Suave et fruité …
Remontant à 1810 sous le nom de Kilnflat, cette distillerie située à l’ouest du Speyside, dans le Findhorn, a toujours été essentiellement vouée à la production de malts pour les blends, surtout Ballantine’s. Sa commercialisation en single n’est le fait que des embouteilleurs indépendants. En 1927, ce fut la première distillerie dirigée par une femme, Margaret Nicol, qui n’était pas l’épouse ou la veuve d’un propriétaire.
Jaune à peine doré. Nez floral, un peu sur les fruits jaunes. Plutôt sec à l’attaque, et un peu brûlant en raison de son degré, il s’épanouit ensuite sur la prune jaune, la cire d’abeille et un peu de miel blond, type acacia, sans rien perdre de son côté sec, devenant même astrigent vers la finale. Bonne persistance suave et fruitée, très intéressant pour l’apéritif.
Bien caramélisé …
Après un démarrage en 1878, la faillite d’une banque a d’abord retardé son ouverture jusqu’en 1887. Située à Rothes (qui en compte quatre autres), dans le Speyside, cette distillerie a été par la suite agrandie deux fois, et compte aujourd’hui dix alambics. Mais ses malts sont rares en embouteillage en single, car l’essentiel est utilisé par les blenders. Elle appartient depuis 1999 à Edrington Group, mais ses malts sont distribués par Berry Brothers, ce qui est très rare en Ecosse.
Ambré profond, presque brun. Nez discret, sur le sucre brun et un peu de noisette. Attaque onctueuse, sur le caramel cuit, mais devient sec et presque virulent lorsqu’il gagne tout le palais. Sur la finale, il devient acidulé et plutôt astringent, avec des notes tanniques. Chaleureux, avec une persistance sur le caramel cuit.
Agréablement apéritif …
Remontant à 1810 sous le nom de Kilnflat, cette distillerie située à l’ouest du Speyside, dans le Findhorn, a toujours été essentiellement vouée à la production de malts pour les blends, surtout Ballantine’s. Sa commercialisation en single n’est le fait que des embouteilleurs indépendants. Pendant un temps, elle a utilisé des alambics Lomond, élaborant un malt appelé Glencraig, mais cette pratique a été abandonnée en 1981.
Jaune pâle. Nez discret, un peu végétal sur la paille sèche et le grain. Attaque d’abord moelleuse, puis elle devient un peu plus sèche, tout en présentant des notes miellées. Le corps, rond et plein, est relevé par un caractère plus épicé (sans doute du au xérès de la finition) qui le rend apéritif. Jolie finale entre les épices, le grain et le miel, avec de la persistance.
Solide comme un monolithe …
Protégé du duc de Gordon (à l’origine de la loi de 1823 qui a mis fin à la distillation clandestine), James Allardice fonda la distillerie en 1826, qui fut ravagée par un incendie onze plus tard, suite aux négligences de son propriétaire. Reconstruite, elle connut plusieurs propriétaires indépendants, puis Teacher’s, Allied Breweries et enfin Pernod-Ricard, qui l’a revendu en 2008 à BenRiach, propriété d’un groupe d’investisseurs, qui ont relancé la production après des années de mise en sommeil.
Jaune doré soutenu. Après aération, le nez est puissant, voire lourd, animal, et s’accompagnant de notes toastées. Attaque brûlante (un peu d’eau peut être nécessaire) mais supportable. A dominate biscuitée, la bouche développe aussi de la compote de pommes au caramel, tout en présentant un caractère bien sec et épicé. Finale poivrée évoluant sur l’astringence, d’une longue persistance. Plutôt monolithique, un malt solide et réconfortant.
Surtout sec pour l’apéritif …
Fondée en 1785 par un négociant en textile, cette distillerie (appelée à l’origine Milltown ou Milton) revendique le titre de plus ancienne d’Ecosse toujours en activité, sur un site où se trouvait une brasserie au XIIIe siècle. Elle a toutefois été largement reconstruite après un incendie en 1876. Mais elle conserve beaucoup de charme, tout en maintenant une longue tradition de petits alambics. Propriété de Seagram, puis Pernod-Ricard, ses malts sont surtout utilisés pour les blends Chivas, et assez peu commercialisés.
Jaune pâle. D’abord sec, le nez à l’aération devient plus chaleureux, un peu animal mais aussi sur le fruité. Attaque puissante, voire brûlante, mais sans exagération, car tout de même moelleuse. Bien épicé (poivre noir), il révèle surtout des notes de céréales et un peu de fruits jaunes, sans trop de richesse aromatique. Finale assez sèche et astringente, ne laissant guère de place au fruité.
Aussi long que son âge …
Créée dans le comté de Perth en 1949, la distillerie a été installée sur l’emplacement d’une ancienne brasserie. Vouée essentiellement à la production de malts pour les blenders, Tullibardine a changé plusieurs fois de propriétaires, puis a été agrandie en 1974. Elle a été ensuite fermée entre 1995 et 2004, et ses propriétaires actuels, une société familiale de vignerons français, veulent davantage développer la commercialisation en single malt.
Jaune pâle. Nez relevé, céréalier et malté. Bien sec à l’attaque, il se développe sur les céréales, avec des notes de fruits jaunes (prune, coing). Plutôt fondu, l’ensemble révèle aussi un peu d’épices et de poivre, surtout sur la finale, marquée elle aussi par le caractère sec. Persistance bien longue, avec de l’astringence.
Un Speyside ? C’est à ne pas croire !
Existant dès 1823, année de la légalisation du scotch whisky, cette distillerie de Dufftown, au coeur du Speyside, élabore surtout un malt très apprécié des blenders pour sa richesse et sa puissance… d’où la grande rareté des single malts. Une distillation en deux étapes et demi (mais
différente de celle pratiquée à Springbank) expliquerait son caractère original, ainsi que la grande diversité de formes de ses six alambics.
Jaune doré. Plutôt fermé, le nez finit par s’ouvrir les fruits jaunes (prune, pêche) et le sucre candi. Attaque sur les épices (ginseng, poivre noir), avec un certain moelleux. Le côté brûlant domine ensuite, mais on distingue tout de même les épices et le fruité, avec une pointe de miel de châtaignier. Longue finale sur le poivre noir, pour un malt puissant bien différent du style rond et charmeur du Speyside.
Moelleusement malté
La région d’Elgin au nord du Speyside, le long de la rivière Lossie, compte neuf distilleries en activité, mais celle qui porte son nom est l’une des moins connues. Fondée à la fin du 19e siècle, puis modernisée en 1964 puis en 1992, ses malts sont en effet essentiellement utilisés pour l’élaboration des blends, dont le White Horse. Leur finesse fruitée découle d’une longue fermentation et d’une lente distillation. Il n’existe qu’un seul malt officiel, en 12 ans d’âge.
Jaune d’or. Nez d’abord, puis rond sur le malté et la croûte de pain. Attaque moelleuse, puis la puissance de l’alcool se fait vite dominante (un peu d’eau est conseillé). Dominante des céréales, avec des notes miellées, mais relevées par le poivre noir et quelques notes de gingembre. Le fruité (poire très mûre) se fait également sentir. Finale longue et chaleureuse, avec de la persistance sur le moelleux malté.
Moelleux et tannique
Fondée en 1891 par Peter Mackie, le créateur de White Horse, cette distillerie a servi principalement à l’assemblage de ce blend, même si son embouteillage en single a commencé très tôt, quoiqu’en quantités limitées. Située au coeur du Speyside, non loin de Macallan, elle a été modernisée et agrandie en 1965. Elle appartient depuis 1998 au groupe Martini-Bacardi.
Ambré foncé. Nez discret mais onctueux, sur le caramel et la pomme cuite. Attaque bien elevée,
avec des fruits noirs bien mûrs. La bouche est moelleuse sur le caramel au beurre, mais plutôt épicée (poivre noir), amenant vers une finale assez sèche et tannique, voire desséchante. Belle persistance sur le caramel et les fruits cuits.
Fruité et poivré …
Bien que fondée en 1880, et modernisée un peu moins d’un siècle plus tard, cette distillerie du Speyside, dans la ville de Rothes, n’a jamais vraiment fait beaucoup parler d’elle. Il est vrai que ses malts sont depuis longtemps essentiellement utilisés pour élaborer le blend J&B, qui se réserve la quasi-totalité de la production, avec une capacité de 1,4 million de litres par an. Une rareté…
Jaune d’or. Nez fruité, mais aussi céréalier, avec une petite touche de miel. Plutôt sec à l’attaque, il devient ensuite un peu plus moelleux grâce au développement d’un fruité assez généreux. Avec les fruits jaunes (poire, prune) se détachent quelques notes de poivre noir qui relèvent l’ensemble. Harmonieux et long, un parfait malt d’apéritf.