KNOB CREEK – GROUPE JIM BEAM

. D I S T I L L E R I E S R É P U T É E S
Faisons connaissance avec les distilleries les plus réputées,
Suivons le Stills Tour avec Gilbert Delos

Où ?
À Clermont, dans le Kentucky (États-Unis), site actuel de production et de visite, qui remonte à 1933-34. Mais la famille Beam a pratiqué la distillation sur plusieurs autres sites, notamment à Nelson County, près de Bardstown.

Vue aérienne du site de Jim Beam Distillery à Clermont (Kentucky).

Quand ?
En 1795, Jacob Beam vend son premier fût d’0ld Jake Beam Sour Mash, 3 ans seulement après la création de l’État du Kentucky. C’est la date officielle choisie par la famille Beam pour la création de l’entreprise, alors que à l’époque, Jacob Beam était un cultivateur de maïs qui s’était mis à distiller ses récoltes excédentaires. Mais il faudra attendre 1943 pour que James Beauregard Beam (surnommé Jim par tout le monde) donne son nom au bourbon familial, qui s’appelait jusque-là Old Tub. Achetée par le groupe American Brands en 1968, la société Jim Beam va ensuite acheter d’autres marques de bourbon, comme Old Crow et Old Grand Dad.

Qui ?
En 1740, arrive d’Allemagne la famille Boehm dans les Treize Colonies, embryon des futurs États- Unis, et s’installera bien des décennies plus tard dans le Kentucky pour cultiver le maïs, après avoir “américanisé“ son nom en Beam. Et c’est Jacob Beam qui sera le premier distillateur de la famille, qui en est aujourd’hui à sa septième génération, avec Frederick Booker Noe III, né en 1957. Devenue Fortune Brands, l’ex-American Brands est acquis en janvier 2014 par le groupe japonais Suntory (déjà propriétaire de plusieurs distilleries écossaises), qui prendra ensuite le nom de Suntory Beam, alors que Jim Beam est devenu la première marque mondiale de bourbon.

Comment ?
Après la prohibition, le gouvernement fédéral américain a défini des règles strictes sur l’élaboration du bourbon, qui doit être élaboré avec au moins 51 % de maïs, ainsi que du seigle, du blé et de l’orge maltée, distillé à 80 % d’alc.vol. au maximum, et vieilli dans des fûts neufs de chêne qui sont au préalable brûlé. Chez Jim Beam, est utilisée pour la fermentation le procédé du sour mash, qui consiste à introduire dans le moût issu du brassage des céréales un moût solide et acide (sour en anglais) issu d’une précédente fermentation, ce qui va par son acidité empêcher la prolifération de bactéries nuisibles à la qualité de l’eau-de-vie finale.

Quant à la distillation, elle est réalisée depuis longtemps chez Jim Beam en alambics à colonnes,
plus productifs que la distillation à repasse utilisée en Charentes comme en Ecosse (pour les single malts).

Quoi ?
Jim Beam produit une gamme très importante de différents bourbons, ainsi que des liqueurs annexes à base de fruits. Existe aussi une gamme de small batchs (petits lots, en français) reposant sur une sélection de fûts particuliers. Avec les marques Booker’s, Baker’s et Basil Hayden’s, Knob Creek est sans doute le plus connu des small batchs. Portant le nom d’une ferme du Kentucky où a vécu Abraham Lincoln, c’est un bourbon d’élaboration classique, mais qui va vieillir pendant neuf ans en fût, au lieu des quatre ans habituels pour la grande majorité des bourbons. De plus, il est embouteillé à 50 % d’alc.vol.

La gamme des différentes déclinaisons de Knob Creek.

Créé en 1992 par Booker Noe afin de retrouver le style des bourbons d’avant la prohibition, la marque est depuis déclinée en plusieurs versions, dont une contenant davantage de seigle, une autre affichant 60 % d’alc. vol. ou encore un 18 ans d’âge lancé en 2022.

La façade du centre de visite, avec la statue grandeur nature de James B. Beam.

Dégusté lors d’une soirée récente au Clan, voici mes notes concernant le Knob Creek Bourbon de 9 ans à 50 % d’alc. vol. : “Ambré tirant sur le roux. Nez puissant, suave avec une dominante épicée très riche. Attaque bien boisée et vanillée, assez forte en alcool mais aussi accompagnée d’une grande douceur générale. L’ensemble est corpulent, mais sans la rudesse âcre des bourbons plus jeunes.

Longue finale bien persistante, qui ne s’oublie pas de sitôt.“

Gilbert Delos

Les distilleries de A à Z