Épicé et moelleux à la fois
La plus réputée des dernières distilleries de la région du Kyntire, qui en a compté plus d’une trentaine. Springbank, qui appartient à la famille Mitchell depuis sa création en 1828, maintient presqu’à elle seule l’originalité du style somptueux et complexe des malts de Campbeltown, dont l’aptitude au vieillissement est particulièrement remarquable. Tout est fait ici sur place, du maltage à l’embouteillage, avec une double distillation et demie.
Couleur ambré doré. Nez raffiné, où s’exprime bien la tourbe végétale caractéristique de Springbank, accompagnée par une légère douceur fruitée. D’abord moelleuse, l’attaque devient ensuite plus puissante, bien épicée par l’alcool. En bouche, la tourbe cède rapidement la place devant de fortes notes poivrées et fruitées, mais caractérisées aussi par un certain moelleux, sans doute apporté par le marsala (vin muté de Sicile). L’ensemble est toutefois harmonieux, avec une longue finale puissamment poivrée et légèrement astringente. Mais on peut préférer la V.O. …
L’art de l’assemblage
Chairman’s Vat (Assemblage du Président) ? Cuvee of Vintages (Cuvée de millésimes) ? Curriculum Vitae ? Chez Springbank, l’emblématique distillerie de Campbeltown, on se refuse à préciser la signification exacte de cette dénomination. Ce qui est assuré, par contre, c’est qu’il s’agit d’un assemblage minutieux de malts distillés en 2001 et maturés en fûts de bourbon, de xérès et de porto. Ils ont été sélectionnés avec soin par Franck McHardy, directeur de la production, et Stuart Robertson, directeur de la distillerie, pour leurs capacités complémentaires à constituer un grand whisky dans la parfaite tradition du style spécifique de Springbank.
Jaune doré. Immédiatement chaleureux, le nez développe avec douceur de belles notes végétales et animales, épaulées par des notes tourbées en arrière plan. Puissante, l’attaque ne manque pas non plus d’élégance. La jeunesse n’empêche pas la richesse aromatique d’une composition où se distinguent les fruits jaunes bien mûrs, le poivre noir, le bois de chêne et quelques épices exotiques. Le caractère végétal de la tourbe l’emporte largement sur le fumé, lui donnant une belle tonalité campagnarde. En finale, le fruité un peu sec amené par le xérès se fait à nouveau sentir, sans rompre l’harmonie générale, avec un caractère plus tannique qu’en bouche. La persistance est d’une très grande longueur.
Une élégance très harmonieuse
La plus réputée des dernières distilleries de la région du Kyntire, qui en a compté plus d’une trentaine. Springbank, qui appartient à la famille Mitchell depuis sa création en 1828, main tient presqu’à elle seule l’originalité du style somptueux et complexe des malts de Campbeltown, dont l’aptitude au vieillissement est particulièrement remarquable. Tout est fait ici sur place, du maltage à l’embouteillage, avec une double distillation et demie.
Jaune doré. Nez charmeur, enveloppant, mêlant le malt et la tourbe sur une dominante miellée. Attaque plutôt puissante, déjà épicée, puis se développe une remarquable association entre le malt, la tourbe (surtout végétale) et de belles notes de fruits jaunes (pêche, poire Williams bien mûre). Le tout marqué par l’élégance inimitable de Springbank, toujours aussi harmonieuse. On retrouve aussi des fruits secs, un peu de miel et de bois de santal, et un peu de poivre noir pour nous mener jusqu’à la longue finale, séductrice sans être mièvre. Du grand art tout en finesse.
Une finition pour quoi faire ?
Portant le nom d’une ancienne distillerie de Campbeltown fondée en 1896, et dont le dernier bâtiment existant abrite un des chais de Springbank, Longrow est aujourd’hui un single malt distillé dans les mêmes alambics que ceux servant à élaborer le Springbank. Mais est utilisé un malt entièrement tourbe (et non partiellement), avec une double distillation classique, et un vieillissement uniquement en fût de réemploi. Ce malt, peu produit, a servi d’abord à donner des notes tourbées cabernet-sauvignon aux Wends de Springbank, avant d’être commercialisé en single depuis les années 90.
Jaune doré, tirant sur l’ambré. Nez bien marqué par la tourbe végétale. Attaque plutôt moelleuse, puis il développe la dominante tourbée caractéristique de Longrow. A peine devine-t-on quelques traces fruitées en arrière-plan, alors que la tourbe prend de plus en plus d’ampleur jusqu’à la finale. A se demander à quoi a servi la finition en fût de vin rouge, à part peut-être le caractère plutôt doux de l’attaque…
Entre tourbe et fruité
Portant le nom d’une ancienne distillerie de Campbeltown fondée en 1896, et dont le dernier bâtiment existant abrite un des chais de Springbank, Longrow est aujourd’hui un single malt distillé dans les mêmes alambics que ceux servant à élaborer le Springbank. Mais est utilisé un malt entièrement tourbe (et non partiellement), avec une Vieillissement en fût double distillation classique, et un vieillissement de madère uniquement en fût de réemploi. Ce malt, peu produit, a servi d’abord à donner des notes tourbées aux blends de Springbank, avant d’être commercialisé en single depuis les années 90.
Nez de pommes rouges, terreux et pastèque juteuse. Surtout très fruité, avec aussi de la tourbe végétale. En bouche, entre vieux cuir et raisins rouges sucrés. Mélange de cendre et de gazon coupé. Notes de mangue et de pamplemousse rosé. Sur la finale, un fumé léger se marie avec les fruits tropicaux. Très persistant et agréablement réconfortant.
Pour un après midi automnal
Portant le nom d’une ancienne distillerie de Campbeltown fondée en 1896, et dont le dernier bâtiment existant abrite un des chais de Springbank, Longrow est aujourd’hui un single malt distillé dans les mêmes alambics que ceux servant à élaborer le Springbank. Mais est utilisé un malt entièrement tourbe (et non partiellement), avec une double distillation classique, et un vieillissement uniquement en fût de réemploi. Ce malt, peu produit, a servi d’abord à donner des notes tourbées aux blends de Springbank, avant d’être commercialisé en single depuis les années 90.
Jaune doré. Au nez, les notes tourbées se développent en premier, mais sans brutalité, bien accompagnées par la poire mûre, le havane, le vieux cuir, mais aussi une fraîche pointe herbacée. En bouche, belle puissance poivrée, puis la tourbe végétale (peu phénolique) s’installe en majesté. Très bel équilibre général, avec beaucoup de caractère. Sur la finale, se développent des notes de sous-bois, d’humus, de champignons sans que la puissance poivrée ne perde de sa vigueur. Idéal pour une fin d’après-midi d’automne, d’autant que sa persistance est aussi remarquable ! L’âge lui va admirablement…
L’autre façon d’être tourbe
La grande île de Mull n’abrite qu’une distillerie, au nord, dans le petit port de Tobermory. Ses premières traces remontent à 1795, lors de sa création par un négociant, John Sinclair. Son existence fut ensuite assez sporadique, avec notamment près de 40 ans de fermeture à partir des années 30. En outre, elle porta un temps le nom de Ledaig dans les années 70.
Depuis sa reprise par Burn Stewart, la production est redevenue régulière, avec deux déclinaisons : Tobermory et Ledaig, qui se distingue par son caractère tourbe. Les deux malts sont maintenant présentés dans une version officielle à 46°3, non filtrée à froid. Ambré léger. Au nez, se développe immédiatement un puissant caractère tourbe, à la fois végétal et fumé, mais peu phénolique. Après une attaque plutôt moelleuse, on retrouve très vite la tourbe, toujours végétale, mais accompagnée de légères notes poivrées. Beaucoup d’élégance et de finesse jusqu’à la finale, remarquablement persistante, qui témoigne combien la tourbe peut avoir de multiples aspects dans un malt.
Work in progress
Glengyle est la nouvelle distillerie de Campbeltown, installée entre 2000 et 2004 par la société Springbank à Campbeltown. Il s’agit de la renaissance d’un site qui a été en activité de 1872 à 1925, appartenant à un membre de la famille Mitchell. Le malt qui est élaboré à Glengyle porte le nom de Kilkerran (pour des raisons de propriété commerciale), qui fait référence au saint évangélisateur de la région. La distillation a commencé en 2004, et des séries limitées sont régulièrement commercialisées depuis.
Couleur doré. Nez explosif d’épices : cardamome, cannelle, miel de bruyère, caramel au beurre, avec une petite note savoureuse de pop-corn caramélisé. En bouche, soyeux, moelleux, miellé avec quelques notes de chocolat en tablettes. Du fruité, avec de la pomme rouge craquante et très douce. Très riche, avec un caractère beurré (gâteau au gingembre) mais aussi d’une belle fraîcheur avec des notes de clou de girofle et d’herbe fraîchement coupée. Séduisant et chaud, un grand digestif pour les soirs d’été dont on redemande.
Une jeune vigueur
Glengyle est la nouvelle distillerie de Campbeltown, installée entre 2000 et 2004 par la société Springbank à Campbeltown. Il s’agit de la renaissance d’un site qui a été en activité de 1872 à 1925, appartenant à un membre de la famille Mitchell. Le malt qui est élaboré à Glengyle porte le nom de Kilkerran (pour des raisons de propriété commerciale), qui fait référence au saint évangélisateur de la région.
Jaune clair. Nez fruité (poire Williams), foin séché, puis tourbe végétale après aération. Attaque plutôt sèche et épicée, puis on retrouve la dominante fruitée du nez (poire, pomme mûre), avec toujours l’accompagnement discret de la tourbe. Le poivre noir et les épices se font davantage sur la finale, très fringante. Très apéritive, cette deuxième version de Kilkerran est plus vigoureuse et incisive.
Si jeune et déjà très complet
Une ancienne distillerie de Campbeltown (1836-1925) a donné son nom à ce single malt distillé pour la première fois en 1996 par les Mitchell, toujours dans les mêmes alambics que Springbank et Longrow. L’idée aurait été de refaire un malt comme dans les Lowlands, en utilisant un orge malté non tourbé, et en pratiquant une triple distillation, comme à Auchentoshan. Le vieillissement est réalisé en fûts de bourbon, et maintenant de xérès.
Ambré soutenu. Nez opulent, avec une dominante de fruits cuits, de pruneau et de caramel. Moelleux, voire suave dès l’attaque, il prend ensuite une grande puissance qui tapisse tout le palais, avec une fabuleuse richesse aromatique : fruits secs, fruits rouges compotés, pruneau, caramel, toffee, biscuit au beurre, orange confite, raisins de Corinthe, figues séchées, cacao amer… L’ensemble est toutefois très fondu, et remarquablement équilibré. Sur la finale, il évolue sur une légère astringence, ce qui le rend un plus sec et apéritif, sans rien perdre de sa douceur. Etonnant pour un malt encore jeune !