D I S T I L L E R I E S R É P U T É E S
Faisons connaissance avec les distilleries les plus réputées,
Suivons le Stills Tour avec Gilbert DELOS
Où ?
En Lorraine, dans le village du même nom de Meurthe-et-Moselle, entre Nancy et Epinal. Il est tué au pied du volcan éteint d’Essey-la-Côte. La distillerie accepte les visites toute la semaine, le matin et l’après-midi, sur réservation pour les groupes. La boutique de vente est située à la Maison de la Mirabelle, dans le village.
Quand ?
Créée en 1860, la distillerie Grallet-Dupic produit surtout de l’eau-de-vie de mirabelle, ainsi que d’autres eaux-de-vie de fruits, des liqueurs et des apéritifs. C’est aussi une ferme cultivant notamment de l’orge. Aussi, il y a plus de vingt ans, l’idée a germé d’utiliser cette céréale pour élaborer du whisky. Le premier a été commercialisé dès 2007. C’est aujourd’hui l’une des plus importantes distilleries de whisky en France, avec une production de 200 000 litres l’an dernier.
Qui ?
Représentant la cinquième génération de la famille, Hubert Grallet s’occupe principalement de la distillerie, tandis que son gendre, Christophe Dupic, est davantage en charge de l’exploitation agricole. Mais l’idée d’élaborer du whisky est bien sûr une décision commune, et ils élaborent ensemble les whiskies de la gamme.
Comment ?
L’eau est issue d’un forage communal, en dessous de la nappe phréatique de Vittel. Cultivée sur l’exploitation (sur un total de 300 ha), la production d’orge (variétés Etincel, Esterel et Sebastian) atteint les 700 tonnes. A l’origine, l’orge était maltée à Soissons, avec utilisation de tourbe donnant du malt allant de 6 à 45 ppm de phénol. Depuis novembre 2017, le maltage est effectué sur place, donnant une autonomie complète à la distillerie Pour la distillation à repasse, sont utilisés deux alambics de type charentais, l’un de 3 000 litres et l’autre de 1 500. Une partie du moût est distillé 4 fois et une autre 3 fois, selon une technique traditionnelle propre à la maison Grallet. L’ensemble est entièrement automatisé depuis 2017. Trois chais différents sont utilisés pour le vieillissement, l’un est sec et à forte amplitude thermique, le second est humide avec une température presque constante. Le troisième est situé dans un ancien fort militaire datant de 1870, à une altitude de 405 m.
Comme l’a dit Christophe Dupic, « on ne s’interdit rien en terme de fûts », et les chais en contiennent une grande variété : bourbon du Kentucky, xérès fi no, oloroso et pedro-ximenez, vins de bourgogne et de la vallée du Rhône, sauternes, banyuls, cognac, armagnac, porto, tokay de Hongrie…
Portant une attention toute particulière à la préservation de son environnement, la distillerie s’est équipée d’une installation de traitement de ses effluents par méthanisation, qui assure 80 % du chauffage des locaux ainsi que de plusieurs maisons voisines.
Quoi ?
Produisant uniquement des single malts, la gamme Rozelieures comprend cinq références principales, sans âge indiqué : Origine (40°) surtout vieilli en fûts de xérès ; Rare (40°) en fûts de vins du sud-ouest ; Fumé (46°), le plus tourbé, en fûts de fi no ; Tourbé (46°) ; Subtil (40°) le seul non tourbé, provenant de fûts de bourbon, de cognac et neufs. Plusieurs d’entre eux ont été dégustés dans le cadre du Clan, dont une édition limitée venant de fûts de sauternes, qualifiée de « chaleureux et épicé », avec au nez comme en bouche des « notes poivrées avec du caramel brun, du cuir et des raisins de Corinthe roux ».
La distillerie propose aussi des éditions très limitées provenant de fût unique de porto, de Vosne-romanée, de Banyuls ou de Rully.
Au Concours Générale Agricole 2019, les single malts Rozelieures ont emporté pas moins de 3 médailles d’or et 2 médailles d’argent… sur 8 médailles attribuées au total, hors Alsace.
Gilber DELOS
