l’ actualite du whisky

The last but not the least

Suite et fin …. par Tony Terrain

Bladnoch

Raymond Armstrong lors de notre visite

Il ne s’agit pas à proprement parlé d’une ouverture mais d’une réouverture. Ceux qui parmi nous ont eu l’occasion de la visiter se souviendront longtemps de cette charmante petite distillerie et de son charismatique propriétaire de l’époque, Raymond Armstrong.
Elle était silencieuse depuis 2009, mais cette année verra le retour de la distillerie la plus méridionale de l’Ecosse sous son 11e propriétaire. Bladnoch a une histoire tumultueuse jonchée de reprises, de rénovations et de longues périodes de silence. La distillerie a été érigée en 1817 sur la ferme de McClelland dans le hameau de Bladnoch dans le sud-est de l’Écosse et depuis ce temps elle a vu dix propriétaires aller et venir. En 2015, elle a été achetée par l’entrepreneur australien de yaourt David Prior, qui a complètement rénové le site avec l’intention de produire son distillat à partir de mai 2017, juste à temps pour célébrer le 200e anniversaire de Bladnoch.

Clydeside

Glasgow était autrefois un centre de distillation et d’assemblage de whisky (blend) en plein essor, mais au début du XXIe siècle, la production de la ville avait été réduite à un murmure, la seule distillerie de whisky encore en exploitation était la distillerie de grain Strathclyde qui appartient à Chivas Bothers.
En 2014, après une absence de 112 ans, la distillation de whisky de malt est de retour dans la ville avec l’ouverture de la distillerie de Glasgow à Hillington. Pendant ce temps, la construction d’une seconde distillerie indépendante était également en cours dans le quartier historique de Queen’s Dock. Morrison Glasgow Distillers (MGD), dirigé par le vétéran du whisky Tim Morrison (il est également propriétaire de la maison de négoce AD Rattray), prévoit de transformer, pour £ 10,5 millions, la vieille station de pompage construite au XIXe siècle en une distillerie de single malt nommée Clydeside. Située au coeur des célèbres docks de Glasgow, la distillerie ouvrira cet automne avec un café-restaurant et une expérience interactive autour du whisky et bien entendu, proposera aux 65 000 visiteurs attendus chaque année des visites accompagnées de dégustations. Alors que le whisky de malt de Clydeside devrait être léger et fruité dans le style typique desLowlands, MGD a laissé entendre que la distillerie produirait également un malt plus épicé de style « Speyside » en mémoire aux anciens jours de gloire des docs de Glasgow, où son commerce de tabac et d’épices était florissant.

Dornoch

Mars 2016 a vu les frères Simon et Phil Thompson lancer une campagne de crowdfunding pour transformer un poste de pompiers vieux de 135 ans en une micro-distillerie. Les dirigeants de l’hôtel familial Dornoch Castle dans la région de Sutherland ont été submergés par des promesses et ont finalement obtenu leur permis de distiller en décembre. Les deux frères ont fait des tests sur leur mout, leur fermentation et leur distillation mais en début d’année ils n’avaient pas totalement défini leur processus de fabrication. Leur objectif est de produire un malt «traditionnel», à partir d’une orge maltée sur une aire de maltage, d’effectuer une fermentation longue dans des washbacks en chêne (c’est bien la première fois que j’entendais cela) avec une levure de brasseur et des alambics alimentés sous une flamme directe.

Lindores Abbey

La première trace écrite de scotch whisky se trouve dans l’« Exchequer Rolls » de 1494, où le frère John Cor est invité à faire de l’aqua vitae pour le roi Jacques IV. Cor est réputé pour avoir résidé à l’abbaye de Lindores dans la région du Fife, un bâtiment maintenant abandonné souvent considéré et appelé la « maison spirituelle de whisky écossais ». Aujourd’hui, quelque 500 ans plus tard, la distillation est amenée à renaitre de ses cendres dans ce lieu mythique (en fait de l’autre côté de la route) grâce à la distillerie Lindores Abbey, dans laquelle il y aura un mélange de procédés de production traditionnels et modernes. L’orge proviendra principalement des 60 acres de terres agricoles qui entourent le site, et certaines d’entre elles seront séchées à l’aide de tourbe. La distillerie disposera d’un entrepôt moderne sur place avec des sections partiellement chauffées permettant à l’équipe d’expérimenter la vitesse de maturation. La distillerie devrait être terminée en septembre 2017. Bien que son premier whisky ne soit pas prêt de voir le jour, Lindores Abbey lancera sur le marché une eau de vie non vieillie au cours de cette année.

Drimnin

En plus d’être une ferme en activité, un fournisseur d’hébergement de vacances et un lieu de mariage, l’historique Drimnin Estate situé dans le comté d’Argyll devrait également devenir une distillerie cette l’année. Drimnin’s Distillery – le nom reste encore à confirmer – sera dirigée séparément du reste de la propriété et occupera les étages de la ferme adjacente à la maison principale. Un centre de visiteurs offrira des visites et des dégustations, avec la possibilité de déjeuner dans une serre reconvertie pour la cause avec une vue « spectaculaire » sur Tobermory et l’ile de Mull.

Isle of Raasay

Cette année verra le lancement de la première distillerie légale sur l’île de Raasay. C’est le premier de deux nouveaux projets pour R & B Distillers, dont le second sera un site dans les Borders. Pour l’instant, la distillerie de l’île de Raasay – qui devrait être opérationnelle d’ici l’été – devrait produire un whisky avec un caractère doux, fruité et légèrement tourbé, comme on peut le voir dans sa version « anticipée » élaborée à partir de deux expressions (l’une tourbée et pas l’autre) provenant d’une seule distillerie, « Raasay While We Wait ». Cependant, la distillerie pourra mener divers expérimentations au niveau de la fermentation ou de la distillation, ce qui permettra de créer une abondante variété de styles. Il y aura un centre de visiteurs – l’île est à proximité de Skye et de ses deux distilleries (Talisker et Torabhaig) – ainsi qu’un appartement sur le site réservé aux membres du club « Na Tusairean ».

Toulvaddie

La construction de cette micro-distillerie située sur l’aérodrome de Fearn près de Tain n’a pas encore démarré, mais Toulvaddie devrait être opérationnelle en mai de cette année. Aussi incroyable que cela puisse paraitre, et compte tenu de la longue histoire de la distillation en Ecosse, ce sera la première distillerie de whisky fondée uniquement par une femme : Heather Nelson. Elle financera et exploitera la distillerie elle-même avec l’aide d’un brasseur et a l’intention de produire un whisky léger et facile à boire avec des expressions tourbées et non tourbées… dans le style qu’elle aime. Pour sa première année d’existence, Toulvaddie propose d’ores et déjà un nombre limité de fûts de 70 litres à l’achat (£ 2 000 chacun), ainsi qu’une souscription pour ceux qui souhaite se joindre au Club des Fondateurs de la Distillerie.

LES PUFFERS par Gérard Trentesaux

L104 08Il y a quelques mois vous avez découvert un curieux logo qui venait illustrer deux nouveaux
blended malts du Clan, complétant nos whiskies régionaux, (ceux-ci n’étant pas immuables…)
d’autres viendront sans doute prochainement les épauler.
Mais qu’étaient les Puffers et que sont-ils devenus ?
Autrefois, ces rustiques embarcations à vapeur « étouffée », « souffleur de Clyde » faisaient du cabotage le long de la côte jusque dans les Iles Hébrides. C’était un spectacle familier sur les côtes ouest de l’Ecosse et sur les rives de la Clyde.
L104 09Pendant près d’un siècle, ces braves bêtes de somme, étaient un lien d’approvisionnement vital, pouvant se balader et accoster avec leur fond plat et leur derrick « in board » dans des lieux inappropriés, charger et décharger les matériaux les plus divers, matériaux de construction, céréales, charbon et bien sûr des fûts !
Voici aussi quelle était parfois leur histoire :
« Le premier skipper s’était avéré être un maniaque ivre. Il avait pris une cargaison de ciment à Barra pour construire une jetée. Le bateau avait subi des dégâts tout au long du bord du tribord, une lame de propulsion avait été renversée, l’équipage était en prison pour avoir volé la petite caisse du magasin… »

Leur histoire persiste, presque mythique…

Mais les temps ont changés et presque tous ont disparus. Signe des temps, ils n’ont pas résistés au développement du transport routier et aux ferries.
L’un d’eux, le Pibroch, construit pour Scottish Malt Distillers Ltd, est échoué en Irlande le long d’un quai, du côté de Galway et ne sera pas restauré. Les dons, des loteries, quelques amateurs L104 10nostalgiques, des bénévoles, des musées maritimes, ont permis de sauver quelques rares unités qui attendaient ici ou là d’improbables restaurations, comme Le « Eilean ».

« Eisdeal » ou le « Auld Reekie »
L’un d’eux le VIC 32 doit sa survie, après des années de travail, à un couple courageux et à leurs amis. Il a repris du service et donne du plaisir à ses passagers, continuant à souffler doucement à travers les eaux écossaises, le long des côtes, des lochs, des canaux, ceux-ci préférant la lenteur à la précipitation, restant sensibles aux senteurs maritimes et aux odeurs de soute.
Son panache de fumée, n’en déplaise à quelques écolos de tout poil, fait encore partie du paysage.
Quelques autres repartiront peut être vers de nouvelles aventures, mêlant le passé et le présent. Leur histoire persiste, presque mythique, traduite au travers des nouvelles écrites au siècle dernier par Neil Munro, ou encore par Keith Mc Ginn dans « The last of the puffermen ».
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Serge Valentin … le malt maniac français …

Serge Valentin, le malt maniac français qui a signé plus de 10 000 notes de dégustation de whiskies sur son blog «Whisky Fun ». Mais comment le définir ? Un passionné, un expert obsessionnel?
Il reste avant tout un formidable amateur indépendant avec une expertise exceptionnelle. Il reste toujours dans le réel et le vécu. Sa banque de données incontournable est une mine pour les amateurs, qui plus est, en accès libre. Chaque whisky est goûté, commenté, puis noté de 0 à 100. Il n’exclut pas de rencontrer un jour le « météorite » qui mériterait 100/100 !
Mais que devient-il dans cet univers ? Voici sa réponse : « Certains semblent se préoccuper de ma santé, mais ils ne devraient pas. Déguster 10 000 whiskies différents n’a rien à voir avec ingurgiter 10 000 verres de whisky. Moi, je me dis qu’il s’agit juste d’un chiffre, peut-être un peu spectaculaire… »
Il nous livre très récemment son commentaire sur le Bunnahabhain 11 ans brut de fût que François Xavier nous a proposé comme sélection de la fin d’année 2016.

Bunnahabhain 11 yo (55.4%, Cadenhead for Dugas, France, Small Batch, 2017)
L103-11Colour: white wine. Nose: it’s almost-new make, but that’s nice when that new make is, well, nice. Coal smoke, ink, clay, and lime, with a little sea air. Simple pleasures and a mezcaly side that we always enjoy.
With water: iodine and ozone everywhere, then wet fabric and damp beach sand. Mouth (neat): a creamy, sweet and lemony peat, zesty and very clean, with touches of jelly babies, Haribo style. And lemonflavoured!
With water: very good, well-chiselled, slightly fattish (think smoked salmon) lemony peat.
Finish: long, and almost totally salty-lemon-driven. Comments: perfect spirit, we’re in the same league as the best mezcals and tequila jovens. Huge quality/age ratio. SGP:457 – 90 points.

Bunnahabhain 11 yo (55,4 %, Cadenhead pour Dugas (France), par petits lots, 2017)
Couleur : vin blanc. Nez : c’est un style de whisky jeune, mais c’est plutôt agréable lorsque c’est bien fait, vraiment agréable. Fumée de charbon, encre, argile et citron vert, avec une touche de brise maritime. Plaisirs simples et un côté mezcal que nous apprécions toujours.
Avec de l’eau : prédominance de l’ iode et de l’ozone puis tissu mouillé et plage de sable humide. Bouche (sans dilution) : une tourbe crémeuse, sucrée et citronnée, piquante et très nette, avec des touches de bonbons Haribo. Et saveur de citron !
Avec de l’eau : très bonne tourbe citronnée, bien ciselé, un peu grasse (pensez au saumon fumé).
Finition : longue et presque totalement dominée par un goût salé-citronné. Commentaires : parfaite eau de vie, nous sommes dans la même catégorie que les meilleurs jeunes mezcals et tequila. Très grand rapport âge/qualité . SGP:457 – 90 points.

Hello, à demain ! d’après Antoine Lebrun

En Écosse, un écovillage bâti en fûts de whisky recyclés :
Findhorn, la ville où whisky et habitants sont du même tonneau.

Etendus sur trois hectares, les jardins communautaires de Cullerne sont cultivés selon les l102-11principes de la permaculture. Les quelques 30 variétés de légumes biologiques récoltés chaque année sont livrés aux abonnés sous forme de paniers via l’association Earth Share pendant qu’une autre partie alimente les cuisines du centre communautaire.
L’ensemble des déchets organiques générés servent aux différents composts, les résidus étant envoyés aux agriculteurs voisins.
L’autonomie comme moteur
Mais en plus de son indépendance alimentaire, Findhorn est aussi auto-suffisant en énergie. Grace à quatre éoliennes réservées, l’électricité ne manque pas et la communauté se paie même le luxe de pouvoir reverser un excédent au réseau national britannique. Pour chauffer les parties communautaires, un projet de chaudière en bois est actuellement à l’étude. Pour boucler définitivement la boucle, les eaux usées sont retraitées directement sur place selon un
processus naturel basé sur les bactéries : The living machine.
La rançon de la gloire
Mais tout n’est pas rose à Findhorn et le succès de l’éco-village pousse la communauté a devoirl102-1
sans cesse se réinventer. Avec 500 habitants aujourd’hui, Findhorn a atteint un stade critique. Afin d’accueillir les nouveaux arrivants toujours plus nombreux, 25 logements supplémentaires sont en cours de construction dans une partie des dunes surplombant le village. Mais cela pourrait ne pas suffire… Alors Findhorn et ses occupants songent à fragmenter leur fraternité en plusieurs micro communautés.
Le revers du succès.

Par Nicole LOISEAU

Hello, à demain ! d’après Antoine Lebrun


En Écosse, un écovillage bâti en fûts de whisky recyclés : Findhorn, la ville où whisky et habitants sont du même tonneau.

l101-3Au fil des années, les écovillages fleurissent un peu partout dans le monde. En Ecosse, la communauté de Findhorn est la plus ancienne d’Europe. Cet l’écovillage regroupe aujourd’hui plus de 500 habitants. Au-delà de son autonomie alimentaire et énergétique, Findhorn dispose d’une spécificité unique : les maisons y sont construites avec des fûts de whisky recyclés. Cheers !
Chaque jour, l’être humain se creuse les méninges pour trouver de nouveaux moyens visant réduire son empreinte écologique. Certains d’entre eux sont allés puiser très loin dans leur imagination.
Le 17 novembre 1962, un petit groupe de personnes s’installe dans des caravanes près du parc de Findhorn, au nord de l’Ecosse. Meurtri par des vents violents et entouré de dunes, le lieu est réputé inhospitalier et incultivable. Mais il en faut plus pour démotiver nos aventuriers qui s’essayent à l’agriculture, sans grande réussite. Dépités, ils s’en remettent alors à la nature et ses esprits. Et le miracle se produit : de gigantesques choux (20 kg !) sortent inexplicablement
de terre, sidérant tout le monde, des agriculteurs voisins aux journalistes. La légende de
Findhorn est née.
Dans les années 70, la communauté de Findhorn est composée d’environ 150 membres. Structurée par la création d’une ONG, la Fondation Findhorn, débute sa mutation en 1986 quand Roger Douda, un activiste américain de l’environnement décide d’y créer un écovillage unique, le plus ancien d’Europe à ce jour.
La vie en tonneaux
De petites maisons de 26 m2 sont alors érigées un peu partout dans le village, le tout avec l101-12 une composition aussi précise qu’insolite : la pierre locale et des mottes de paille pour l’isolation, des toits végétalisés mais aussi et surtout des fûts de whisky recyclés provenant d’une distillerie voisine pour les murs, la maison Haig. Vous avez bien lu, des murs en bois de tonneaux ayant servis à faire vieillir un délicieux single malt. En Ecosse, whisky et habitants sont logés à la même enseigne.
Forte de cette idée, la communauté dispose d’une des plus faibles empreintes écologiques
d’Europe : 2,6 ha par habitant, d’après des mesures réalisées en collaboration avec le Stockholm Environment Institute de York et l’écoquartier londonien de Bed Zed. Un résultat honorable qui repose sur de nombreuses initiatives.

Suite dans la prochaine lettre…

LE PRIX DE LA PASSION …

par Tony TERRAIN

L’augmentation des prix du whisky, notamment le « haut de gamme », est bien une réalité. Il vous suffit de consulter les tarifs de vos marques préférées pour en être convaincu ! Oui, mais… le whisky est aussi un produit dont le prix évolue cycliquement (expansion, contraction puis crise). Ne serait on pas arrivé à la fin du cycle ? Pour mieux s’en rendre compte, une étude me semble utile…
Pour réaliser cette étude, il fallait trouver un historique suffisamment long en date et composé des références « premium » (voire plus), suffisamment nombreuses et dont la mise sur le marché se fait régulièrement. Je me suis donc orienté tout naturellement vers le numéro un des spiritueux : Diageo.
Pour commencer, un petit historique
En 1995, avec l’intérêt croissant pour les single malts apparurent les Rare Malts. Pendant dix ans ces expressions, provenant de distilleries souvent fermées, très appréciées dans le milieu des amateurs de malts et objet de convoitises pour les collectionneurs, furent composées de véritables pépites dont la rareté augmentait à mesure que les stocks déclinaient. Il y avait alors une demande constante pour des bruts de fût hors du commun, aux caractéristiques uniques et non reproductibles, incluant certains Classic Malts jamais proposés dans la série Rare Malts. Pour y répondre, les Special Releases furent créées en 2001. La première série – 100 bouteilles de Talisker 28 ans d’âge à 43,3 % – se vendit immédiatement, et ce malgré un prix de 600€ (à l’heure de boucler ce texte, une bouteille est encore en vente sur un site Internet de référence, Whisky Exchangepour le citer, au prix de 3 999 £ soit près de 5 600 €).
Un Port Ellen 22 ans d’âge et un Talisker 25 ans d’âge suivirent et s’écoulèrent tout aussi rapidement. Et depuis, tous les ans, Diageo lance sur le marché une série de nouveaux embouteillages (6 à 12 bouteilles selon les années) dont les prix ne cessent d’augmenter.
Ainsi, le 20 octobre dernier, la compagnie britannique dévoilait le prix de vente de ses « Special
Releases 2015″….

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L98 PRIX 02

Les bouteilles
Hormis quelques distilleries récurrentes, pour lesquelles on retrouve tous les ans un embouteillage (Port Ellen, Brora, Lagavulin et Caol Ila unpeated) certes, avec des âges différents, il n’est pas aisé d’établir une comparaison entre les embouteillages de distilleries différentes, c’est la raison pour laquelle j’ai établi des regroupements par âge et « réputation » de la distillerie.
Pour la plupart, elles sont embouteillées au degré naturel et limitées à quelques milliers de bouteilles (3 000 à 7 000 bouteilles sauf pour les versions de Lagavulin de 12 ans et Caol Ila Unpeated qui atteignent quelques dizaines de milliers de bouteilles).
Les augmentations étant moins significatives avant 2008, elles ne figureront pas ci-dessous.

L98 PRIX 01

Les prix
Afin de ne pas tenir compte du taux de change qui a fortement fluctué durant ces dernières années, j’ai volontairement conservé les tarifs de vente (en livres sterling, monnaie du pays producteur), lors de leur première émission. Les commentaires sont ici peu utiles et les chiffres
sont assez éloquents. On constate pour 2015 une forte décroissance de l’euro par rapport à la livre sterling, ce qui n’est pas sans conséquences pour l’acheteur.

Conclusion (purement personnelle)
L’augmentation des prix de notre breuvage favori est une réalité, toutefois, on s’aperçoit, que l’année 2015 pourrait annoncer un changement (peut-être durable ?) dans la politique tarifaire des distillateurs. En effet, le marché du whisky de collection (Port Ellen et Brora sont des distilleries fermées depuis 1983 et jouissent d’une excellente réputation auprès des amateurs, collectionneurs et autres spéculateurs), bien qu’il reste en légère progression, est loin des croissances à deux (voire trois) chiffres des années antérieures. Sur les gammes régulières standards (Lagavulin 12 ans) le prix reste stable. On observe même une baisse sur les malts âgés ou très âgés provenant de distilleries qui ne sont pas aussi célèbres que leurs consoeurs.
Pourquoi ce revirement de situation ? C’est tout simplement dû au fait que ces whiskies affichent des tarifs trop élevés pour pléthore d’acquéreurs potentiels et par conséquent pas de preneur. Il n’est pas rare de voir chez bon nombre de distributeurs plusieurs de ces références qui se vendent mal.
En conclusion, en 2015, si le prix de votre whisky a encore subit une augmentation, on peut davantage attribuer ce phénomène au change qu’à une réelle volonté du producteur de faire encore plus de bénéfices…
2016 devrait voir les tarifs du whisky stagner sauf si les cours de l’euro chutent à nouveau !