« Bien tourbé, en toute sérénité »
Longtemps atypique par rapport aux autres distilleries d’Islay (car n’utilisant pas de malts tourbés), elle est située tout au nord de l’Île. Signifiant “Bouche de la crique”, elle se prononce Bouna’hav’n en gaélique. Fondée en 1881 par William Robertson et les frères Greenless, elle a connu plusieurs longues périodes d’arrêt, y compris après avoir été agrandie en 1963. Après quelques années d’incertitude, elle a été rachetée en 2003 par Burn Stewart, qui appartient maintenant au groupe Distell, et qui a relancé la commercialisation et développé de nouvelles expressions, notamment tourbées.
Jaune doré. Au nez, la tourbe se manifeste rapidement, avec des fruit secs (raisin, datte, figue). Attaque en bouche puissante, voire brûlante (un peu d’eau peut être nécessaire). Plutôt huileux, le corps se développe sur la tourbe et le fruité, avec des notes fumées et de cacao. Longue finale sur la tourbe et le tabac (havane), et une persistance toute en sérénité.
« Fougueux avec élégance »
Fondée en 1821, cette distillerie d’Elgin, dans la partie nord du Speyside, a connu de nombreux remaniements depuis. Toutefois, l’un de ses dirigeants, entre les deux guerres, était renommé pour ne remplacer qu’à l’identique les alambics trop âgés, en y martelant les mêmes bosses. Les deux importants alambics d’origine (maintenant non utilisés) ont été remplacés par quatre autres lors d’un agrandissement en 1973, puis par une nouvelle paire en 2013. Les malts ne sont guère embouteillés, sauf par les indépendants..
Jaune pâle. Nez plutôt sur le malté, devenant p tion sur un fond fruité. Bien puissant à l’attaque (malgré la réduction), il offre un corps bien fruité (prune jaune, poire) et sans lourdeur. Devenant presque brûlant vers la finale, il présente une belle élégance générale, mais avec beaucoup de fougue.
« Mariage réussi » …
La plus réputée des dernières distilleries de la région du Kyntire, qui en a compté plus d’un trentaine. Springbank, qui appartient à la famille Mitchell depuis sa création en 1828, maintient presque à elle seule l’originalité du style somptueux et complexe des malts de Campbeltown, dont l’aptitude au vieillissement est particulièrement remarquable. Tout est fait ici sur place, du maltage à l’embouteillage, avec une double distillation et demie.
Rouge pourpre. Nez bien tourbé (sur le végétal). On retrouve la tourbe en bouche, dans un environnement plus vineux, avec de puissantes notes épicées. L’alcool se fait bien sentir, sans être déplaisant. Longue finale sur le fruité du xérès et la tourbe. Mariage réussi (pour une fois…) entre le tourbé et le vineux. Sans doute faut-il s’appeler Springbank pour y arriver.
« Tourbé et richement épicé » …
Fondée en 1875, cette distillerie est située en bord de mer, sur le Moray Firth. Assez vite propriété des Highland Distillers, elle a été complètement rénovée à la fi n des années 50, avec notamment le changement des alambics. Ses malts ont surtout été utilisés par les blenders. Mise en sommeil en 1986, elle a été rachetée par des investisseurs privés en 2008, qui ont relancé la production, puis reprise par le groupe BenRiach en 2013, et par Brown Forman depuis 2016.
Nez : Bois de cerisier fumé, banane grillée au miel cristallisé, cannelle.
Bouche : Sirop d’érable, cannelle, miel de mélasse, noisette, banane fumée.
Finale : Longue et fumée.
(Notes de dégustation de la société Dugas)
“Déjà pleinement mature pour son âge“
Avec un nom qui signifi e en gaélique “le détroit d’Islay”, un emplacement en face de l’île de Jura,
et une eau bien tourbée, la distillerie a toujours eu de quoi intéresser les amateurs de maltspuissants. Bien que fondée en 1846, Caol Ila a été complètement remaniée vers 1972 par United Distillers (Diageo aujourd’hui). Compte tenu de la demande, elle a été à nouveau agrandie en 2011, ce qui porte sa capacité à 6,5 millions de litres par an. Élégants et bien tourbés, ses malts sont disponibles en de multiples versions, mais existent aussi des malts non tourbés.
Jaune doré. Le tourbé caractéristique de la distillerie se manifeste dès le premier nez, sur une solide base maltée. Belle puissance en bouche, surtout pour un réduit, allant du tourbé phénolique à de franches notes poivrées, avec une fi nale fruitée légèrement brûlante. Malgré sa relative jeunesse, un tourbé en pleine maturité qui fait honneur à la distillerie.
« Non tourbé ? Et oui ! »
La plus réputée des dernières distilleries de la région du Kyntire, qui en a compté plus d’une trentaine. Springbank, qui appartient à la famille Mitchell depuis sa création en 1828, maintient presque à elle seule l’originalité du style somptueux et complexe des malts de Campbeltown, dont l’aptitude au vieillissement est particulièrement remarquable. Tout est fait ici sur place, du
maltage à l’embouteillage, avec une double distillation et demie..
Jaune clair. Nez surtout céréalier, fruits jaunes (prune, pomme), avec de la puissance. Attaque un peu brûlante, puis le corps est assez sec, avec une petite rondeur fruitée. Bien épicé et poivré, mais quasiment pas de tourbe, ce qui est tout de même bien rare chez Springbank. À préférer à l’apéritif, avec cette fi nale sèche et assez persistante.
« Une double séduction » …
Portant le nom d’une ancienne distillerie de Campbeltown fondée en 1896, et dont le dernier bâtiment existant abrite un des chais de Springbank, Longrow est aujourd’hui un single malt distillé dans les mêmes alambics que ceux servant à élaborer le Springbank. Mais est utilisé un malt entièrement tourbé (et non partiellement), avec une double distillation classique, et un vieillissement uniquement en fût de réemploi. Ce malt, peu produit, a servi d’abord à donner des notes tourbées aux blends de Springbank, avant d’être commercialisé en single.
Ambré tirant sur le rosé. Nez puissant, légèrement vineux, avec la tourbe en arrière-plan. Attaque toute en vivacité, et même assez brûlante. Puis la douceur aux notes de fruits rouges (framboise, cerise) se développe, mais bien soutenu par une tourbe plus végétale que phénolique. Ensemble bien fondu, très agréable, car les dominantes vineuses et tourbées sont cette fois en pleine harmonie. Et la persistance a quelque chose de vraiment séducteur.
2″Une puissante douceur »
Propriété depuis 1838 de la famille Mackenzie, Glen Ord (dans les Highlands du Nord) s’est longtemps appelée Glen Oran, avant d’entrer dans le groupe John Dewar’s, devenu aujourd’hui Diageo. Autre spécificité, ses orges maltées sont produites sur place, mais sont également utilisées par d’autres distilleries du groupe. L’énorme succès du Singleton (produit par Glen Ord, mais aussi par Glendullan et Dufftown) a entraîné une très forte expansion, avec une capacité de 11 millions de litres d’alcool par an.
Jaune pâle. Nez finalement malté, avec un peu de prune jaune et des notes épicées. Plutôt onctueux à l’attaque, il est vite brûlant (un peu d’eau n’est pas inutile) avec une dominante poivrée. On retrouve le fruité du nez, avec aussi un peu de pomme cuite au beurre. Puissant jusqu’à la finale sans être trop agressif, grâce à des notes miellées qui apportent de la douceur.
« Joliment campagnard »
Fondée en 1814 tout au sud de l’Ecosse, dans les Lowlands, cette ferme-distillerie possédant beaucoup de charme a été de nombreuses fois fermée puis réouverte au long de son histoire. La dernière fermeture, en 1993, a failli lui être fatale, même si elle avait été aménagée en centre
de visite, mais un Irlandais à la recherche d’une maison de campagne en est tombé amoureux et a décidé de relancer la production depuis 1999. Menacée de fermeture, elle a trouvé un repreneur australien en 2015, qui a relancé la production deux ans après.
Jaune d’or. Nez discret, légèrement fl oral puis se développant sur le miel d’acacia. Plutôt relevé à l’attaque (poivre noir, épices), il se développe sur un corps moelleux et chaleureux, à la fois céréalier et miellé. La finale est plus sèche, avec une pointe d’astringence, et une puissance florale qui persiste longuement. Apéritif avant tout, il peut aussi conclure une journée de balade à la campagne.
« Autant apéritif que digestif » …
Voisine de Longmorn, et construite un an après, en 1898, cette distillerie du Speyside n’a fonctionné que quatre ans… avant d’être fermée pendant 65 ans ! Mais sa malterie a longtemps été en service. Rachetée par Seagram en 1978, elle a été ensuite agrandie en 1985. Devenue propriété de Pernod-Ricard en 2001, qui l’a mise en sommeil aussitôt, elle a été revendue en 2004 à un groupe sud-africain. Depuis, ses malts, longtemps réservés aux blends, ont été renouvelés avec des créations très intéressantes. Elle a été rachetée en 2016 par Brown Forman, qui poursuit la même stratégie de qualité.
jaune pâle. A l’aération, il se révèle puissamment malté, avec des notes légèrement animales. Chaleureux à l’attaque, voire un peu brûlant (degré oblige), il se développe avec un agréable moelleux sur la prune jaune et la poire mûre. Bien épicé (poivre noir), il se termine sur une finale plus sèche mais bien fruitée, avec des notes d’amandes et de raisins de Corinthe. Autant apéritif que digestif, c’est dire…