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Caol Ila

La tourbe aux couleurs du Sud

Avec un nom qui signifie en gaélique “le détroit d’Islay”, un emplacement en face de l’ile de Jura, et une eau bien tourbée en provenance d’un loch “où souffle en permanence une brise aux effluves de bruyère et de myrte”, la distillerie a toujours eu de quoi intéresser les amateurs de malts puissants. Bien que fondée en 1846, Caol Ila a été complètement remaniée vers 1972 par United Distillers (Diageo aujourd’hui). Elégants et bien tourbés, ses malts sont aujourd’hui disponibles en de multiples versions. Jaune doré soutenu. Nez finement tourbé, avec des notes douces de fruité.

Attaque d’abord onctueuse, puis ensuite bien relevée. La tourbe et le fumé s’installent avec générosité, environnés par une douceur fruitée due au xérès. Il devient ensuite plus sec, avec une pointe d’astringence, qui le rend très apéritif. Décidément, Caol Ila possède un réel talent à se marier avec le xérès… sans perdre ses qualités intrinsèques.

Braeval

Classiquement Speyside

Fondée en 1973 sous le nom de Braes of Glenlivet – c’était la plus moderne de l’Ecosse à l’époque – la distillerie a toujours été destinée à l’élaboration de malts pour les blends, principalement Chivas. En 1994, son nom devient Braeval, pour éviter toute confusion avec The Glenlivet, propriété du même groupe. Appartenant aujourd’hui à Pernod-Ricard, elle ne possède pas de chais de vieillissement sur le, site, l’eau-de-vie nouvelle étant expédiée à Keith.

En sommeil à partir de 2002, elle est de nouveau en activité depuis 2008. Ses malts ne sont pas com­mercialisés officiellement. Jaune doré. Nez axé avant tout sur le malt, plutôt sec avec quelques notes de fruits jaunes. Attaque presque brûlante, malgré la réduction. Plus il devient plutôt moelleux, se développant comme le nez sur les fruits jaunes (poire, coing) avec des notes de cire d’abeille. Un carac­tère plus épicé amène sur la finale, assez chaleureuse, mais d’une per­sistance plutôt moyenne. Un Speyside tout à fait classique, ni moins ni plus peut-être un peu plus sec que la moyenne.

Benrinnes

Fruité et épicé

Situé à plus de 200 m d’altitude sur le versant nord du mont du même nom, le site est alimenté par des eaux abondantes et bien filtrées par le granit. Ce qui explique l’implantation ancienne d’une distillerie (avant 1820). Réaménagée en 1955 et équipée d’alambics supplémentaires 11 ans plus tard, ses malts ont longtemps alimenté les blends Crawford, avec une distillation en deux étapes et demi. Le single malt est rare sur le marché… sauf pour les membres du Clan, qui en ont dégusté déjà plusieurs versions.

Jaune doré. Nez à dominante maltée, peu expressif. Brûlant à l’attaque, il se développe sur une base maltée, avec quelques notes de fruits jaunes et un caractère plutôt moelleux. Des notes plus épicées (poivre noir, gingembre) s’élèvent avec la finale qui garde tout de même un caractère plutôt sec. Belle persistance sur le fruité et les épices.

Benriach

Très fino, n’est-ce pas ?

Voisine de Longmorn, et construite un an après, en 1898, cette distillerie du Speyside n’a fonctionné que quatre ans… avant d’être fermée pendant 65 ans ! Mais sa malterie a longtemps été en service. Rachetée par Seagram en 1978, elle a été ensuite agrandie en 1985… puis mise en sommeil en 1999. Devenue propriété de Pernod-Ricard en 2001, elle a été revendue en 2004 à un groupe sud-africain. Rarement commercialisés, ses malts ont surtout servis à l’élaboration de blends.

Jaune pâle. Nez discret, avec quelques notes de céréales et de foin séché. Attaque sèche, puis se développe un puissant fruité (poire, pomme jaune), avec aussi une dominante épicée, poivre noir. La finale évolue vers une dominante tannique, toujours orienté vers un côté très sec, bien apéritif. Le fino n’est pas loin…

Ardbeg

Inimitable, bien sûr

Tourbe et élégance, tels sont les deux traits dominants des malts de cette distillerie d’Islay, appréciés de longue date par les amateurs. Sa spécificité provient surtout d’un dispositif de purification en haut du deuxième alambic, qui conserve le meilleur de la tourbe en lui évitant toute âcreté. Chaque nouvel arrivage est attendu avec impatience par les passionnés d’Islay.

Jaune clair. La tourbe est évidemment présente dès le premier nez, et se développe davantage encore à l’aération, accompagnée de notes fruitées et un peu huileuses. Attaque forte, voire brûlante malgré la réduction. Belle souplesse en bouche, avec du moelleux et un peu de gras, mais la tourbe l’emporte toujours, avec l’élégance caractéristique de la distillerie. Grande fraîcheur générale, et une persistance tourbée qui ne faiblit pas…

Ardbeg

Heureusement, il y a la tourbe

Tourbe et élégance, tels sont les deux traits dominants des malts de cette distillerie d’Islay, appréciée de longue date par les amateurs. Sa spécificité provient surtout d’un dispositif de purification en haut du deuxième alambic, qui conserve le meilleur de la tourbe en lui évitant toute âcreté. Chaque nouvel arrivage est attendu avec impatience par les passionnés d’Islay.

Rosé léger. Nez élégant, légèrement tourbe, avec de fines notes fruitées. Attaque agréable, puis se développe une forte puissance. La tourbe élégante caractéristique prend vite le dessus, dans un corps plutôt aérien et d’une belle finesse. Elle s’accompagne de quelques jolies fruitées, à peine vineuses, qui la rehaussent encore davantage. Malgré la dominante alcool, c’est un malt aimable, finement tourbe : un bon Ardbeg en quelque sorte.

Allt A Bhainne

Un rosé pour l’été !

Créée en 1975 par le groupe Seagram essentiellement pour ses besoins en blends (notamment Chivas), cette distillerie moderne est entièrement automatisée et emploie moins de dix personnes pour une production d’environ 5 millions de litres par an. Se prononçant “Alt-Abanya” et signifiant en gaëlique “ruisseau de lait” (ou d’eau blanche), ce malt n’est que rarement commercialisé, d’autant que la distillerie a été mise en sommeil par son nouveau propriétaire, Pernod-Ricard, de 2002 à 2005.

Ambré tirant sur l’orangé. Nez finement fruité, à dominante de fruits rouges (framboise, fraise des bois), avec des notes herbacées. Attaque suave, avec tout de même de la vivacité. Beaucoup de fraîcheur en bouche, avec toujours les mêmes notes fruitées, mais relevées par un peu d’épices (piment doux, poivre gris). Et l’astringence finale lui donne même un caractère… désaltérant ! Si ce n’était pas de saison, ce serait un excellent malt rosé… pour l’été.

Aberfeldy

Céréalier avant tout

Fondée en 1896 par les Frères Dewar dans un village de la région de Perth (Eastern Highlands), la distillerie a été conçue dès ses origines pour alimenter en single malt le blend Dewar’s, aujourd’hui leader sur le marché nord-américain. Avec sa reprise par Bacardi en 1998, le single malt est aujourd’hui plus largement commercialisé, notamment à des âges différents.

Jaune d’or, un peu pâle. Nez de céréales maltées, assez chaleureux, avec un léger caractère miellé. L’attaque est franche, puissante et épicée. Le corps est plus souple, assez charpenté. Dominante aromatique sur les céréales (corn flakes), mais avec une nette présence de poivre noir et des traces de gingembre. Belle longueur en bouche, et assez longue persistante. Un malt avant tout céréalier, voire campagnard…