COOLEY

D I S T I L L E R I E S R É P U T É E S
Faisons connaissance avec les distilleries les plus réputées,
Suivons le Stills Tour avec Gilbert Delos

Où ?
Dans le comté de Louth, au nord-est de la République d’Irlande, près la frontière avec l’Ulster. C’est le site d’une ancienne fabrique d’eau-de-vie, rebaptisée du nom des collines Cooley. Une petite rivière, la Slieve nagCloc, alimente la distillerie. Il n’y a pas de centre de visite, mais, à proximité, le pub Martin’s dispose d’un petit musée et propose les whiskeys de la distillerie en dégustation.

Quand ?
En 1985, John Teeling rachète dans le comté de Louth une ancienne distillerie d’alcool de pomme de terre et la transforme progressivement en site de production d’eau-de-vie de céréales, avec des alambics à colonne mais aussi à repasse. Plusieurs marques sont progressivement mises sur le marché à partir de 1987. En décembre 2011, après avoir refusé de nombreuses offres, John Teeling accepte finalement la proposition d’achat de Jim Beam pour 71 millions d’euros. En 2014, le groupe Beam est acheté par le japonais Suntory.

En 1987, John Telling avait par ailleurs racheté l’ancienne distillerie Locke, fermée depuis 1957, et située à Kilbeggan, au centre de l’Irlande, pour y produire une gamme de whiskeys blend à cette marque.

Qui ?
L’irlandais John Teeling, après une formation à Harvard où il étudié la disparition du whiskey irlandais au 20ème siècle, a travaillé pour des entreprises minières et pétrolières, tout en ayant longtemps en tête le projet de relancer la production de whiskey irlandais. Un de ses ancêtres, Walter Teeling, était établi comme distillateur à Dublin au 18ème siècle. John arrive à ses fins à partir de 1987, mais les débuts furent difficiles, avec une période de fermeture jusqu’en 1995. Puis ses marques finissent par s’imposer d’autant mieux  que le whiskey irlandais, sous l’impulsion du groupe Pernod-Ricard, connaît une belle embellie chez les consommateurs français et européens.

Après avoir vendu Cooley, John Telling rachète en 2013 une importante brasserie à Dundalk et crée une nouvelle distillerie, The Great Northern Distillery. De leur côté, ses fils Jack et Stephen ont créé la Teeling Distillery dans la capitale de l’Irlande, Dubin, renouant avec le passé familial, ce qui explique qu’ils aient choisi un phénix comme emblême de leur entreprise.

Comment ?
La distillerie Cooley possède quatre fermenteurs pour les whiskeys de malt et six pour ceux à base de grain. Elle possède deux alambics à repasse et deux colonnes en continue, avec une capacité de production de 650 000 litres de whiskey de malt et 2,6 millions pour les eaux-de-vie de grain.
Les whiskeys de malt Cooley sont distillés deux fois, à la différence des autres distillateurs irlandais qui pratiquent la triple distillation.

Quoi ?
Cooley produit les whiskeys suivant :
– Connemara, single malt vieilli en fût de bourbon et qui existe en plusieurs versions plus ou moins tourbées, ainsi qu’en single cask et en brut de fût.
– Tyrconnell, single malt dont la marque appartenait à la distillerie Watt (fondée en 1762 et fermée en 1925) et qui fut le nom d’un cheval de course resté très célèbre dans la mémoire irlandaise pour avoir gagné une course en 1876 alors qu’il était donné à 100 contre 1.
– Greenore, un single grain uniquement à base de maïs et vieilli dans des fûts de bourbon, et commercialisé en 6, 8, 15 et 18 ans d’âge, ces deux derniers étant assez rares.
Par ailleurs Cooley élabore et commercialise des whiskeys sous de nombreuses marques, principalement à destination d’enseignes de distribution en Europe et ailleurs, qui en détiennent l’exclusivité.

Au Clan, nous avons dégusté plusieurs Connemara, dont le brut de fût que j’ai décrit ainsi :  » Un vrai feu d’artifice aromatique (piment, poire, fruits cuits, poivre noir, cacao…) que le tourbé-fumé accompagne sans écraser. Très longue finale. » Egalement deux Tyrconnell, dont un single cask de 15 ans avec comme commentaire  » Attaque riche et savoureuse, marquée par le miel, les notes végétales et les fruits à chair blanche (pomme, poire, coing). Longue persistance moelleuse, mais avec une belle fraîcheur qui ne manque pas de caractère, avec une finale légèrement épicée qui le rend tonique. » Enfin deux Greenore, le 15 ans et le 18 ans, ainsi décrit  » un corps à dominante de céréales, mais aussi quelques fruits jaunes et un peu de miel. Le corps est souple, malgré un boisé un peu trop âcre, surtout sur la finale. » ■

Les distilleries de A à Z