Faisons connaissance avec les distilleries les plus réputées,
Suivons le Stills Tour par Gilbert Delos
Où ?
Dans le Moray, au nord du Speyside. Construite dans le village de Longmorn, non loin de la ville royale d’Elgin, elle doit sa localisation à des sources et au torrent Glen Burn qui, jusque dans les années cinquante, faisait tourner une turbine suffisante pour ses besoins en électricité. Il n’y a pas de centre de visite.
Quand ?
La construction a débuté en 1898, sous la conduite de l’architecte Charles Doig (lui-même originaire d’Elgin) qui a déclaré une fois le chantier terminé qu’après Glen Elgin, il n’y aurait plus d’autre distillerie construite dans le Speyside avant undemi-siècle. Cette prophétie s’est révélée encore plus juste, car Tormore ne sera bâtie qu’en 1958… Outre les difficultés propres à cette période de l’histoire du whisky, entré en récession au tournant du siècle suite au scandale Pattison, Glen Elgin a souffert dès sa naissance de deux gros problèmes. D’une part, la ligne de chemin de fer promise, vitale à l’époque pour approvisionner une distillerie, n’a pas été construite dans les délais. D’autre part, sa source principale a été quasiment tarie, car son eau était en fait largement utilisée par une distillerie, Coleburn (disparue depuis), située plus en amont. Sa vraie mise en activité date en fait de 1906. Puis elle connaîtra ensuite une existence plus paisible, jusqu’à des agrandissements et rénovations en 1964 puis en 1992 et enfin en 2012.
Qui ?
Glen Elgin a été créée par William Simpson, ancien directeur de Glenfarclas, et James Carle, banquier. Mais les nombreux problèmes rencontrés dès le départ les ont empêchés d’en assurer la bonne marche, et ils se retrouvent en faillite rapidement, ne pouvant payer leurs fournisseurs. La vente aux enchères du site ne leur rapportera d’ailleurs qu’à peine le tiers de leur investissement initial. Finalement, la distillerie est rachetée en 1906 par JJ. Blanche, négociant en vins, qui la remet en fonctionnement. A sa mort en 1929, elle est reprise par Scottish Malt Distillers pour assurer l’approvisionnement de son blend White Horse. Après plusieurs regroupements, elle appartient aujourd’hui au groupe Diageo, numéro 1 du scotch whisky.
Comment ?
Équipée traditionnellement d’une cuve de brassage de 8,2 tonnes (installée en 2001), la distillerie comprend neuf fermenteurs en mélèze et six alambics de petite taille. Elle en a compté cependant sept (un nombre impair qui est rarissime en Écosse) mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. La dernière rénovation en 2012 a permis d’accroître la production de 50 %, avec une capacité actuelle de 2,7 millions de litres d’alcool pur par an. A Glen Elgin, la fermentation a toujours été plutôt lente, d’au moins 90 heures, malgré les nouveaux impératifs de productivité qui l’amènent à travailler maintenant 7 jours sur 7.
Quoi ?
L’essentiel du malt distillé à Glen Elgin est destiné, depuis 1930, à l’élaboration de blends, et principalement de White Horse. D’ailleurs, jusque dans les années 90, les rares bouteilles officielles du single malt portaient ce nom, qui figure également sur le fronton de la distillerie. Portant le nom d’un cheval de la reine Mary d’Écosse, le blend White Horse a été créé en 1861 par le négociant James Mackie et développé avec succès par son neveu Peter. En fait, le nom White Horse était surtout celui d’une auberge réputée sur la route entre