“Tourbé comme on l’aime“
La plus réputée des dernières distilleries de la région du Kyntire, qui en a compté plus d’une trentaine. Springbank, qui appartient à la famille Mitchell depuis sa création en 1828, maintient
presque à elle seule l’originalité du style somptueux et complexe des malts de Campbeltown, dont l’aptitude au vieillissement est particulièrement remarquable. Tout est fait ici sur place, du
maltage à l’embouteillage, avec une double distillation et demie.
Jaune légèrement doré. Nez bien tourbé, un peu poivré, avec fruits jaunes et notes céréalières. Puissant dès l’attaque (un peu d’eau peut s’imposer), il conjugue tourbé phénolique et richesse aromatique, jusqu’à une longue fi nale bien persistante avec ce qu’il faut de poivré. Un Springbank comme on les aime…
« Chaleureusement fruité »
Ce fut la plus grande distillerie d’Ecosse, avec vingt-trois alambics, mais 12 seulement sont aujourd’hui opérationnels et une capacité de production ayant atteint 12 millions de litres par an, pour 5 millions seulement actuellement. Mais elle a connu beaucoup de vicissitudes, au point d’être rachetée en 1985 par ses principaux clients… des négociants japonais, qui depuis l’exploitent sans discontinuer. Elle a produit jusqu’à 30 malts différents…
Jaune très pâle. Nez puissant, sur la céréale et le pain frais, avec un peu de poivre noir. Attaque brûlante (un peu d’eau est conseillé), puis se développe avec un caractère sec mais très fruité (poire surtout, raisin jaune). Il devient plus gras sur la finale, le malté s’accompagnant de quelques notes épicées. Finale bien chaleureuse, avec persistance sur le malt et le fruité.
« Osez le rosé… tourbé ! » …
Portant le nom d’une ancienne distillerie de Campbeltown fondée en 1896, Longrow est aujourd’hui un single malt distillé dans les mêmes alambics que ceux servant à élaborer le Springbank. Mais est utilisé un malt entièrement tourbé (et non partiellement), avec une double distillation classique, et un vieillissement uniquement en fût de réemploi. Ce malt, peu produit, a servi d’abord à donner des notes tourbées aux blends de Springbank, avant d’être commercialisé en single depuis les années 90. La série « Red » connaît une finition en fût de vin rouge, ici un cabernet-franc.
Jaune un petit peu rosé. Nez discret, puis s’affirmant à l’aération sur des notes tourbées et de fruits rouges (groseille ?). Attaque presque brûlante, mais vite empreinte d’une agréable douceur fruitée, la tourbe étant – pour une fois chez Longrow – plutôt discrète, mais présente en arrière-plan. Comme le rosé est devenu à la mode, celui- ci devrait avoir beaucoup de succès… mais bien mérité.
« Des premiers pas à suivre » …
Créée en 2012, cette distillerie est située à Thurso, la ville la plus au nord de la Grande-Bretagne
(en dehors des îles). Elle est toute proche d’une ancienne distillerie (1821-fi n des années 1860), dont elle a repris le nom Wolfburn, qui désigne le cours d’eau tout proche. Utilisant de petits alambics, la distillerie produit déjà quatre malts principaux, vieillis en sherry butt (500 litres), fûts de bourbon et petits fûts (quarters) de chêne américain. Aurora a maturé en sherry butts d’oloroso, sans âge indiqué.
Jaune légèrement doré. Nez surtout céréalier, d’une belle douceur. De la puissance en bouche, assez moelleuse, mais également bien épicée sur le poivre noir. Malt encore bien jeune, mais et de goût avec du potentiel aromatique indéniable. Un collector pour les passionnés de nouveautés, les autres sauront attendre des âges plus aboutis.
Work in progress
Une ancienne distillerie de Campbeltown (1836-1925) a donné son nom à ce single malt distillé pour la première fois en 1996 par les Mitchell, toujours dans les mêmes alambics que Springbank et Lon-
grow. L’idée aurait été de refaire un malt comme dans les Lowlands, en utilisant un orge malté non tourbe, et en pratiquant une triple distillation, comme à Auchaentoshan.
Ambre rougeatre. Nez chaleureux et enveloppant, marmelade d’orange, petit pain à la cannelle, to-asté et beurré. Liqueur à l’orange, sucre de canne brun, mélasse, miel, figues et dattes émergent en complément lorsque les arômes se développent. En bouche, beurré, crémeux avec une crème fondante à l’orange et des biscuits au gingembre. Notes de miel, de piment et de noix du Brésil glacées. Doux et chaleureux. Un malt qui demande une longue aération dans le verre pour être au meilleur. La finale est épaisse et crémeuse, qui persiste longuement et de façon très plaisante.
Classique mais chaleureux
Située dans une vallée reculée à la limite du Speyside, cette distillerie centenaire (fondée en 1898) a longtemps servi à l’élaboration du blend Teacher’s. Malgré son importance – huit grands alambics chauffés au charbon – elle est encore méconnue, mais sa notoriété augmente depuis son acquisition par Jim Beam en 2005.
Jaune doré. Nez bien malté, chaleureux avec des Fût de manzanilla notes de miel et de cire d’abeille. Attaque vive, avec un corps assez enveloppant tout en étant plutôt sec. Bonne richesse aromatique, où l’on retrouve les notes du nez, avec une dominante plus marquée du caractère malté. Il devient un plus gras sur la finale, avec des notes poivrées d’une grande vivacité. Que du classique, mais avec une belle chaleur général.
Une superbe version d’un vrai classique
Tourbe et élégance, tels sont les deux traits dominants des malts de cette distillerie d’Islay, appréciée de longue date par les amateurs. Sa spécificité provient surtout d’un dispositif de purification en haut du deuxième alambic, qui conserve le meilleur de la tourbe en lui évitant toute âcreté. Chaque nouvel arrivage est attendu avec impatience par les passionnés d’Islay.
Jaune doré. D’une grande puissance aromatique, le nez se développe sur une belle puissance tourbée, accompagnée de notes salées et herbacées. Il s’accompagne ensuite de notes plus fruitées : poire, pêche, pomme verte, ainsi que de céréales.