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Dalmore 97

Rond et surtout épicé …
Créée en 1839, cette distillerie des Highlands du Nord a été assez vite liée au blender Whyte & Mackay. Elle a pour particularité un très vieil alambic dont le col est refroidi par une circulation d’eau, ce qui a pour effet d’alléger l’eau-de-vie de ses éléments les plus lourds. Ce qui explique peut-être ses capacités à vieillir longuement (audelà de 50 ans), même si les bouteilles d’un tel âge sont particulièrement rares et valent de petites fortunes.

Jaune clair et brillant. Nez légèrement miellé avec des fleurs blanches (aubépine) et un peu de fruits exotiques. Attaque onctueuse, puis s’installe une belle vigueur épicée (poivre noir, girofle et gingembre), s’harmonisant bien avec les notes fruitées et miellées. Belle finale fruitée, toujours sur la puissance, un peu brûlante évoluant sur l’astringence avec une pointe d’âcreté.

Ardbeg Uigeadail

Harmonie entre le fumé et le fruit … 

Tourbe et élégance, tels sont les deux traits dominants des malts de cette distillerie d’Islay, appréciée de longue date par les amateurs. Sa spécificité provient surtout d’un dispositif de purification en haut du deuxième alambic, qui conserve le meilleur de la tourbe en lui évitant toute âcreté.  Chaque nouvel arrivage est attendu avec impatience par les passionnés d’Islay.

Couleur doré profond et soutenu. Nez marqué par le fumé, avec une belle richesse fruitée (dattes, raisins secs). Avec un peu d’eau, le caractère miellé se développe davantage. En bouche, c’est d’abord le moelleux qui s’installe, avec des notes de caramel et de miel onctueux, et aussi de fruits confits, de Christmas pudding. Puis se révèlent les arômes fumés (saumon fumé, voire viande grillée) en second plan, sans jamais masquer les premières notes fruitées. Avec un très bel équilibre, l’échange entre les deux familles d’arômes se déroule en permanence, offrant une étonnante complexité et un plaisir renouvelé pour le dégustateur. La finale, très longue, reste dans la même complexité, dans une grande douceur générale.

Bunnahabhain

Tourbe marine …

Longtemps atypique par rapport aux autres distilleries d’Islay (car n’utilisant pas de malts tourbés), elle est située tout au nord de l’Île. Signifiant “Bouche de la crique”, elle se prononce Bouna’hav’n en gaélique. Fondée en 1881 par William Robertson et les frères Greenless, elle a connu plusieurs longues périodes d’arrêt, y compris après avoir été agrandie en 1963. Après quelques années d’incertitude, elle a été rachetée en 2003 par Burn Stewart qui a relancé la commercialisation et développé de nouvelles expressions, notamment tourbées.

Jaune très pâle. La tourbe se développe immédiatement au nez, puissante et huilleuse mais sans lourdeur. En bouche, forte attaque sur la tourbe phénolique, avec le même caractère gras qu’au nez. Elle s’accompagne de notes poivrées, voire pimentées, mais aussi iodées lui donnant une tonalité marine. Longue finale un peu astringente. (Malt distillé à forte chauffe pour accentuer le caractère fumé).

Glen Moray

Tout en fruits exotiques ,,,

Un single cask tout en fruits exotiques grâce à sa maturation en fût de Madère.

En bouche, des notes d’ananas confit aux épices douces, avec une pointe de gousse de vanille, et une finale où s’harmonisent les épices et la gourmandise du bois. Commentaire de Donald MacKenzie, Brand Ambassador Whisky chez Dugas.

Hazelburn

Puissamment épicé …
Une ancienne distillerie de Campbeltown (1836-1925) a donné son nom à ce single malt distillé pour la première fois en 1996 par les Mitchell, dans les mêmes alambics utilisés pour Springbank et Longrow. L’idée était de refaire un malt comme dans les Lowlands, en utilisant un orge malté non tourbé, et en pratiquant une triple distillation. Ce malt est produit en faible quantité.
Jaune un peu doré. Nez vif, fruits jaunes, poivre noir, crème à la vanille. Plein de vivacité à l’attaque, mais sur un fond plus moelleux, voire onctueux. Poire mûre, prune jaune, avec beaucoup de mordant et un peu d’épices (gingembre, coriandre). Longue présence de la finale, avec une légère astringence. Un plus long vieillissement devrait encore l’enrichir.

Benromach

Entre le fumé et l’épicé …
Construite en 1898, cette distillerie à l’ouest du Speyside, près de la ville de Forres, a rouvert exactement un siècle après, en 1998, 15 ans après sa mise en sommeil par DCL (United Distillers). Reprise par un embouteilleur indépendant, elle a été complètement modernisée, y compris pour l’alambic, d’une taille plus petite. C’était d’ailleurs la plus petite distillerie du Speyside… mais elle vient d’être supplantée par Ballindalloch. Cas rare, toute la production est utilisée en single malt.
Ambré clair. Nez un peu fumé, puis marqué par le végétal (foin), avec du caramel au beurre. Tapissant bien le palais, il est épicé, bien malté, avec du fruit sec (noisette) et une pointe d’agrumes. On retrouve un peu de bois brûlé sur la finale, bien réchauffante.

Hazelburn 10 ans

“L’atout d’un vieillissement rapide“

Elaboré à Campbeltown par la famille Mitchell dans les mêmes alambics que Springbank, Hazelburn est un malt distillé trois fois, mais non tourbé, reprenant d’anciennes traditions de la région comme de celle des Lowlands qui ne sont d’ailleurs pas si loin… à ailes de mouette s’entend. La production, limitée, permet de faire différentes expérimentations, comme ici avec des vieillissements dans de petits fûts, les rundlets (68 litres) et les kilderkins (80 litres environ).

Jaune doré. Au nez, beaucoup de rondeur fruitée (fruits secs) allant jusqu’au crémeux. En bouche, l’attaque sèche et épicée se développe sur une structure très riche, marquée par le toffee, les raisins de Corinthe et les amandes. Belle plénitude pour un malt jeune, due au vieillissement plus rapide. Finale plus sèche et plus tannique, un peu iodée, mais d’une belle longueur.

Caol ila

“Pour néophytes et passionnés“

Avec un nom qui signifie en gaélique “le détroit d’Islay”, un emplacement en face de l’île de Jura, et une eau bien tourbée, la distillerie a toujours eu de quoi intéresser les amateurs de malts puissants. Bien que fondée en 1846, Caol Ila a été complètement remaniée vers 1972 par United Distillers (Diageo aujourd’hui). Compte tenu de la demande, elle a été à nouveau agrandie en 2011, ce qui porte sa capacité à 6,5 millions de litres par an. Elégants et bien tourbés, ses malts sont aujourd’hui disponibles en de multiples versions.

Jaune pâle. La tourbe caractéristique de la distillerie est immédiatement présente au nez, même s’il est un peu fermé au départ. Elle demande donc une bonne aération pour se développer. La bouche est chaleureuse d’entrée, et le caractère tourbé domine tout de suite, avec des nuances plus médicinales que végétales ou maritimes. Belle puissance malgré la réduction, tapissant tout le palais et demeurant longtemps en bouche. Pour néophytes comme pour passionnés.

Jura

Moelleux et épicé

En face d’Islay, et peuplée de cerfs (qui lui ont donné son nom en ancien norvégien), l’île de Jura, montagneuse et peu habitée, doit une partie de sa célébrité à George Orwell, qui, dans ce cadre tourmenté, y a écrit son roman 1984. La distillerie remonte au moins au début du 19ème siècle, mais a été remaniée et modernisée à plusieurs reprises depuis. Elle se caractérise par des alambics aux cols très longs. Depuis quelques années, sont aussi élaborés des malts tourbés, ce qui n’était pas le cas auparavant.

Jaune d’or. Nez de céréales et de paille séchée, avec quelques notes musquées après aération. Puissant mais supportable à l’attaque, il se développe avec moelleux et rondeur sur un caractère plus fruité : prune rouge, pomme cuite, avec des notes épicées : cardamone, poivre gris. Finale sèche et astringente, assez apéritive mais pouvant bien s’apprécier en fin de repas.

Port Charlotte

Brut de tourbe

Fermée et démolie en 1929, cette distillerie d’Islay (appelée aussi Lochindaal) connaît la renaissance au 21ème siècle. En effet, Bruichladdich élabore sous ce nom depuis 2001 un single malt assez tourbé, dont une faible partie est commercialisée chaque année depuis 2006. Avec l’arrivée de Rémy-Cointreau comme nouveau propriétaire, la reconstruction de la distillerie ne semble plus à l’ordre du jour.

Jaune pâle. Nez nettement tourbé, assez phénolique. Attaque ample mais sèche. La tourbe et le fumé s’installent en force au palais, avec un accent sec, voire minéral, à peine complété par un peu de prune jaune. Net et sans fioriture, et juste amorti par la réduction, le caractère tourbé se déploie ici en toute simplicité… et en majesté.