L’habit ne fait pas le moine, dit-on…

Notre bon La Fontaine n’a-t-il pas tout dit sur l’orgueil et la vanité des choses ? Relisons Le renard et le buste. Mais…

Ces dernières semaines, en feuilletant des revues et des catalogues, des sites spécialisés, des offres diverses sur internet, vous pouviez trouver des huiles d’olive dans de jolies imitations de cristal Lalique (On vous recommande de ne pas manger trop gras) proposées à des prix imbattus à ce jour. En flânant devant les vitrines de meilleurs chocolatiers, là où « tout n’est qu’ordre et beauté » comparables à celles des joailliers, vous rêviez devant ces somptueuses ganaches et sans doute nous faudra-t-il bientôt un code pour y pénétrer ! Et comment mettre en valeur un nouveau parfum sans un habillage original ?

Aux antipodes, les Japonais sont depuis toujours les maîtres de l’emballage, il donne au cadeau
une signification particulière et c’est ce raffinement qui lui donne sa qualité.

Luxe des produits, luxe des présentations. On ne s’étonne presque plus des sommets atteints par les prix de cognacs, champagnes, whiskies, des champagnes aux flaconnages somptueux, sans parler des millésimes rares, certes prestigieux mais inaccessibles, des whiskies flirtant avec leur 20e, 30e, 40e anniversaire dans d’inimitables atours. Souvent à plusieurs milliers d’euros le flacon, cela donne à réfléchir lorsqu’on a invité quelques copains sur le pouce ! Mais sont-ils faits pour être dégustés ou seulement paraître et apparaître à leur avantage, dans un costume sur mesure ?

Le contenu et le contenant, c’est bien de cela qu’il s’agit, oui, ils apportent peut être dans leur influence réciproque, de l’émotion et du sens. Alors sans doute pour une part le fruit de notre subjectivité, mais notre plaisir nait aussi de cela. C’est donc promis, je ne vous proposerai pas mon meilleur whisky dans un gobelet en plastique.

L’odorat et le goût sans la vue et le toucher, changeraient nos impressions et marquerait différemment notre mémoire et les designers sont là depuis des lustres pour nous faire rêver.

Slainte,                                                                                                                    

Gérard Trentesaux

 

 

 

« Les grands, pour la plupart,
sont masques de théâtre ;
Leur apparence impose
au vulgaire idolâtre. »