Non pas les infinies variétés d’eau de vie qui nous réunissent, mais le mot ? Sans remonter à l’ancien testament ou à Platon et sa bande de Grecs, nos voisins insulaires adaptèrent l’art de la distillation pour produire l’uisce beatha, traduction celte de l’eau-de-vie, sans joindre vraiment le mode d’emploi. Mais attention, si l’origine est celtique ne confondons pas uisge en gaélique écossais et uisce en gaélique irlandais, ce serait trop facile, l’histoire oscille entre le mythe et la réalité. Bien qu’historiquement rien ne l’atteste, les Irlandais attribuent unanimement la paternité du whisky au plus célèbre de leurs moines évangélisateurs, Saint Patrick (applaudissements) Les Ecossais se contentent de rappeler que saint Patrick était natif d’Ecosse …Dans l’histoire du whisky, les moines ne sont jamais loin. Rappelons nous un certain Magnus Eunson à la fin du 18 eme siècle, contrebandier émérite et peut être fondateur de la distillerie Highland Park dans les Orcades (du moins il distillait par là).
Après les usages, les traditions, un peu de chauvinisme a fait le reste. Mais revenons à l’uisce
beatha, le sujet du jour.
Ce nom, soyons honnêtes, difficilement prononçable, nos capacités linguistiques ne vont pas jusque là, il nous faudra croiser les envahisseurs (colonisateurs) anglais, pour que ce mot devint, au fil du temps, uisce, fuisce, uiskie, whiskie et enfin whisky ! Après ce n’est qu’un problème de prononciation… L’étymologie permet parfois de remonter le temps et de s’y retrouver, dans le dédale des origines.
Le langage dans sa diversité est le reflet de la diversité de notre évolution, une transition extraordinaire pour que nos échanges soient fructueux, et essaiment au delà de la tour de Babel. C’est là où se mêlent phonétique et linguistique, deux composantes du langage l’une étant une branche de l’autre qui nous promettent d’étudier les sons et les mots, bases de notre communication et de notre compréhension, au-delà du ‘’grreuh’’ originel . Il est bien connu que ‘’sans son, pas de mot’’ .En phonétique pure ‘’Sanson, pas de maux’’ peut prêter à confusion, mais la linguistique est là pour nous éclairer.
L’étrangeté de la phonétique et par filiation la prononciation, nous fait dire skai pour sky, mais whiski sous toutes les latitudes et que vive le marsupilami phonétiquement of course !
Slainte?
Gérard TRENTESAUX