Une harmonieuse douceur
Ambré soutenu, reflets cuivrés. Nez chaleureux, fauve, bois de santal, caramel bien cuit, avec une pointe d’acidité (vinaigre de vin). Attaque moelleuse, enveloppante, puis se développe un caractère plus affirmé, sans perdre de sa douceur. Pommes cuites, pruneau, caramel, cacao amer se fondent dans une belle harmonie qui reste dominée par le malt cristal. Belle finale assez longue, toujours sur la douceur harmonieuse. Une belle version japonaise de la sérénité mais aussi moelleuse et d’une grande richesse aromatique.
Un peu d’eau est souhaitable pour atténuer la puissance de l’alcool. Il devient alors plus accessible, très harmonieux et d’une grande richesse aromatique. On retrouve tous les arômes du nez, avec aussi un peu de cannelle, du cuir neuf et beaucoup d’épices. Un peu de tourbe se fait même sentir sur la fin de bouche. Beaucoup de rondeur, mais aussi un vrai caractère jusqu’à la finale, plutôt tannique et sèche. Un savoir-faire parfaitement maîtrisé à tous les stades de l’élaboration.
Guère différent d’un Speyside
Située dans une région montagneuse non loin du mont Fuji, Karuizawa est une des distilleries les plus méconnues du Japon, et certainement la plus petite. Dans cette région viticole réputée, ce sont d’ailleurs deux négociants en vin qui sont à l’origine de sa création, vers 1955, et longtemps, les blends puis les malts élaborés à Karuizawa étaient commercialisés sous la marque Sanraku Océan. Ils se caractérisent par l’emploi unique de la variété écossaise d’orge Golden Promise. Mais la distillation est en sommeil depuis bientôt dix ans (malgré quelques productions sporadiques), y compris après le rachat par Kirin en 2007.
Ambré clair. Nez d’abord fermé, puis s’ouvre lentement sur le fruité (pêche jaune), la cire d’abeille, et le caramel au beurre. Attaque vive, presque agressive, puis débouche sur un caractère plutôt moelleux, mais bien relevé par de belles notes épicées (poivre gris, gingembre). Finale avant tout sur le fruité (pomme jaune). Encore trop jeune pour s’épanouir vraiment, il ne se distingue guère d’un honnête Speyside. Un plus long vieillissement lui aurait sans doute davantage profité.