S O U V E N I R S ET VOYAGES par Bernard ESCANDE

Si l’on en croit les dictons les voyages forment la jeunesse et déforment les valises. Cela ne se vérifie pas forcément …

Notre dernière expérience en la matière a commencé à Créteil au bord d’un lac bordé de verdure et peuplé de bernaches, le problème étant qu’au delà de la verdure il y avait beaucoup de béton, beaucoup trop…

Alors nous avons recherché un coin plus bucolique et notre attention a été attirée par un chemin des marais dont l’appellation nous promettait flore et faune pittoresques. Hélas nous nous retrouvâmes dans une zone peu avenante coincée entre viaduc d’autoroute et voie ferrée, les deux hyper fréquentées. Heureusement apparut vite une sorte d’oasis en forme de bâtiment noir et or où siégeait pour un soir « C.G.M. Tours » qui, avec la complicité de
« DUGAS SAS » nous emmena illico dans une escapade à travers la planète.

Nous nous fîmes un peu de mousse avant de démarrer mais apprîmes vite qu’à Sèvres il n’y a pas que la manufacture qui vaut le détour mais aussi les oeuvres d’un certain Benoit, micro brasseur de son état, notre complice pendant longtemps.

Notre première destination fut la Corse qui nous fit, au royaume de Piétra, l’honneur de ses arômes de maquis, plantes florales, thym et orange. Un vrai dépaysement.

Après cette agréable mise en bouche ce fut le grand jeu avec un départ pour le Japon où nous nous attardâmes sur le domaine de Kirin, au pied du mont Fuji, appréciant des senteurs d’orange et poire, une couleur dorée et des arômes épicés et biscuités.

Mais déjà il fallait repartir vers la vieille Europe et plus précisément l’Irlande pour essayer de comprendre, jetant au passage un coup d’oeil sur l’Espagne, comment six différents fûts de xérès pouvaient influer sur nos sensations et nous faire ressentir des notes épicées et de fruits rouges au risque d’en abuser et de faire « teeling ».

La promenade eut été incomplète sans une escale aux Etats Unis et plus particulièrement au Kentucky histoire de vérifier que Woodford méritait bien son nom en recourant à une originale technique dite du double fût, dont un grillé.

Le retour nous réserva une escale surprise en Ecosse pour y relever un défi et s’apercevoir que
ces diables d’écossais avaient une banque de printemps qui avait un faible pour les fûts de rhum mais nous n’eûmes pas doit à une étape caribéenne. Ce sera pour une autre fois…

Ce voyage exprès n’a pas déformé nos valises mais nous a beaucoup appris bien que ne faisant
pas partie de la jeunesse. Une chose est sûre nous recommencerons à la première occasion.