Glenburgie

Faisons connaissance avec les distilleries les plus réputées,
Suivons le Stills Tour  de Gilbert DELOS

Où ?
Non loin de la petite ville de Fores, dans la partie occidentale du Speyside, à proximité de la mer. Le nom de Glenburgie signifie « la valléee aux remparts ». A quelques kilomètres se trouve le village d’Alves, où Macbeth, dit-on, a rencontré les sorcières.

Macbeth et les sorcières – Jules Alexandre Duval -1855)

Quand ?
La date officielle est 1829, et elle portait alors le nom de Kilnflat, produisant un mal appelé Glencraig. Toutefois, certains éléments (dont une plaque fixée sur un petit bâtiment derrière la distillerie actuelle) permettent de penser qu’il y avait déjà une distillerie à cet emplacement dès 1810. Mais certains soutiennent qu’il faudrait en fait retenir la date de… 2004. Car, après deux ans de travaux, l’ancienne distillerie a été complètement démolie et une nouvelle construite.
Mais les anciens alambics ont été conservés et remis en activité à la fin de 2004 : l’esprit du malt en a t-il pour autant étant conservé ?
Entre-temps, l’histoire de Glenburgie (ce nom a été choisi en 1878 avec l’arrivée d’un nouveau
propriétaire) a été tumultueuse, marquée par plusieurs périodes d’interruption.
En 1958 sont installés deux alambics de type Lomond, mis au point par la société Hiram Walker, à l’époque propriétaire de Glenburgie. Sur ce matériel, le col-de-cygne est remplacé par un système de plaques horizontales de rectification, comme dans un alambic Coffey. Le but était de pouvoir obtenir des eaux-de-vie plus ou moins légères (c’est-à-dire rectifiées) en augmentant ou en diminuant le nombre de plaques. Pendant plus de 20 ans, ils ont permis d’élaborer le single malt Glencraig (du nom d’un ancien directeur de la production) devenu aujourd’hui rarissime, avant d’être arrêtés en 1981 et remplacés par deux alambics classiques.
Enfin, après la totale reconstruction de 2003-2004, deux nouveaux alambics ont été installés en 2006, pour accroître la capacité de production.

Qui ?
Depuis sa création en 1829 (ou 1810 ?) par un certain William Paul, la distillerie a connu plusieurs propriétaires, dont l’un, Alexander Fraser, a même fait faillite en 1925. Dans les années 1930, elle devient progressivement la propriété d’Hiram Walker, uniquement pour élaborer ses blends, dont Ballantine’s.
Cette entreprise va être ensuite absorbée par Allied-Lyons qui, en 2005, passe sous le contrôle du groupe français Pernod-Ricard.

L99 - GLENBURGIEMalgré une histoire somme toute discrète, Glenburgie a tout de même un titre de gloire : elle a en effet été la première en Ecosse avoir été dirigée par une femme, Margaret Nicol, à partir de 1927, ce qui était totalement ahurissant à l’époque, d’autant qu’elle n’était pas une veuve ou une parente des propriétaires, comme Elizabeth Cumming chez Card’hu. Margaret Nicol a travaillé jusqu’en 1959 à Glenburgie.

Comment ?L99 BOUTEILLE GELNBURGIE
L’équipement de Glenburgie est aujourd’hui des plus classiques, avec une cuve de brassage de
7 tonnes de capacité, 12 fermenteurs en acier inoxydable et 3 paires d’alambic. 4 chais permettent le vieillissement sur place d’une partie de la production, la capacité annuelle étant actuellement de 4,2 millions de litres d’alcool pur.
Un des problèmes récurrents de Glenburgie a toujours été le manque d’eau. Malgré les sources
environnantes et de nombreux forages de prospection effectués aux alentours, les quantités disponibles ont toujours été très limitées. Toutefois, depuis sa reconstruction, l’eau de refroidissement utilisée lors de la distillation est récupérée et recyclée, ce qui est plus économique… et meilleure pour l’environnement.

Quoi ?
Les malts de Glenburgie ont toujours servi à élaborer des blends, surtout Ballantine’s, Teacher’s et Old Smuggler, à tel point qu’il n’y a pratiquement pas d’embouteillage officiel, à part un 15 ans d’âge commercialisé en 2005, en quantité très limitée. Existe aussi un 20 ans d’âge brut de fût disponible depuis 2014, et vendu uniquement au centre de visite de Chivas.
Depuis 2007, Ballantine’s est le deuxième scotch whisky le plus vendu dans le monde, ayant supplanté J&B, et commercialise 65 millions de bouteilles par an, malgré un recul dans deux de ses principaux marchés, l’Espagne et la Corée du Sud.
Il faut donc se tourner vers les embouteilleurs indépendants pour trouver – pas toujours facilement – quelques flacons de Glenburgie. Au Clan, les adhérents ont eu la chance d’en déguster au moins quatre, dont le 15 ans à 43°, finition xérès, qui est présenté dans cette Lettre.
Sinon, il y a eu un 16 ans non réduit à 59,6°, particulièrement puissant et épicé. Un 14 ans à 43°, assez mince et léger, mais « agréable pour une mise en bouche » comme je l’ai écrit à l’époque. Et enfin un 15 ans à 43°, fruité et assez épicé.

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