Archives

Port Charlotte

Maritimement vôtre …. 

Fermée et démolie en 1929, cette distillerie d’Islay (appelée aussi Lochindaal) connaît la renaissance au 21e siècle. En effet, Bruichladdich élabore sous ce nom depuis 2001 un single malt assez tourbé, dont une faible partie est commercialisée chaque
année depuis 2006. Avec l’arrivée de Rémy-Cointreau comme nouveau propriétaire, la reconstruction de la distillerie ne semble plus à l’ordre du jour.

Jaune pâle. Nez de tourbe végétale, avec du fumé de bois de hêtre, et des notes salines rappelant le varech. Bouche chaleureuse et puissante, voire revigorante. Les épices (poivre noir) dominent sur une base maltée et tourbée, avec le bois brûlé en toile de fond. A croire qu’on se retrouve sur un quai d’Islay, au retour des bâteaux de pêche crachant leur panache de  fumée.

Smokehead

Solidement tourbé …
Ce single malt d’Islay, qui signifie « Tête fumée » a été sélectionné et assemblé par Ian MacLeod pour sa puissance tourbée. Il se caractérise également par un packaging novateur : la bouteille transparente est recouverte de grandes lettres façon affiches, un peu délavées par le temps, qui souligne les principales caractéristiques du Smokehead : Phenolic, Peaty, Vigourous, Smoky, Balanced, Deep, etc. que l’on retrouve déclinées en noir et gris sur l’emballage.

Doré tirant sur l’ambré. Une tourbe phénolique assez grasse se développe immédiatement, rappelant le goudron d’un bateau de pêche, avec quelques notes de fruits cuits (confiture). Le caractère sec s’impose dès l’attaque, puis s’accompagne d’un peu plus de rondeur miellée. La tourbe est maintenant plus végétale que phénolique, avec des notes de sous-bois, mais aussi un peu d’agrumes (citron vert). Longue persistance sur la tourbe, qui ne lâche pas prise de sitôt.

Bunnahabhain Cèobanach

Entre tourbe et mer …
Longtemps atypique par rapport aux autres distilleries d’ Islay (car n’utilisant pas de malts tourbés), elle est située tout au nord de l’Île. Signifiant « Bouche de la crique », elle se prononce Bouna’hav’n en gaélique. Fondée en 1881, elle a connu plusieurs périodes d’arrêt. Après quelques années d’incertitude, elle a été rachetée en 2003 par Burn Stewart qui a relancé la commercialisation et développé de nouvelles expressions, notamment tourbées, comme ce Céobanach (qui se prononce Chio Ba Nac), qui veut dire « brume fumée ».

Jaune très pâle. Au nez, la tourbe fumée s’exprime immédiatement, avec quelques notes iodées. Attaque moelleuse, mais bien épicée. La tourbe domine largement, accompagnée par un boisé assez vanillé. L’ensemble est puissant, bien fumé et relevé par des notes salées en fin
de bouche, accompagnées par du poivre noir. Incontournable pour les amateurs de tourbe… et même les autres !

Octomore 6.3

Encore plus fort …
Portant le nom d’une des sources qui alimentent  Bruichladdich, Octomore a été conçu par Jim McEwan pour être le single malt le plus tourbé qui soit. Le premier est apparu en 2002 avec un taux de phénol de 110 ppm, soit le double des malts les plus tourbés de l’époque. Ce 6.3 atteint lui 258 ppm. Son autre caractéristique est d’être élaboré uniquement avec de l’orge d’Islay, récolté dans le champ de Lorgba situé à un mile de la distillerie. Et son prix – pour un jeune malt – atteint lui aussi des sommets !
Jaune doré. Le nez s’ouvre sur des notes maritimes, rappelant le secteur marin où a poussé l’orge. Puis se développent le myrte, la menthe et la fleur de bruyère, accompagnés par le thym sauvage et le trèfle rouge ; le tout en harmonie parfaite avec un tourbé monumental. En bouche, une fois dépassé le feu de la tourbe, éclatent les fruits rouges, le caramel, le cacao amer, le sirop d’érable : un goût qui ne ressemble à rien d’autre. Au final, une parfaite harmonie hypnotisante sur le miel chaud, d’une grande richesse aromatique et au caractère puissant, comme si le voyageur avait réussi à atteindre la base de l’arc-en-ciel. (Traduit d’après les commentaires de dégustation de Jim McEwan).

Bunnahabhain

Rudement viril …
Longtemps atypique par rapport aux autres distilleries d’Islay (car n’utilisant pas de malts tourbés), elle est située tout au nord de l’Île. Signifiant « Bouche de la crique », elle se prononce Bouna’hav’n en gaélique. Fondée en 1881, elle a connu plusieurs longues périodes d’arrêt, y compris après avoir été agrandie en 1963. Après quelques années d’incertitude, elle a été rachetée en 2003 par Burn Stewart qui a relancé la commercialisation et développé de nouvelles expressions, notamment tourbées.
Jaune pâle. Nez bien marqué par la tourbe avant tout végétale. L’attaque se révèle assez brûlante, mais tout de même supportable. Très sec au départ, voire astringent, sa rudesse virile est à peine complétée par quelques notes de fruits jaunes (prune, poire), mais elle s’accompagne également de poivre noir. Finale longue, un peu austère et minérale, un malt qui rappelle le gros temps d’hiver.

Laphroaig

Tourbé, mais avec modération …
Créée vers 1815 par la famille Johnston (dont l’un des membres a péri noyé… dans une cuve de fermentation), cette distillerie d’Islay est longtemps restée une propriété familiale, possédant ses propres aires de maltage de l’orge (toujours utilisées) et ses tourbières. Sa puissance et ses arômes originaux ont donné à Laphroaig (qui se prononce « Lafrog ») un rôle de pionnier dans la découverte des malts d’Islay.
Jaune clair. Plutôt doux au nez, puis la tourbe fumée se laisse deviner, sans être très marquée. Attaque onctueuse sur la prune jaune, puis la tourbe fumée s’installe calmement, pour finir par dominer tout le palais. Elle s’accompagne d’épices (gingembre, coriandre, un peu de poivre gris) dans un équilibre bien harmonieux. Finale plus âpre, presque astringente.

Bowmore

Tourbé en toute simplicité …

Distillerie vedette de l’île d’Islay, elle se prévaut notamment de son ancienneté, avec une fon- dation en 1779 qui en fait une des plus vieilles d’Ecosse. Pratiquant le maltage d’une petite partie de ses orges, elle a longtemps commercialisé une des plus vastes gammes de single malts d’Islay émanant d’une seule distillerie, depuis le Legend (8 ans) jusqu’au mythique Black Bowmore (1964, 50 °) réservé à une élite… fortunée.

Jaune très pâle. Nez d’abord fermé, puis se développe sur la tourbe phénolique, avec une pointe herbacée. Plutôt moelleux au démarrage, il est surtout marqué par un caractère tourbé, mais qui reste assez mo- déré. Caractère minéral et sec en allant vers la finale, avec une touche de pierre à fusil. Bonne persistance sur le phénolique.

Laphroaig

Fin et élégant ? Et oui…

Créée vers 1815 par la famille Johnston (dont l’un des membres a péri noyé… dans une cuve de fermentation), cette distillerie d’Islay est longtemps restée une propriété familiale, possédant ses propres aires de maltage de l’orge (toujours utilisées) et ses tourbières. Sa puissance et ses arômes originaux ont donné à Laphroaig (qui se prononce “Lafrog”) un rôle de pionnier dans la découverte des malts d’Islay.

Nous n’avons pas pu tester cette version avant la parution de la lettre. Mais nous y retrouverons sans aucun doute certaines caractéristiques de la distillerie, des arômes puissants, la tourbe phénolique omniprésente, goudronnée, sans compromis, mais aussi du moelleux, de l’élégance, des finales chaleureuses et complexes.

Bruichladdich Islay Barley

Puissamment rural …

Fondée en 1881, cette distillerie d’Islay fait face à Bowmore, de l’autre côté du Loch Indaal. Elle a produit les malts les moins tourbés et les plus légers de l’île. Une caractéristique sans doute due à ses quatre alambics au col particulièrement haut. Après son rachat en 1995, elle a été mise en sommeil pen- dant plusieurs années, mais elle a repris depuis la distillation. Entre des assemblages passionnants et de nouvelles façons de distiller, Jim Mc Ewan ne cesse d’étonner le monde du malt. En juillet 2012, elle a été rachetée par le groupe français Rémy Cointreau.

Jaune clair. Nez céréalier, légèrement miellé, plutôt végétal. Rond et fruité dès l’attaque, pourtant assez puissante. La dominante maltée se combine avec une certaine finesse, malgré la force épicée. Le caractère est finalement très rural, se terminant avec de l’astringence nettement sensible. Comment ne pas penser au temps des moissons ?

Caol ila

“Pour néophytes et passionnés“

Avec un nom qui signifie en gaélique “le détroit d’Islay”, un emplacement en face de l’île de Jura, et une eau bien tourbée, la distillerie a toujours eu de quoi intéresser les amateurs de malts puissants. Bien que fondée en 1846, Caol Ila a été complètement remaniée vers 1972 par United Distillers (Diageo aujourd’hui). Compte tenu de la demande, elle a été à nouveau agrandie en 2011, ce qui porte sa capacité à 6,5 millions de litres par an. Elégants et bien tourbés, ses malts sont aujourd’hui disponibles en de multiples versions.

Jaune pâle. La tourbe caractéristique de la distillerie est immédiatement présente au nez, même s’il est un peu fermé au départ. Elle demande donc une bonne aération pour se développer. La bouche est chaleureuse d’entrée, et le caractère tourbé domine tout de suite, avec des nuances plus médicinales que végétales ou maritimes. Belle puissance malgré la réduction, tapissant tout le palais et demeurant longtemps en bouche. Pour néophytes comme pour passionnés.