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Macallan

Sec et bien robuste

Cette ancienne distillerie de ferme, placée au coeur du Speyside, s’est hissée depuis plusieurs décennies au sommet de la hiérarchie des malts, ce qui explique sa fière appellation de « The Macal­lan ». Une réputation qui doit beaucoup à l’utilisa­tion longtemps exclusive de fûts de xérès pour le vieillissement, aujourd’hui abandonnée dans les nouveaux embouteillages (Fine Oak), mais aussi à une réelle maîtrise de l’art de la distillation. Jaune doré soutenu, proche de l’ambré.

Nez de fruits secs (amande, raisin de Corinthe), avec une pointe de toffee. Attaque d’abord suave, très enve­loppante, puis il développe une puissance plus musclée, à dominante de fruits cuits, de pruneau, de noisettes grillées. Belle présence épicée : poivre noir, cannelle, quatre épices, le tout très fondue. Sur la finale, le boisé très marqué s’accompagne des notes fruitées caractéristiques du xérès, avec une belle persistance. Bien robuste avec un caractère sec omniprésent.

Longrow 18 ans

Pour un après midi automnal

Portant le nom d’une ancienne distillerie de Campbeltown fondée en 1896, et dont le dernier bâtiment existant abrite un des chais de Springbank, Longrow est aujourd’hui un single malt distillé dans les mêmes alambics que ceux servant à élaborer le Springbank. Mais est utilisé un malt entièrement tourbe (et non partiellement), avec une double distillation classique, et un vieillissement uniquement en fût de réemploi. Ce malt, peu produit, a servi d’abord à donner des notes tourbées aux blends de Springbank, avant d’être commercialisé en single depuis les années 90.

Jaune doré. Au nez, les notes tourbées se développent en premier, mais sans brutalité, bien accompagnées par la poire mûre, le havane, le vieux cuir, mais aussi une fraîche pointe herbacée. En bouche, belle puissance poivrée, puis la tourbe végétale (peu phénolique) s’installe en majesté. Très bel équilibre général, avec beaucoup de caractère. Sur la finale, se développent des notes de sous-bois, d’humus, de champignons sans que la puissance poivrée ne perde de sa vigueur. Idéal pour une fin d’après-midi d’automne, d’autant que sa persistance est aussi remarquable ! L’âge lui va admirablement…

Kilkerran III

Work in progress

Glengyle est la nouvelle distillerie de Campbel­town, installée entre 2000 et 2004 par la société Springbank à Campbeltown. Il s’agit de la renais­sance d’un site qui a été en activité de 1872 à 1925, appartenant à un membre de la famille Mitchell. Le malt qui est élaboré à Glengyle porte le nom de Kilkerran (pour des raisons de propriété commer­ciale), qui fait référence au saint évangélisateur de la région. La distillation a commencé en 2004, et des séries limitées sont régulièrement commercialisées depuis.

Couleur doré. Nez explosif d’épices : cardamome, cannelle, miel de bruyère, caramel au beurre, avec une petite note savoureuse de pop-corn caramélisé. En bouche, soyeux, moelleux, miellé avec quelques notes de chocolat en tablettes. Du fruité, avec de la pomme rouge cra­quante et très douce. Très riche, avec un caractère beurré (gâteau au gingembre) mais aussi d’une belle fraîcheur avec des notes de clou de girofle et d’herbe fraîchement coupée. Séduisant et chaud, un grand digestif pour les soirs d’été dont on redemande.

Kilkerran II

Une jeune vigueur

Glengyle est la nouvelle distillerie de Campbeltown, installée entre 2000 et 2004 par la société Springbank à Campbeltown. Il s’agit de la renaissance d’un site qui a été en activité de 1872 à 1925, appartenant à un membre de la famille Mitchell. Le malt qui est élaboré à Glengyle porte le nom de Kilkerran (pour des raisons de propriété commerciale), qui fait référence au saint évangélisateur de la région.

Jaune clair. Nez fruité (poire Williams), foin séché, puis tourbe végétale après aération. Attaque plutôt sèche et épicée, puis on retrouve la dominante fruitée du nez (poire, pomme mûre), avec toujours l’accompagnement discret de la tourbe. Le poivre noir et les épices se font davantage sur la finale, très fringante. Très apéritive, cette deuxième version de Kilkerran est plus vigoureuse et incisive.

Highland Park

Toujours dans la puissance

Comptant plus de deux siècles d’existence, la distillerie des îles Orkneys, l’une des plus septentrionales d’Ecosse, a connu le succès très tôt, avec des malts appréciés dès 1833 par le tsar de Russie et le roi du Danemark. Highland Park possède toujours sa propre malterie. En 12 ans d’âge, c’est l’un des malts les plus vendus dans le monde, mais les autres versions sont plus rares… sauf au Clan. Jaune bien doré. Nez à dominante de céréales, de pâte à pain, avec un peu de coing. Attaque moelleuse, mais il prend très vite une belle puissance maltée.

Le corps est consistant, mais assez souple, alors que les notes épicées prennent rapidement le dessus (poivre noir, gingembre, girofle) accompagnées comme au nez de fruits jaunes (poires Williams, pomme golden). Long, un peu tannique sur la finale, avec toujours cette belle puissance.

Hazelburn

Si jeune et déjà très complet

Une ancienne distillerie de Campbeltown (1836-1925) a donné son nom à ce single malt distillé pour la première fois en 1996 par les Mitchell, toujours dans les mêmes alambics que Springbank et Longrow. L’idée aurait été de refaire un malt comme dans les Lowlands, en utilisant un orge malté non tourbé, et en pratiquant une triple distillation, comme à Auchentoshan. Le vieillissement est réalisé en fûts de bourbon, et maintenant de xérès.

Ambré soutenu. Nez opulent, avec une dominante de fruits cuits, de pruneau et de caramel. Moelleux, voire suave dès l’attaque, il prend ensuite une grande puissance qui tapisse tout le palais, avec une fabuleuse richesse aromatique : fruits secs, fruits rouges compotés, pruneau, caramel, toffee, biscuit au beurre, orange confite, raisins de Corinthe, figues séchées, cacao amer… L’ensemble est toutefois très fondu, et remarquablement équilibré. Sur la finale, il évolue sur une légère astringence, ce qui le rend un plus sec et apéritif, sans rien perdre de sa douceur. Etonnant pour un malt encore jeune !

Hazelburn CV

Fruité et épicé à la fois

Elaboré à Campbeltown par la famille Mitchell dans les mêmes alambics que Springbank, Hazelburn est un malt distillé trois fois, mais non tourbe, reprenant d’anciennes traditions de la région comme de celle des Lowlands qui ne sont d’ailleurs pas si loin… à ailes de mouette s’entend. Titrant 46 % d’alc. vol., l’Hazelburn CV- résulte de l’assemblage de malts distillés en 2003, qui ont vieilli à 75 % dans des fûts de bourbon (de premier ou de second remplissage) et à 25 % dans des fûts de xérès de premier remplissage. Jaune doré clair. Nez élégant marqué par les agrumes, puis, à l’aération, développant plus nettement une dominante de céréales, accompagnée de quelques notes de vanille.

En bouche, l’attaque est franche, vive, un peu sèche. Puis il devient plus moelleux, tout en affichant une belle vigueur épicée. On découvre ensuite un caractère plus fruité (fruit de la passion) accompagné d’un peu de vanille sur la finale. Douce et harmonieuse, légèrement épicée, celle-ci se termine sur d’inattendues notes marines, un peu salées.

Greenore

Céréals et fruits

Seule distillerie indépendante d’IRLANDE, Cooley, en plus de vingt ans d’existence, a toujours su sortir des sentiers battus. Elle étonne à nouveau la pla­nète whisky avec le single grain Greenore, distillé uniquement à base de maïs, mais vieilli longue­ment en fût de bourbon, ce qui est très rare avec les single grain commercialisés habituellement.

Jaune tirant sur le doré. Nez chaleureux, bien malté, pain sortant du four, avec de fines notes de bottes de foin. Attaque ample et généreuse, suivi par un corps à dominante de céréales, mais aussi quelques fruits jaunes et un peu de miel. Le corps est souple, malgré un boisé un peu trop acre, surtout sur la finale. Belle longueur avec une forte persistance sur le fruité et les céréales.

Glentauchers

Harmonieuse discrétion

Fondée en 1898 dans le Speyside par deux associés, William Lowrie et le célèbre James Buchanan, créateur d’un des blends les plus vendus à l’époque, le Black & White. Bien desservie par le chemin de fer, et plusieurs fois modernisée, la distillerie a changé souvent de propriétaires (dont DCL, United Distillers, Allied Domecq et maintenant Pernod-Ricard), mais a toujours servi exclusivement à l’élaboration de blends, à tel point qu’il n’en existe pas de version officielle en single malt, et se trouve difficilement même chez les embouteilleurs indépendants.

Ambré un peu rosé. Nez discret, légèrement malté. Attaque moelleuse, puis un peu plus vive. La bouche est assez corpulente, avec une dominante fruitée (mirabelle, prune) mais aussi quelques notes de fruits rouges. Ensemble harmonieux, mais avec une certaine discrétion générale. Finale assez sèche, voire un peu astringente, mais avec toujours du fruité.

Glenglassaugh revival

Un jeune à suivre

Fondée en 1875, cette distillerie est située en bord de mer, sur le Moray Firth. Une localisation qui la voit parfois classée dans le Speyside (très voisin), mais aussi dans les Highlands du Nord. Assez vite propriété des Highland Distillers, elle a été complètement rénovée à la fin des années 50, avec notamment le changement des alambics. Ses malts ont surtout été utilisés par les blenders. Mise en sommeil en 1986, elle a été rachetée par des investisseurs privés en 2008, qui ont relancé la production. Le Revival, de 3 ans d’âge, est le premier à être commercialisé.

Jaune doré. Le nez, surtout malté, fait penser à une pinte d’ale. Attaque sur la vivacité, avec surtout des notes végétales (céréales, herbe fraîche), mais aussi du fruité (pomme verte) accompagné de pointes épicées. L’ensemble est encore bien vert, mais laisse présager une belle structure qui devrait être marqué par le fruité. A suivre…