« Fougueux avec élégance »
Fondée en 1821, cette distillerie d’Elgin, dans la partie nord du Speyside, a connu de nombreux remaniements depuis. Toutefois, l’un de ses dirigeants, entre les deux guerres, était renommé pour ne remplacer qu’à l’identique les alambics trop âgés, en y martelant les mêmes bosses. Les deux importants alambics d’origine (maintenant non utilisés) ont été remplacés par quatre autres lors d’un agrandissement en 1973, puis par une nouvelle paire en 2013. Les malts ne sont guère embouteillés, sauf par les indépendants..
Jaune pâle. Nez plutôt sur le malté, devenant p tion sur un fond fruité. Bien puissant à l’attaque (malgré la réduction), il offre un corps bien fruité (prune jaune, poire) et sans lourdeur. Devenant presque brûlant vers la finale, il présente une belle élégance générale, mais avec beaucoup de fougue.
Un jardin de fleurs au chocolat …
Cette distillerie est une des rares à pouvoir se prévaloir d’être encore indépendante. Elle propose une très large sélection de malts. Elle a même initié la diffusion des tout premiers bruts de fût.
Le malt non filtré du club délicatement ciselé par le sherry est enthousiasmant au nez. Très parfumé et frais, il évolue en bouche en de très douces saveurs florales teintées de l’amertume du chocolat. Très bonne persistance en bouche.
ATTENTION CERTAINS PRODUITS PEUVENT ËTRE INDISPONIBLES A LA COMMANDE …
« Tout en douceur… mais pas que… »
Comme l’indique son nom gaëlique (vallon verdoyant), la distillerie est située dans un creux au bord de la rivière Spey. Créée en 1852 par William Mackenzie, elle a été ensuite reliée au réseau de chemins de fer, ce qui a beaucoup infl ué sur son développement. Ce fut la première distillerie du Speyside à être munie de la cheminée se terminant par une pagode, conçue par Charles Doig en 1889. Équipée de six alambics, et plusieurs fois modernisée, son malt est réservé aux blends (Johnnie Walker), et il est très peu embouteillé en single.
Ambré foncé, aux reflets grenat. Nez sur les fruits noirs, presque vineux, aux allures liquoreuses. Attaque puissante, mais avec beaucoup de moelleux. Douceur générale, aux accents fruités (cassis, mûre) avec une petite pointe poivrée qui relève bien la finale. Persistance assez longue, avec plus de caractère et de puissance. De quoi bien accompagner un dessert glacé ?
1″L’empreinte de l’oloroso »
La région d’Elgin au nord du Speyside, le long de la rivière Lossie, compte neuf distilleries en activité, mais celle qui porte son nom est l’une des moins connues. Fondée à la fin du 19ème siècle, modernisée en 1964 puis en 1992, ses malts sont en effet essentiellement utilisés pour l’élaboration des blends, dont le White Horse. Leur finesse fruitée découle d’une longue fermentation et d’une lente distillation. Il n’existe qu’un seul malt officiel, en 12 ans d’âge.
Brun aux reflets pourpres. Nez chaleureux, un peu vineux, sur le madère ou le porto. Sec à l’attaque, et un peu brûlant, il s’arrondit un peu en bouche, sous l’influence du xérès oloroso. Finale assez fruitée, relevée par le poivre, et bien apéritive.
« Un puissant bien charpenté » …
Située dans une vallée reculée à la limite du Speyside, cette distillerie centenaire (fondée en 1898) sert depuis toujours à l’élaboration du blend Teacher’s. Malgré son importance – huit grands alambics – elle est encore méconnue, mais sa notoriété augmente depuis son acquisition par Jim Beam -Suntory en 2005.
Jaune doré. Nez puissant (surtout pour un réduit) à dominante maltée mais vineuse également. En bouche, corps bien charpenté aux notes épicées (poivre noir) et boisées (vanille). L’ensemble est moelleux, voire miellé. Finale bien persistante avec une légère présence du vin.
« Un puissant charmeur »
Fondée en 1891 par le créateur de White Horse, Peter Mackie, cette distillerie a servi principalement à l’assemblage de ce blend, même si son embouteillage en single a commencé très tôt, quoiqu’en quantités limitées. Située au coeur du Speyside, non loin de Macallan, elle a été modernisée et agrandie en 1965. Elle appartient depuis 1998 au groupe Martini-Bacardi.
Jaune d’or tirant vers l’ocre. Nez animal avec des notes de sous-bois, caramel au beurre. Attaque puissante devenant rapidement d’une belle suavité. Le corps est moelleux, voire charmeur, avec des notes de pommes cuites et de fruits confi ts. Finale plus sèche, mais avec de fines notes fl orales et fruitées, mais aussi bien épicées.
« Un mariage très réussi »
Fondée en 1871 à Buckie dans le Speyside, cette distillerie a eu une existence relativement discrète, si on excepte le fait qu’elle fut propriété de la municipalité pendant quelques temps dans les années 30, ce qui est assez rare en Ecosse. Modernisée en 1966 avec ajout de deux nouveaux alambics, puis à nouveau en 2011, elle produit des malts surtout utilisés pour les blends de Diageo, et rarement embouteillés.
Ambré légèrement orangé. Nez assez doux, Ambré légèrement orangé. Nez plutôt vineux, voire liquoreux, d’une belle douceur fruitée. Moelleux en bouche, mais bien épicé sur le poivre noir. La céréale reste présente, mais environnée par des notes fruitées très variées. Une belle réussite pour le mariage malts d’orge et vins mutés. Longue finale sur la suavité.
« Rond mais bien épicé » …
Fondée en 1875, cette distillerie est située en bord de mer, sur le Moray Firth. Une localisation qui la voit parfois classée dans le Speyside (très voisin), mais aussi dans les Highlands du Nord. Assez vite propriété des Highland Distillers, elle a été complètement rénovée à la fin des années 50, avec notamment le changement des alambics. Ses malts ont surtout été utilisés par les blenders. Mise en sommeil en 1986, elle a été rachetée par des investisseurs privés en 2008, qui ont relancé la production, puis reprise par le groupe BenRiach en 2013.
Ambré. Nez sur le caramel d’abord, avec une dominante maltée. Belle puissance à l’attaque, mais aussi avec de la douceur apportée par l’oloroso. Raisins blancs et raisins secs dominent une belle palette aromatique évoluant surtout sur le fruité. Charmeur malgré son degré élevé, sa rondeur fruitée persiste longuement, bien relevée par des notes épicées.
« Bien épicé pour l’apéritif » …
Située au nord de la ville de Keith, dans l’extrême ouest du Speyside, cette distillerie est installée sur les bords de la rivière Isla (à ne pas confondre avec l’île réputée pour ses malts tourbés). Fondée en 1886, elle alimente surtout les blends Dewar’s, et a été complètement reconstruite dans les années 1970. Appartenant au groupe Bacardi depuis 1998, les embouteillages officiels sont encore assez rares.
Jaune pâle. Nez peu expressif, plutôt céréalier et floral. Attaque puissante, surtout épicée, puis de la rondeur fruitée en bouche : poire jaune, pomme un peu caramélisée. Finale plus sèche voire astringente, avec une forte dominante de poivre noir, menant à une belle persistance maltée. Apéritif, certes, mais pas seulement…
« Sec, mais chaleureux » …
Créée en 1965, la distillerie, d’abord indépendante, est entrée ensuite dans le groupe Whyte & Mackay, qui changera plusieurs fois de mains. Finalement, c’est la société indépendante et familiale Angus Dundee Distillers qui rachète Tomintoul en 2000, puis Glencadam en 2003. Encore méconnue, Tomintoul a une activité importante (3,3 millions litres d’alcool par an) et une large gamme, non tourbée et tourbée, d’une quinzaine de références.
Jaune doré. Nez bien malté, plutôt sec sur des notes de fruits jaunes. Sec à l’attaque, voire brûlant malgré la réduction, le corps a de l’ampleur avec une dominante épicée (poivre noir). Bien chaleureux jusqu’à la finale, il se termine sur des notes de fruits secs (raisins de Corinthe, amande), mais la persistance est un peu courte.