Non classé

Lille, une dégustation inhabituelle…

L99 - LILLE

En avril nous avons proposé à nos amis du Nord un programme atypique, dérogeant à nos habitudes, nous n’allions pas déguster de whisky, bien que toujours dans le monde des
céréales ! Envie de (re)découvrir un alcool traditionnel, de raviver la flamme du Nord Pas de Calais maintenant que nous sommes perdus dans « les Hauts de France », nous nous sommes rapprochés de la Distillerie Persyn, la dernière distillerie familiale de genièvre. Elle produit le fameux genièvre de Houlle (nom du village où elle est située).

Des produits du terroir
La préparation de la soirée, la mise au point du menu, le choix et l’ordre de dégustation des produits se sont faits dans la joie et la bonne humeur. Et le 12 avril, c’est Lionel Persyn, patron de la distillerie qui nous accueille à l’Escale de Villeneuve d’Ascq.
En prime time, le Genièvre XIV (mis en bouteille en 2014 !) ; un assemblage de genièvres de 11 et 19 ans, embouteillé à 42 %. Au nez on retrouve les céréales, les baies de genièvre (moins marquées que dans un genièvre traditionnel), un boisé légèrement fumé, et du fruit (prune). En bouche, l’attaque est douce, sur des notes végétales ; les baies de genièvre ne font que passer pour laisser la place au boisé et aux notes fruitées. La finale est longue, ronde, sur des notes
de toffee. A vrai dire, on est à mi-chemin entre le genièvre et le whisky !
Pendant cette entrée en matière, Lionel nous présente la distillerie et nous explique que le genièvre est issu de trois céréales : seigle, avoine et orge. la distillation se fait en trois passages en alambic. Ceux de Houlle sont encore chauffés à feu nu. L’infusion des baies de genévrier dans un sac en toile s’effectue lors de la troisième distillation.
Poissons fumés et salade croquante, accompagne le « Spécial 43° ». Différent des autres L99 - DEGUSTATIONproduits de la distillerie par une plus grande proportion d’avoine, céréale plus grasse qui donne du corps et de la douceur, puis vieilli 5 à 6 ans en foudre de 30 hectolitres. Au nez on retrouve les notes caractéristiques du genièvre, mais plus douces, tendant rapidement vers le boisé et des épices douces, avec un peu de fumée. En bouche, soyeuse, des notes épicées, boisées et fumées, qui se prolongent sur des sensations caramélisées.
Lionel nous décrit les chais, dont certains occupés par de foudres de belle contenance (jusqu’àL99 - HOULLE
40 hecto), d’autres par des fûts plus classiques, issus le plus souvent de maison de vins, souvent très anciens. Ce sont les assemblages entre les genièvres provenant de différents fûts et foudres qui font la spécificité de chaque cuvée.

Cuvée spéciale
La cuvée limitée carte dorée 50e anniversaire 40°, mise en bouteille en 2015, pour célébrer les 50 ans du premier genièvre vieilli, (en 1965 le genièvre n’était encore qu’un alcool blanc) accompagne le filet mignon de porc sauce aux épices douces, et sa garniture.L99 - DEGUSTATION GENIEVRE
Cette cuvée est un assemblage de genièvres de 12 à 30 ans ; le nez est léger, fruité, floral, avec une pointe de réglisse ; la bouche est toute en douceur et en saveurs, végétale, puis se développe un boisé marqué. La finale est d’une longueur exceptionnelle !
Enfin un « cocktail » proposé par la distillerie, assemblage de genièvre, de jus de citron et de cassonade (vergeoise pour les non ch’tis !). L’équilibre entre la sucrosité apportée par la cassonade, l’acidité du jus de citron et la pointe d’amertume du genièvre fait merveille avec le sorbet citron.
Après de nombreux échanges entre les participants et Lionel, nous servons un « must ». Le « brut de fût 48.4° ». On peut le considérer comme un single cask, cask strength, n’ayant subi ni assemblage ni réduction. La cuvée actuelle avait été mise en foudre en 2000. Le nez est puissant, végétal, herbacé, évoluant vers des notes boisées soutenues. La bouche, intense, présente des notes complexes de boisé, de fruits, de baies de genévrier. Elle se prolonge sur une finale longue et boisée.
Quelle belle soirée, l’occasion pour certains de renouer avec leurs racines, ou de découvrir un
patrimoine régional riche de belles histoires et de gastronomie.

par Éric DELRUE

BYE BYE … Amicalement, Benoît

Chers Adhérents, Chers Amis,
Après environ quinze années de bons et loyaux services au sein de la société DDL Partners, j’ai décidé de me lancer dans de nouvelles aventures.
Je voulais à travers ces quelques lignes vous remercier pour votre fidélité, votre passion qui a permis à ce club de tenir le cap tout au long de ces années.
Je remercie aussi tous les membres du bureau et tout particulièrement Marie-Hélène et Gérard ainsi que chacun des responsables régionaux : Éric, Pascal, Hervé, Jean-Pierre pour nos étroites collaborations.
Je tiens aussi à souhaiter plein de belles aventures à mon successeur Julien qui, je le sais, saura vous conseiller et vous faire découvrir de nouveaux malts si chers à vos palais.

Deanston

Faisons connaissance avec les distilleries les plus réputées,
Suivons le Stills Tour par Gilbert DELOS

Où ?  deanton l95-1

Dans la ville du même nom, située dans le comté de Perth, au sud des Highlands, non loin de Stirling. Dans cette région surtout rurale, la distillerie est la principale activité industrielle. Elle possède un centre de visite ouvert tous les jours, et organise chaque année un festival du whisky. Par ailleurs, elle a servi de cadre pour une partie du tournage du film de Ken Loach, La Part des Anges, avec en vedette Charles MacLean, le célèbre spécialiste du malt whisky.

Quand ?

La distillerie a été mise en service en janvier 1967, mais elle a été installée dans les bâtiments d’une filature de coton remontant à 1785. Elle fut longtemps la principale entreprise du secteur, employant jusqu’à1 500 personnes il y a un siècle. Devenue obsolète, elle avait été arrêtée en 1965. Quant à la distillerie, elle a été mise en sommeil entre 1982 et 1990, une période marquée par la stagnation des ventes mondiales de whisky.

Qui ?

James Finlay et Brodie Hepburn ont transformé l’usine de coton en distillerie, le deuxième étant déjà propriétaire de Tullibardine. Puis elle est rachetée en 1972 par le groupe Invergordon. En 1990, Burn Stewart rachète Deanston qui était en sommeil pour la somme de 1,2 million de livres sterling, afin de pouvoir élaborer son blend Scottish Leader. En 2002, Burn Steward est acheté par le groupe Angostura (CL Financial), qui le revendra en 2013 à Distell, un groupe de vins et spiritueux d’Afrique du Sud. l95-2

Comment ? l95-3

De conception classique, la distillerie est équipée d’une cuve de brassage de onze tonnes, de huit fermenteurs en inox et de deux paires d’alambic. A noter que toute l’énergie nécessaire à son fonctionnement provient d’une turbine immergée dans la rivière Teith voisine, qui produit même des excédents revendus aux compagnies d’électricité.
Travaillant sept jours sur sept, la distillerie a une capacité de 3 milllions de litres d’alcool pur par an, ce qui la place au 27e rang des distilleries écossaises.

Quoi ?

En 1971, le premier malt embouteillé portait le nom d’Old Bannockburn, ne prenant le nom Deanston qu’en 1974. Mais, depuis toujours, la production sert essentiellement à élaborer des blends, et principalement le Scottish Leader. Ancienne marque élaborée au 19e siècle par les frères Ross de Leith, elle a été rachetée dans les années 70 par le groupe Burnt Stewart qui en a fait un véritable succès, ainsi bien à l’exportation qu’au Royaume-Uni, où elle est aujourd’hui une des plus populaires. Les ventes de Scottish Leader dépassent aujourd’hui les 6 millions
de bouteilles par an. L95-4
Le 12 ans d’âge a été longtemps la principale version officielle de Deanston, rejoint en 2006 par un 30 ans. Mais, depuis peu, la gamme s’est élargie sous l’angle de maturations originales : un Virgin Oak (sans âge indiqué) en fût de chêne de Virginie, un 18 ans avec finition pendant 6 ans en fût de cognac.
Un 14 ans certifié bio (Organic en anglais) est annoncé pour 2015, ainsi que d’autres finitions (chêne toasté, chêne espagnol, Marsala) sont attendus prochainement.
Certains de ces single malts sont disponibles uniquement à la distillerie, ainsi qu’un 10 ans vieilli en fût de xérès dont on peut remplir soi-même la bouteille !
Au Clan, nous n’avons eu à déguster que deux Deanston : un 25 ans d’âge à 50,3°, salué à l’époque pour sa richesse aromatique et sa longue finale épicée, et… le 18 ans présent dans la sélection de cette lettre n° 95 !

Diageo vend Bushmills pour investir dans la tequila haut de gamme…

Le groupe Diageo va céder son whiskey irlandais Bushmills à la famille mexicaine Beckmann. En échange, il recevra la moitié du capital de la tequila Don Julio qu’il ne possédait pas encore, et dont le chiffre d’affaires est, à 134 millions d’euros, le double de celui de Bushmills.
En progression de 8 % par an depuis quatre ans, le marché de la tequila est estimé à 6 milliards de dollars dans le monde en 2013.
En prenant le contrôle à 100 % de Don Julio, première marque mondiale, Diageo cherche à se refaire une santé, après avoir subi des revers en raison de la moralisation de la vie publique sur certains marchés émergents, dont la Chine.
                                                                                                                                                Tony TERRAIN