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Glenglassaugh Torfa

Épicé et tourbé

Fondée en 1875, cette distillerie est située en bord de mer, sur le Moray Firth. Une localisation qui la voit parfois classée dans le Speyside (très voisin), mais aussi dans les Highlands du Nord. Assez vite propriété des Highland Distillers, elle a été complètement rénovée à la fin des années  50, avec notamment le changement des alambics.
Ses malts ont surtout été utilisés par les blenders. Mise en sommeil en 1986, elle a été rachetée par des investisseurs privés en 2008, qui ont relancé la production, puis reprise par le groupe BenRiach en 2013.
Jaune pâle. Nez un peu discret, surtout végétal, puis plus puissant à l’aération, affirmant un caractère tourbé. L’attaque est chaleureuse, presque brûlante. La bouche conjugue la tourbe (20 ppm) surtout végétale mais pas du tout phénolique, avec une puissance épicée (poivre gris, gingembre) qui lui donne beaucoup de corps. Mais il présente également une belle rondeur crémeuse jusqu’à la finale, bien épicée à nouveau.

Ardmore

Harmonieux et subtil

Située dans une vallée reculée à la limite du Speyside, cette distillerie centenaire (fondée en 1898) sert depuis toujours à l’élaboration du blend Teacher’s. Malgré son importance – huit grands alambics – elle est encore méconnue, mais sa notoriété augmente depuis son acquisition par Jim Beam en 2005 (cf. la fiche de présentation dans ce même numéro).
Jaune clair. Nez grassouillet, devenant plus poivré à l’aération. Attaque puissamment épicée, sur une base moelleuse où l’on devine la tourbe. Le corps est ample, puissant, tapissant le palais, où se révèlent des arômes bien fondus de noisette, d’amande douce et de fruits exotiques, avec des pointes de saumon fumé et de réglisse. Très harmonieux et subtil, il se termine sur une tonalité plus astringente qui se conjugue avec le moelleux général.

Glenlivet

Harmonieusement vôtre

Longtemps distillateur clandestin comme son père et son grand-père, George Smith fut l’un des premiers Highlanders à obtenir une licence de distillation en 1824. Installée au bord de la rivière Livet, sa distillerie a joui rapidement d’une grande réputation pour l’élégance de ses malts, au point que près d’une vingtaine d’autres ont accolé, sur une période, la mention Glenlivet à leur propre nom. Très apprécié par le marché américain, The Glenlivet est entré dans le groupe canadien Seagram en 1978, puis a été repris par Pernod-Ricard.

Jaune d’or. Sec et épicé au nez, avec des notes de fruits secs. Attaque onctueuse malgré la puissance de l’alcool. Avec un peu d’eau, il offre une belle harmonie sur les céréales maltées, la pomme cuite, un peu de vanille et une pointe de caramel au beurre. Un peu de poivre relève le tout, jusqu’à une belle finale à savourer longuement. Toujours une référence pour la richesse des malts du Speyside.

Clynelish

Du brutal

Cette distillerie des Highlands du Nord ne date que de 1967 et ne doit pas être confondue avec Brora, beaucoup plus ancienne et située juste à côté, mais dont les malts ont par le passé également porté le nom de Clynelish. Brora est fermée depuis 1983, alors que les six alambics de Clynelish sont en pleine activité. Bâtie sur le modèle de Caol Ila, la distillerie élabore des malts essentiellement destinés aux blends (Johnnie Walker surtout), le single malt n’étant vendu qu’à hauteur de cent mille bouteilles/an.

Jaune doré. Nez épicé, sur la prune jaune et la céréale bien mûre. Beaucoup de rondeur au palais, avec un corps charpenté. Puis le poivre noir et le boisé un peu astringent prennent toute la place, ne laissant plus guère s’exprimer le fruité, qu’on retrouve à peine sur la finale. Plutôt brutal dans l’ensemble, sans guère de persistance.

Alberfeldy

Sec mais fruité …

Fondée en 1896 par les Frères Dewar dans un village de la région de Perth (Eastern Highlands), la distillerie a été conçue dès ses origines pour alimenter en single malt le blend Dewar’s, un des leaders sur le marché nord-américain. Avec sa reprise par Bacardi en 1998, le single malt est aujourd’ hui plus largement commercialisé, notamment à des âges différents.

Ambré légèrement orangé. Nez puissant, un peu alcooleux, céréales et fruits rouges.  Attaque sur la douceur, puis prend vite une belle puissance. Franchement sec, voire astringent, il développe des notes florales (violette) et fruitées (mûre, pointe de cassis), sur une base plutôt céréalière. Courte persistance sur le sec et les céréales (paille séchée).

Clynelish – 22 ans – CGM164

“Vif et épicé“

Cette distillerie des Highlands du Nord ne date que de 1967 et ne doit pas être confondu avec Brora, beaucoup plus ancienne et située juste à côté, mais dont les malts ont par le passé également porté le nom de Clynelish. Brora est fermée depuis 1983, alors que les six alambics de Clynelish sont en pleine activité. Bâtie sur le modèle de Caol Ila, la distillerie élabore des malts essentiellement destinés aux blends (Johnnie Walker surtout).

Jaune légèrement orangé. Nez légèrement fruité (fruits rouges), un peu malté. De la vivacité à l’attaque, et aussi de la rondeur. La base est maltée, mais l’utilisation de fûts de porto se fait sentir par le bouquet fruité, mais sans excès lourdement tanniques comme souvent avec ce type de finition. Vif et bien épicé sur la finale.

Fettercairn

Avec une belle note fumée

Les malts de cette distillerie créée en 1824 dans les Highlands Orientales se sont appelés Old Fettercairn jusqu’en 2002. Elle a appartenu à la famille de William Gladstone, le célèbre Premier Ministre de la reine Victoria, et se trouve dans la région des Mearns réputée pour ses orges. Produits par quatre alambics, ses malts servent essentiellement à l’élaboration des blends Whyte & Mackay, un groupe qui a souvent changé de propriétaire ces trente dernières années.
Au nez, sur une dominante vanille assez classique, se développent des notes plus originales de chocolat blanc, d’un peu de gingembre et même de traces de fruits exotiques. En bouche, le fumé (caractéristique de la distillerie) est perceptible avec une touche minérale, bien accompagné par le caramel au beurre, la citronnelle, toffee et un peu de fruits rouges. La finale est plutôt sèche et rafraîchissante, avec des notes tanniques et boisées,

Clynelish

Moelleux et riche

Cette distillerie des Highlands du Nord ne date que de 1967 et ne doit pas être confondu avec Brora, beaucoup plus ancienne et située juste à côté, mais dont les malts ont par le passé également porté le nom de Clynelish. Brora est fermée depuis 1983, alors que les six alambics de Clynelish sont en pleine activité. Bâtie sur le modèle de Caol Ila, la distillerie élabore des malts essentiellement destinés aux blends (Johnnie Walker surtout).
Nez : Assez voluptueux, il développe surtout sur le caramel au beurre et le xérès sec (fino), avec du fruité (prunes, pelures d’orange séchées). Riche et très moelleuse, la bouche est marquée par le xérès, le cassis, le poivre de cayenne et la poire. Sur la finale, plutôt huileuse, se détachent surtout les fruits rouges avec un peu de pâte d’amande.

Tobermory

Autant en apporte le vin

La grande île de Mull n’abrite qu’une distillerie, au nord, dans le petit port qui porte le même nom. Ses premières traces remontent à 1795, lors de sa création par un négociant, John Sinclair. Son existence fut ensuite assez sporadique, avec notamment près de 40 ans de fermeture à partir des années 30. En outre, elle porta un temps le nom de Ledaig dans les années 70. Depuis sa reprise par Burn Stewart, la production est redevenue régulière, avec deux déclinaisons : Tobermory et Ledaig, qui se distingue par son caractère tourbé.

Ambré léger, avec des notes orangées. Nez peu marqué, avec quelques traces de fruits rouges. Attaque fougueuse, un peu brûlante. Sur une base maltée, la bouche s’accompagne de petites notes fruitées (framboise, fraise) assez discrètes mais perceptibles, provenant manifestement de la finition en fût de bordeaux. Mais l’ensemble est bien équilibré, donnant un profil un peu plus original à un malt habituellement très classique. Finale sur le poivre noir, assez désaltérante… et bien relevée. A découvrir…

Tobermory

Atypique mais si charmeur

La grande île de Mull n’abrite qu’une distillerie, au_nord, dans le petit port de Tobermory. Ses premières traces remontent à 1795, lors de sa création par un négociant, John Sinclair. Son existence fut ensuite assez sporadique, avec notamment près de 40 ans de fermeture à partir des années 30. En outre, elle porta un temps le nom de Ledaig dans les années 70. Depuis sa reprise par Burn Stewart, la production est redevenue régulière, avec deux déclinaisons : Tobermory et Ledaig, qui se distingue par son caractère tourbe. Les d eux malts sont maintenant présentés dans une version officielle à 46°3, non filtrée à froid.

Jaune très pâle. Nez végétal, foin séché, fleurs blanches, petite pointe de pomelos. Attaque moelleuse, d’abord fraîche puis plutôt poivrée, voire pimentée. En bouche, il se développe avec puissance sur les fruits jaunes (poire, coing), les fleurs blanches, avec une petite n ote de miel et de cire jaune. Equilibré mais très concentré, il reste frais jusqu’à la finale, qui devient plus tannique et poivre blanc. Un style finalement assez atypique pour un Island, mais vraiment très agréable et charmeur.