douceur au nez, il se développe sur le tourbé, avec des notes de fumé et d’agrumes confits. En bouche, on retrouve la tourbe moelleuse du nez, avec du chocolat, des fruits frais et secs (noix). Finale soyeuse et très persistante, sur la tourbe végétale et une pointe de sel.
« La tourbe autrement »
Ouverte en 2019 à la pointe sud de l’Île d’Arran, cette nouvelle distillerie écossaise est vouée à l’élaboration de malts tourbés, à partir d’orge cultivée sur l’île. Elle commercialise pour l’instant deux single malts, l’autre étant le Kilmory, nom du comté où se trouve la distillerie LAGG.
Ambré cuivré. Au nez, premières notes florales et fruitées (orange confite) suivies par une présence croissante de la tourbe. Après une puissante attaque, la tourbe prend toute sa place, avec le miel et le gingembre en accompagnement. Sur la finale, la tourbe devient plus lourde et grasse, sur une note plus maritime, avec des accents franchement inédits.
« Chaleureusement fruité »
Avec un ancêtre créateur d’une distillerie en 1782 à Dublin, et fils de John Teeling, qui a fondé Cooley en 1987, Jack et Stephen Teeling ont de qui tenir. D’abord embouteilleurs indépendants, ils proposent des assemblages (à partir des stocks de Cooley) très différents du style irlandais classique, plutôt doux et moelleux. En mars 2015, ils ont ouvert leur propre distillerie à Dublin, élaborant des whiskies de malt et de grain, ainsi que des pot still whiskeys typiquement irlandais.
Ambré cuivré tirant sur le rouge. Au nez, les fruits rouges dominent, avec une pointe de caramel. Attaque brûlante (une goutte d’eau n’est pas inutile…) où le fruité (cerise) domine, avec un peu de boisé. Ensuite, la douceur fruitée le dispute à la puissance épicée (cannelle, poivre noir), dans une belle harmonie générale, avec une persistance très chaleureuse.
« Quand la tourbe devient gourmande »
Après avoir été le co-propriétaire de Bruichladdich, le Français Mark Reynier est parti en Irlande pour créer la distillerie Waterford (dans la ville du même nom, au sud de l’Île). Reprenant une ancienne brasserie ayant appartenu à Guinness, il distille sa première eau-de-vie en 2015. Son but est de valoriser le terroir et l’orge, en utilisant les récoltes de plusieurs dizaines de fermes, comme celle de Woodbrook, qui sont distillées séparément. Depuis, la distillerie multiplie les références en séries limitées, certaines étant tourbées.
Jaune paille. Beaucoup de douceur au nez, sur la cire d’abeille et les agrumes, soutenus par une tourbe végétale en arrière-plan. La bouche est bien plus puissante, sur les épices, les agrumes confits (marmelade d’orange), le thé noir et les biscuits secs. Bien gourmand, un malt qui peut aussi accompagner des desserts.
« Bien tourbé, en toute sérénité »
Longtemps atypique par rapport aux autres distilleries d’Islay (car n’utilisant pas de malts tourbés), elle est située tout au nord de l’Île. Signifiant “Bouche de la crique”, elle se prononce Bouna’hav’n en gaélique. Fondée en 1881 par William Robertson et les frères Greenless, elle a connu plusieurs longues périodes d’arrêt, y compris après avoir été agrandie en 1963. Après quelques années d’incertitude, elle a été rachetée en 2003 par Burn Stewart, qui appartient maintenant au groupe Distell, et qui a relancé la commercialisation et développé de nouvelles expressions, notamment tourbées.
Jaune doré. Au nez, la tourbe se manifeste rapidement, avec des fruit secs (raisin, datte, figue). Attaque en bouche puissante, voire brûlante (un peu d’eau peut être nécessaire). Plutôt huileux, le corps se développe sur la tourbe et le fruité, avec des notes fumées et de cacao. Longue finale sur la tourbe et le tabac (havane), et une persistance toute en sérénité.
« La richesse d’un long vieillissement »
Située à Clermont dans le Kentucky, la distillerie Jim Beam a été fondée en 1795 et a connu sept générations de distillateurs de la même famille. L’un deux, Booker Noe, a créé une gamme de small batchs, des distillats élaborés et vieillis en petite quantité. Knob Creek se caractérise par l’envie de recréer des bourbons d’avant la prohibition, avec principalement un vieillissement de 9 ans (contre 4 pour la majorité des bourbons). Existe aussi sous cette marque un whiskey de seigle (rye).
Ambré tirant sur le roux. Nez puissant, suave avec une dominante épicée très riche. Attaque bien boisée et vanillée, assez forte en alcool mais aussi accompagnée d’une grande douceur générale. L’ensemble est corpulent, mais sans la rudesse âcre des bourbons plus jeunes. Longue finale bien persistante, qui ne s’oublie pas de sitôt.
« Épicé et chaleureux »
Fondée en 1814 tout au sud de l’Ecosse, dans les Lowlands, cette ferme-distillerie possédant beaucoup de charme a été de nombreuses fois fermée puis réouverte au long de son histoire. La dernière fermeture, en 1993, a failli lui être fatale, même si elle avait été aménagée en centre de visite, mais un Irlandais à la recherche d’une maison de campagne en est tombé amoureux et a décidé de relancer la production depuis 1999. Menacée de fermeture, elle a été reprise en 2015 par l’australien David Prior, qui a relancé la production deux ans après avoir rénové en grande partie la distillerie.
Jaune paille. Nez assez fermé, avec quelques notes miellées et légèrement maltées. Franche attaque avec des notes poivrées, puis se développe un beau fruité (pomme cuite) bien épicé et un boisé discret en arrière-plan. Facile d’accès, il se termine sur une persistance épicée et très chaleureuse.
« Puissant mais savoureux »
En face de l’île de Skye, Raasay est une petite île balayée par les vents où ne vivent que 120 habitants. Arrière-petit-fils de blender, Alasdair Day y ouvre une distillerie en 2017, après avoir relancé la marque de blend Borders Whisky. Utilisant de l’orge récolté sur place, la distillerie de petite capacité (220 000 litres d’alcool par an) mise surtout sur des vieillissements originaux, réalisés sur l’île, utilisant des types de fûts peu utilisés en Ecosse.
Ambré sur l’auburn. Nez assez puissant, animal, champignon, bois de santal. Attaque d’abord assez ronde, puis beaucoup plus sur l’alcool et le poivre noir (un peu d’eau peut être nécessaire). Le boisé, présent en arrière-plan, ne se fait pas trop sentir, le caractère sec l’emportant largement, avec de belles notes de fruits cuits. Persistance bien savoureuse.
« Sec et moelleux à la fois »
En face de l’île de Skye, Raasay est une petite île balayée par les vents où ne vivent que 120 habitants. Arrière-petit-fils de blender, Alasdair Day y ouvre une distillerie en 2017, après avoir relancé la marque de blend Borders Whisky. Utilisant de l’orge récolté sur place, la distillerie de petite capacité (220 000 litres d’alcool par an) mise surtout sur des vieillissements originaux, réalisés sur l’île, utilisant des types de fûts peu utilisés en Ecosse.
Ambré. Nez discret, plutôt céréalier. En bouche, attaque sèche et puissante, chaleureuse, avec une belle rondeur apportée par les fûts de xérès. Notes de fruits rouges (cassis, cerise). Belle association entre la sècheresse du seigle et le moelleux du xérès. Permanence sur le fruité.
« De la tourbe, mais pas seulement »
Sous cette dénomination originale (« Comme nous l’avons trouvé »), Ian Mac Leod propose régulièrement l’embouteillage d’un fût unique (single cask) soutiré sans la moindre manipulation : pas de réduction, pas de filtrage à froid, pas de colorant. Pur et naturel, peut-on dire. Tout repose bien évidemment sur le talent et le savoir-faire du maître de chais pour sélectionner un fût intéressant. Cette fois, son choix s’est porté sur un fût en provenance d’une distillerie d’Islay.
Jaune très pâle. Au nez, belle intensité tourbée, sans être agressive. La tourbe domine également en bouche, avec des accents phénoliques marqués, et un bel effet de poivre noir. La tourbe comme on l’aime, puissante sans exagération, avec une belle variation aromatique sur le fruité (poire surtout) et une très longue persistance. A ne pas manquer, surtout à ce prix-là !