« Quand le grain devient aromatique »
Avec un ancêtre créateur d’une distillerie en 1782 à Dublin, et fi ls de John Teeling, qui a fondé Cooley en 1987, Jack et Stephen Teeling ont de qui tenir. D’abord embouteilleurs indépendants, ils proposent des assemblages (à partir des stocks de Cooley) très diff érents du style irlandais classique, plutôt doux et moelleux. En mars 2015, ils ont ouvert leur propre distillerie à Dublin.
Ambré léger. Nez puissant, avec de fines notes vineuses et fruitées (fruits rouges). Même puissance en bouche, sèche et bien épicée. On retrouve les notes de fruits rouges (cerise, framboise) avec une belle ampleur. Longue finale et bonne persistance et fruitée. Vraiment original et très aromatique pour un single grain.
« Comme un vin rosé … »
Portant le nom d’une ancienne distillerie de Campbeltown fondée en 1896, et dont le dernier bâtiment existant abrite un des chais de Springbank, Longrow est aujourd’hui un single malt distillé dans les mêmes alambics que ceux servant à élaborer le Springbank. Mais est utilisé un malt entièrement tourbé (et non partiellement), avec une double distillation classique, et un vieillissement uniquement en fût de réemploi. Ce malt, peu produit, a servi d’abord à donner des notes tourbées aux blends de Springbank, avant d’être commercialisé en single depuis les années 90.
Couleur rosée tirant sur l’orangé. Nez sur les fruits rouges, avec un peu de tourbe en filigrane. Bien sec à l’attaque, voire un peu brûlant, il est bien marqué par les fruits rouges, voire le vin, alors que la tourbe est plutôt discrète, en arrière-plan. Mais l’ensemble est harmonieux, agréablement fruité, rappelant presque un vin rosé… la puissance du malt en plus !
« Un riche mariage »
La grande île de Mull n’abrite qu’une distillerie dans le port de Tobermory, dont elle porte le nom. Remontant à 1795, elle a été créée par un négociant, John Sinclair. Son existence fut ensuite assez sporadique, avec notamment près de 40 ans de fermeture depuis les années 30. En outre, elle porta un temps le nom de Ledaig dans les années 70. Depuis sa reprise par Burn Stewart et maintenant par le groupe Distell, la production est redevenue régulière, avec deux déclinaisons : Tobermory et Ledaig, qui se distingue par son caractère tourbé.
Ambré avec des reflets rosés. Nez sur la tourbe végétale, assez douce, puis l’alcool se développe avec un caractère légèrement vineux. Attaque puissante, voire brûlante (un peu d’eau peut être nécessaire) avec une nette domination tourbée, caractéristique de la marque. Mais les notes fruitées du porto apportent une diversité aromatique supplémentaire, ce qui n’était pas forcément facile à réaliser. Un riche mariage qui se prolonge longuement…
« Animal et fruité » …
Une ancienne distillerie de Campbeltown (18361925) a donné son nom à ce single malt distillé pour la première fois en 1996 par les Mitchell, toujours dans les mêmes alambics que Springbank et Longrow. L’idée était de refaire un malt comme dans les Lowlands, en utilisant une orge maltée non tourbée, et en pratiquant une triple distillation. Ce malt est produit en faible quantité.
Ambré soutenu. Nez chaleureux, plutôt animal, sur le bois de santal et la prune rouge. Attaque assez brûlante (malgré le faible degré), puis il développe une belle richesse aromatique comme au nez. Très rond grâce au xérès, il est intensément fruité, évoluant vers une finale un peu terreuse qui lui donne une belle solidité. Un remarquable digestif à savourer à petites gorgées.
« Le grand dram pour un soir »
Ce fut la plus grande distillerie d’Ecosse, avec vingt-trois alambics, mais 12 seulement sont aujourd’hui opérationnels et une capacité de production ayant atteint 12 millions de litres par an, pour 5 millions seulement actuellement. Mais elle a connu beaucoup de vicissitudes, au point d’être rachetée en 1985 par ses principaux clients… des négociants japonais, qui depuis l’exploitent sans discontinuer. Elle a produit jusqu’à 30 malts différents…
Jaune pâle. Nez malté et épicé, avec des notes boisées (chêne) un peu vanillées. Plutôt doux à l’attaque, il développe ensuite une belle puissance sur un corps sec. Bien épicé, il présente de l’ampleur sur les raisins de Corinthe, le pignon de pin, avec des notes de miel de châtaignier. Un digestif tout en rondeur qui s’appuie sur de solides notes boisées. Un grand dram pour le soir.
La distillerie Springbank continue d’expérimenter de nouvelles techniques de vieillissement pour sa série des « Wood » avec un single malt Hazelburn triple distillé en octobre 2003 et vieilli intégralement dans des fûts de xérès oloroso pendant 13 ans qui lui apportent des notes très gourmandes de confitures de fruits, de chocolat blanc et de zeste d›orange.
Nez : raisins, sucre demerara, toffee.
Bouche : confiture, zeste d’orange, chocolat blanc. Finale : chocolat à l’orange, café.
Mariage réussi entre tourbe et vin …
Portant le nom d’une ancienne distillerie de Campbeltown fondée en 1896, et dont le dernier bâtiment existant abrite un des chais de Springbank, Longrow est aujourd’hui un single malt distillé dans les mêmes alambics que ceux servant à élaborer le Springbank. Mais est utilisé un malt entièrement tourbé (et non partiellement), avec une double distillation classique, et un vieillissement uniquement en fût de réemploi. Ce malt, peu produit, a servi d’abord à donner des notes tourbées aux blends de Springbank, avant d’être commercialisé en single depuis les années 90.
Ambré avec reflets orangés. Nez puissant, aux notes fruitées (fruits rouges) sur fond de tourbe. Attaque moelleuse, puis il devient plus sec. La tourbe se développe rapidement, mais accompagnée de fines notes fruitées (cerise, fraise) résultant du passage un an en fût de vin. Le corps est puissant, l’alcool se faisant bien sentir. Le résultat est réussi, très harmonieux, et d’autant plus étonnant que le mariage de la tourbe et du vin rouge est très rarement une réussite. Mais, chez Springbank, on sait le faire…
Tourbe marine …
Longtemps atypique par rapport aux autres distilleries d’Islay (car n’utilisant pas de malts tourbés), elle est située tout au nord de l’Île. Signifiant “Bouche de la crique”, elle se prononce Bouna’hav’n en gaélique. Fondée en 1881 par William Robertson et les frères Greenless, elle a connu plusieurs longues périodes d’arrêt, y compris après avoir été agrandie en 1963. Après quelques années d’incertitude, elle a été rachetée en 2003 par Burn Stewart qui a relancé la commercialisation et développé de nouvelles expressions, notamment tourbées. Le mot gaélique Stiureadair (Helmsman en anglais) signifie l’homme de barre, référence maritime classique de la distillerie.
Jaune doré. Au nez, une tourbe plutôt végétale se développe rapidement, mais sans domminer l’ensemble, accompagnée de fruits secs et de vanille. Attaque chaleureuse, un peu crémeuse, mais puissante ; la tourbe s’accompagne de noisettes, d’un peu d’épices et de notes salées. Finale riche et enveloppante sur les fruits secs et le poivre noir. Quant la tourbe se marie avec la mer…
Un charmeur inattendu …
Créée vers 1815 par la famille Johnston (dont l’un des membres a péri noyé… dans une cuve de fermentation), cette distillerie d’Islay est longtemps restée une propriété familiale, possédant ses propres aires de maltage de l’orge (toujours utilisées) et ses tourbières. Sa puissance et ses arômes originaux ont donné à Laphroaig (qui se prononce «Lafrog») un rôle de pionnier dans la découverte des malts d’Islay.
Jaune doré. Nez bien tourbé, immédiatement phénolique, mais sans excès. Attaque onctueuse, puis une forte puissance s’installe, supportable toutefois. La tourbe est bien au rendez-vous, déroulant ses volutes fumées et ses accents végétaux. Une version se distinguant par son caractère très moelleux, l’astringence et l’âcreté n’étant guère dominantes, voire présentes. Sauf sur la finale, et encore, car on y trouve aussi de belles notes miellées. Un Laphroaig charmeur ? Et oui, c’est possible… sans rien perdre de son caractère.
Tourbé ? Certes, mais pas seulement …
Créée vers 1815 par la famille Johnston (dont l’un des membres a péri noyé… dans une cuve de fermentation), cette distillerie d’Islay est longtemps restée une propriété familiale, possédant ses propres aires de maltage de l’orge (toujours utilisées) et ses tourbières. Sa puissance et ses arômes originaux ont donné à Laphroaig (qui se prononce « Lafrog ») un rôle de pionnier dans la découverte des malts d’Islay.
Jaune doré soutenu. Nez tourbé et phénolique ; petite touche de miel et de fruits jaunes. Attaque puissante et vigoureuse, nettement dominée par la tourbe fumée et les phénols, avec une pointe d’âcreté de calfat. Mais, avec une certaine rondeur, on retrouve comme au nez des notes fruitées (pêche jaune, mirabelle) et miellées, qui, sans atténuer l’habituelle puissance sauvage de Laphroaig, l’enrobe d’un caractère un peu plus aimable. Très belle finale qui n’en finit pas sur la tourbe.