De bonne compagnie …
Située près de Brechin, tout à l’est des Highlands, cette petite distillerie, équipée de deux alambics, remonte à 1825, et a été modernisée en 1959. Ses nombreux propriétaires successifs l’ont toujours utilisé pour l’élaboration de blends, comme le « Cream of the Barley » (« crème d’orge ») d’Alexander Stewart, sans jamais le commercialiser en single malt. Il est donc très rare sur le marché, même si ses propriétaires actuels souhaitent mieux le faire connaître.
Jaune clair. Nez discret, légèrement malté et végétal. Attaque moelleuse, puis développant une belle vivacité. Dominante fruitée (pomme, poire, coing) avec aussi un caractère céréalier assez net. Le corps est ample, assez puissant, avec de petites notes poivrées qui le rehaussent au palais. Agréable, très classique, mais de bonne compagnie en apéritif ou en cours de journée.
Un mariage finalement réussi … Édition limitée de 10 260 bouteilles
Jaune doré, proche de l’ambré. Nez puissant, concentré, un peu sirupeux, avec des fruits rouges mais aussi des notes animales rappelant le jambon cru. En bouche, très moelleux, voire beurré, mais aussi sec par son côté tannique. La tourbe est en arrière-plan, avec de fines notes de fruits rouges. Finale sèche, voire un peu astringente sur le boisé et la réglisse. La personnalité propre à Springbank s’efface un peu derrière le vin rouge, mais le mariage est tout de même réussi car fondu et équilibré.
Sec puis onctueux, mais bien apéritif …
Fondée en 1871 à Buckie dans le Speyside, cette distillerie a eu une existence relativement discrète, si on excepte le fait qu’elle fut propriété de la municipalité pendant quelques temps dans les années 30, ce qui est assez rare en Ecosse. Modernisée en 1966 avec ajout de deux nouveaux alambics, puis à nouveau en 2011, elle produit des malts surtout utilisés pour les blends, et rarement embouteillés.
Jaune bouton d’or. Nez épicé et fruité (pomme jaune, coing), avec de belles notes maltées. Bien sec à l’attaque, il se développe d’abord sur le floral, rejoint ensuite par des fruits jaunes. caractère brioché plus onctueux ensuite, et un peu de miel. On retrouve le poivre noir et le
gingembre du nez sur la finale, elle-même sèche et apéritive. Persistance fruitée assez longue.
Sec, élégant et tourbé of course …
Tourbe et élégance, tels sont les traits dominants des malts de cette distillerie d’Islay, appréciée de longue date par les amateurs. Sa spécificité provient surtout d’un dispositif de purification en haut du deuxième alambic, qui conserve le meilleur de la tourbe en lui évitant toute âcreté. Ayant fété son 200e anniversaire en 2015, Ardbeg commercialise chaque année au moins deux nouveautés, souvent sans précision d’âge.
Jaune d’or. Tourbé dès le premier nez, avec une belle finesse, puis davantage marqué par le goudron de pin. Attaque sèche et ample, et la tourbe phénolique et maritime domine rapidement le palais, avec des notes de résine et de réglisse. Le corps est moelleux et élégant jusqu’à la finale, nette et sans fioritures. Longue persistance de la tourbe.
Arran est l’unique distillerie de whisky située elle a été fondée en 1995. Arran a une longue histoire dans le monde du whisky. Au milieu du xviiie siècle il existait près de cinquante distilleries sur l’île (la plupart clandestines), mais elles ont toutes fermé depuis. La création de la nouvelle distillerie en 1995 renouvelle donc la tradition sur Arran. L’eau-de-vie qui y est produite a reçu l’appellation « whisky » en 1998.
Agréablement apéritif …
Remontant à 1810 sous le nom de Kilnflat, cette distillerie située à l’ouest du Speyside, dans le Findhorn, a toujours été essentiellement vouée à la production de malts pour les blends, surtout Ballantine’s. Sa commercialisation en single n’est le fait que des embouteilleurs indépendants. Pendant un temps, elle a utilisé des alambics Lomond, élaborant un malt appelé Glencraig, mais cette pratique a été abandonnée en 1981.
Jaune pâle. Nez discret, un peu végétal sur la paille sèche et le grain. Attaque d’abord moelleuse, puis elle devient un peu plus sèche, tout en présentant des notes miellées. Le corps, rond et plein, est relevé par un caractère plus épicé (sans doute du au xérès de la finition) qui le rend apéritif. Jolie finale entre les épices, le grain et le miel, avec de la persistance.
Une chaleureuse puissance …
Après un démarrage en 1878, la faillite d’une banque a d’abord retardé son ouverture jusqu’ en 1887. Située à Rothes (qui en compte quatre autres), dans le Speyside, cette distillerie a été par la suite agrandie deux fois, et compte aujourd’hui dix alambics. Mais ses malts sont rares en embouteillage en single, car l’essentiel est utilisé par les blenders, notamment pour ’élaboration du Cutty Sark. Elle appartient depuis 1999 à Edrington Group, mais ses malts sont distribués par Berry Brothers.
Jaune clair. Nez plutôt fermé puis, à l’aération, se développe sur un caractère céréalier et miellé. Puissant à l’attaque et plutôt sec, il s’épanouit sur une tonalité de fruits secs (raisins de Corinthe, amande douce) adouci par un peu de miel. Bien chaleureux, car non réduit, voilà un malt bien réjouissant par son équilibre entre le sec et le fruité. Finale réconfortante sur les fruits secs.
Robustement vôtre …
En face d’ Islay, et peuplée de cerfs (qui lui ont donné son nom en ancien norvégien), l’île de
Jura, montagneuse et peu habitée, doit une partie de sa célébrité à George Orwell, qui, dans ce
cadre tourmenté, y a écrit son roman 1984. La distillerie remonte au moins au début du 19ème
siècle, mais a été remaniée et modernisée à plusieurs reprises depuis. Elle se caractérise par des alambics aux cols très longs. Depuis quelques années, sont élaborés des malts tourbés, ce qui n’était pas le cas auparavant.
Jaune doré. Nez malté, fruits jaunes, avec un peu de miel. Attaque puissante (surtout à ce degré) reposant sur une dominante maltée, bien relevée par le poivre noir. Le fruité se fait plus discret qu’au nez, ainsi que le miel, le corps robuste et sec laissant passer quelques notes végétales. Finale assez longue sur la dominante épicée.
Puissance apéritive …
Devenue officielle en 1823, la distillerie est certainement plus ancienne, située à un endroit appelé “le coin du champ” (Auchentoshan en gaélique). Elle a connu de nombreux propriétaires avant d’être acheté par Morrison Bowmore (Suntory) en 1984. C’est la dernière distillerie des Lowlands à pratiquer la triple distillation intégrale, utilisant trois alambics de taille différente. Du dernier, l’eau-de-vie sort à 80°, avec un profil aromatique
léger et d’une grande fraîcheur.
Jaune très pâle. Nez chaleureux, sur le miel et le caramel au beurre, un peu résineux. Attaque puissante, presque brûlante. D’abord moelleux, le corps devient plus sec, bien épicé (poivre noir). La prune jaune et la poire Williams sont bien fondues avec du bourgeon de sapin. Longue
finale chaleureuse marquée par l’astringence. Plutôt apéritif, malgré sa grande puissance.
Belle puissance épicée
Après un démarrage en 1878, la faillite d’une banque a d’abord retardé son ouverture jusqu’en
1887. Située à Rothes (qui en compte quatre autres), dans le Speyside, cette distillerie a été par
la suite agrandie deux fois, et compte aujourd’hui dix alambics. Mais ses malts sont rares en embouteillage en single, car l’essentiel est utilisé par les blenders, notamment pour l’élaboration du Cutty Sark. Elle appartient depuis 1999 à Edrington Group, mais ses malts sont distribués par Berry Brothers.
Ambré tirant sur le fauve. Nez chaleureux, surtout épicé avec du boisé et de la puissance. Attaque vigoureuse et bien épicée comme au nez. Malté intense, avec de belles notes de fruits cuits, mais aussi un caractère animal (gibier) et du boisé. Les épices (gingembre, poivre noir, génévrier) s’amplifient jusqu’à dominer la finale, longue et persistante.