« La richesse d’un long vieillissement »
Située à Clermont dans le Kentucky, la distillerie Jim Beam a été fondée en 1795 et a connu sept générations de distillateurs de la même famille. L’un deux, Booker Noe, a créé une gamme de small batchs, des distillats élaborés et vieillis en petite quantité. Knob Creek se caractérise par l’envie de recréer des bourbons d’avant la prohibition, avec principalement un vieillissement de 9 ans (contre 4 pour la majorité des bourbons). Existe aussi sous cette marque un whiskey de seigle (rye).
Ambré tirant sur le roux. Nez puissant, suave avec une dominante épicée très riche. Attaque bien boisée et vanillée, assez forte en alcool mais aussi accompagnée d’une grande douceur générale. L’ensemble est corpulent, mais sans la rudesse âcre des bourbons plus jeunes. Longue finale bien persistante, qui ne s’oublie pas de sitôt.
« Palais sensibles s’abstenir »
Fondée en 1935 dans le Kentucky, la distillerie Heaven Hill, toujours familiale et indépendante, élabore notamment une gamme de bourbons portant le nom d’Elijah Craig. Ce prédicateur baptiste de la fi n du 19ème siècle était aussi un constructeur de routes et un spéculateur terrien, mais a laissé son nom comme le distillateur qui, le premier, a fait vieillir son whiskey dans des fûts de chêne brûlé, lui apportant de puissantes notes boisées.
Ambré à dominante grenat. Nez puissant, dominé par le boisé acide, avec des notes de fruits noirs. Assez brûlant à l’attaque (un peu d’eau est souhaitable), il développe de l’âcreté sur une base plutôt fruitée. Très sec et astringent, il sera évidemment à l’honneur dans un saloon de western, et non dans un salon de thé londonien.
Puissant, sec et épicé …
En créant sa distillerie en 1849 à Louisville, la plus grande ville du Kentucky, William Larue Weller a voulu se distinguer de ses concurrents en utilisant du blé plutôt que du seigle dans l’élaboration de son whiskey. Puis la distillerie a fusionné en 1910 avec la distillerie Stitzel, mais ce n’est que vers 1950 qu’a été lancée la marque Rebel Yell (le Hurlement du Rebelle) sous forme de séries limitées en petite quantité, les small batches. Aujourd’hui propriété du groupe Luxco de Saint-Louis, la marque est déclinée en plusieurs qualités différentes, distillées sous licence chez Heaven Hill, à Louisville.
Jaune doré soutenu. Nez chaleureux, boisé, notes animales. Attaque puissante, un peu brûlante. Moelleux, puis de plus en plus sec (seigle ?). Caractère « forestier », avec du boisé, de l’humus, des champignons, des châtaignes. Finale davantage marquée par les épices (poivre noir) et un peu de vanille. Assez persistant.
Un bourbon, mais raffiné !
En créant sa distillerie en 1849 à Louisville, la plus grande ville du Kentucky, William Larue Weller a voulu se distinguer de ses concurrents en utilisant du blé plutôt que du seigle dans l’élaboration de son whiskey. Puis la distillerie a fusionné en 1910 avec la distillerie Stitzel, mais ce n’est que vers 1950 qu’a été lancée la marque Rebel Yell (le Hurlement du Rebelle) sous forme de séries limitées en petite quantité, les small batches. Aujourd’hui propriété du groupe Luxco de Saint-Louis, la marque est déclinée en six qualités différentes, distillées par Bernheim qui élabore également le bourbon Heaven Hill.
Jaune doré. Grande douceur au nez, avec de légères notes de caramel, de vanille et un peu de boisé. En bouche, du moelleux, mais avec de la puissance. On retrouve la vanille du nez, avec un peu de miel et de caramel. Elégant malgré sa force, c’est un bourbon raffiné, avec une longue persistance sur les céréales.
Frais et joliment boisé
Fondée en 1812 dans le Kentucky par Elijah Pepper, un des pionniers de l’élaboration du bourbon aux Etats-Unis, la distillerie a été relancée, après les vicissitudes de la Prohibition, par Brown Forman, son actuel propriétaire, à partir de 1996. De caractère artisanal, avec une production réduite, Woodford Reserve est la seule du Kentucky à utiliser des alambics à repasse (qui proviennent d’Ecosse) et à y pratiquer une triple distillation. Habituellement, la fermentation du bourbon se fait en ajoutant au moût une petite quantité de sour mash (maische aigre qui a été distilllée), mais ici, il s’agit d’un mash jeune utilisant une levure fraîche.
Couleur ambré-roux. Le nez est chaleureux, bien fruité (tarte aux pommes) et avec de légères notes de céréales. En bouche, l’attaque est moelleuse, puis il devient puissant et bien épicé, tout en gardant une certaine fraîcheur herbacé. On trouve aussi des notes de caramel, de fruits compotés (pomme), voire exotiques. Le corps offre une belle ampleur, puis le boisé s’installe progressivement jusqu’à dominer la finale, d’une bonne longueur.
Totalement hors normes
Fondée en 1812 dans le Kentucky par Elijah Pepper, un des pionniers de l’élaboration du bourbon aux Etats-Unis, la distillerie a été relancée, après les vicissitudes de la Prohibition, par Brown Forman, son actuel propriétaire, à partir de 1996. De caractère artisanal, Woodford Reserve est la seule du Kentucky à utiliser des alambics à repasse (qui proviennent d’Ecosse) et à y pratiquer une triple distillation. Le « roi des bourbons », salué par de mulitiples récompenses dans sa version classique, développe également de séries limiitées sur des thématiques particulières, comme le grain, le type de fermentation ou le type de bois utilisé. Ici, il s’agit de chênes qui ont connu entre 3 et 5 ans de séchage, contre 3 à 5 mois habituellement dans le Kentucky.
Ambré très froncé, dominante acajou. Nez d’une belle ampleur, avec de la cerise noire, du caramel, du bois de santal et du tabac blond. Après aération, il offre aussi une belle douceur sucrée avec de multiples notes épicées : cannelle, gingembre, poivre noir Attaque très puissante en bouche, avec une forte dominante boisée, mais s’accompagnant toujours d’un caractère voluptueux, avec une nette dominante de cerises noires confites, de caramel cuit avec un bel accompagnement d’épices exotiques. Finale très épicée, mais en même temps liquoreuse Un bourbon totalement hors normes mais à ne pas manquer sous aucun prétexte !