« La tourbe autrement »
Ouverte en 2019 à la pointe sud de l’Île d’Arran, cette nouvelle distillerie écossaise est vouée à l’élaboration de malts tourbés, à partir d’orge cultivée sur l’île. Elle commercialise pour l’instant deux single malts, l’autre étant le Kilmory, nom du comté où se trouve la distillerie LAGG.
Ambré cuivré. Au nez, premières notes florales et fruitées (orange confite) suivies par une présence croissante de la tourbe. Après une puissante attaque, la tourbe prend toute sa place, avec le miel et le gingembre en accompagnement. Sur la finale, la tourbe devient plus lourde et grasse, sur une note plus maritime, avec des accents franchement inédits.
« Mariage réussi » …
La plus réputée des dernières distilleries de la région du Kyntire, qui en a compté plus d’un trentaine. Springbank, qui appartient à la famille Mitchell depuis sa création en 1828, maintient presque à elle seule l’originalité du style somptueux et complexe des malts de Campbeltown, dont l’aptitude au vieillissement est particulièrement remarquable. Tout est fait ici sur place, du maltage à l’embouteillage, avec une double distillation et demie.
Rouge pourpre. Nez bien tourbé (sur le végétal). On retrouve la tourbe en bouche, dans un environnement plus vineux, avec de puissantes notes épicées. L’alcool se fait bien sentir, sans être déplaisant. Longue finale sur le fruité du xérès et la tourbe. Mariage réussi (pour une fois…) entre le tourbé et le vineux. Sans doute faut-il s’appeler Springbank pour y arriver.
Chaleureux et bien aromatique …
Cette distillerie au sud du Speyside date de 1825, fondée par James McGregor, célèbre distillateur clandestin. Mais ses malts resteront longtemps réservés aux blenders de DCL, qui en ont fait l’acquisition en 1930. Devenu propriété d’Inverhouse en 1997, ce groupe appartient aujourd’hui à une société thailandaise. Il n’y a pas de malt officiel, la commercialisation en single malt passant par les indépendants.
Nez plutôt fermé, se révélant puissant à l’aération, avec des notes animales et maltées. Attaque sèche, un peu brûlante, mais avec aussi du moelleux. Base maltée, avec des raisins secs, de la pomme cuite et un peu d’épices. De l’ampleur au palais, avec beaucoup de puissance jusqu’à la finale. Longue persistance maltée et fruitée.
Un fruité exotique
En face d’Islay, et peuplée de cerfs (qui lui ont donné son nom en ancien norvégien), l’île de Jura, montagneuse et peu habitée, doit une partie de sa célébrité à George Orwell, qui, dans ce cadre tourmenté, y a écrit son roman 1984. La distillerie remonte au moins au début du 19ème siècle, mais a été remaniée et modernisée à plusieurs reprises depuis. Elle se caractérise par des alambics aux cols très longs.
Jaune très clair. D’abord discret, le nez se développe sur un caractère à peine fruité avec des notes de résine. D’abord moelleuse, la bouche évolue vite sur une belle puissance avant tout épicée. Puis se développent des notes fruitées : poire, fruit de la passion, mangue, au caractère assez exotique. Sec et plutôt astringent, avec une forte domination des épices. Très apéritif.