Dans de tels moments de fureur, de violence et de tristesse, ce n’est pas très facile de prendre la plume, de ne pas se noyer dans l’avalanche de lieux communs.
Ce n’est pas très facile de revenir dans un monde qui est notre quotidien. Mais dans quelques semaines notre vie reprendra ce que nous appelons ‘’le cours normal de choses’’.
Dans l’instant, nos préoccupations courantes paraissent futiles et dérisoires.
Hier, New York puis Londres, Madrid, Tunis, aujourd’hui Paris, et l’on voit tous ces êtres qui nous entourent rester vivants et trouver du sens au-delà de la colère, évoquant ces victimes qui flottent encore autour de nous.
Oui, c’est l’art de vivre qui est sans doute la meilleure réponse, le désir des uns et des autres de se retrouver dans ce qui est notre choix, avec nos différences, notre diversité et nos émotions communes, l’échange et la parole, pour ne pas tomber dans une obsession mortifère, vivre et revivre, là où le mot liberté reprend son absolue nécessité.
Ce n’est pas très facile dans ces instants, mais n’est-ce pas nécessaire, de reparler de nous, de la sympathie, souvent de l’amitié qui nous lient, comme ces jeunes gens qui n’ont pas déserté les terrasses de café, les lieux publics, au-delà de leurs émotions.
C’est aussi cet art de vivre qui nous réunit dans ce petit microcosme qu’est le Clan des Grands Malts. Rester chez nous serait donner raison à ceux qui frappent aveuglément ce que nous aimons. Et vivre quelques moments ensemble dans ce qui pourrait passer pour de l’insouciance, n’est que montrer notre attachement à ces liens impalpables qui sont le ciment de la vie.
À tous, notre amitié. Gérard Trentesaux