Faisons connaissance avec les distilleries les plus réputées,
Suivons le Stills Tour par Gilbert DELOS
Où ?
A Blackford, entre Perth et Stirling, dans la région des Midlands. La distillerie se trouve au pied des monts Ochil, premiers contreforts des Highlands. En gaélique, son nom signifie « colline de guet », d’après celui d’une petite chapelle construite en 1446, située à proximité de la distillerie. Il y a un centre de visite, récemment rénové, avec différentes formules pour les groupes et les individuels.
Quand ?
Sur le site a existé une brasserie depuis le XVe siècle au moins, avec comme preuve historique la visite du roi Jacques IV d’Ecosse en 1488, qui, ayant apprécié la qualité des bières, lui a octroyé une charte royale en 1503. Mais ce n’est qu’en 1947 que l’architecte William Delme Evans a commencé à transformer les bâtiments existants encore (même si la date de fermeture de la brasserie n’est pas connue) en une distillerie qui sera opérationnelle en 1949. En 1973, le nombre d’alambics passe de deux à quatre, mais, en 1994, la distillerie est mise en sommeil pour ne repartir en production qu’en décembre 2003. Et des travaux de rénovation sont réalisés à partir de 2011.
Qui ?
Depuis sa création, Tullibardine a connu plusieurs propriétaires, dont des groupes comme Invergordon Distillers et Whyte & Mackay, intéressés par ses malts maturés en fûts de xérès pour l’assemblage de leurs blends. Après sa réouverture en 2003 par un consortium privé, la distillerie est rachetée en 2011 par la société française Picard Vins et Spiritueux. Ce groupe familial bourguignon, qui possède notamment Château Chassagne-Montrachet, est aussi une société de négoce distribuant notamment le blend Highland Queen, le pastis Girard ou l’amer bière Sommer et a lancé dernièrement une gamme de vins aromatisés.
Comment ?
Tullibardine est alimentée par l’eau de la source Danny Burn, qui met 15 ans à provenir des monts Ochil, à travers le basalte et le grès rouge. Sa pureté est très appréciée, car elle est également utilisée par la société d’eau minérale Highland Spring.
De facture classique, l’équipement de distillation comprend une cuve de brassage de 6 tonnes, neuf fermenteurs inox (avec une durée de fermentation de 52 heures au moins) et deux paires d’alambics. Sa capacité de production annuelle est aujourd’hui de trois millions de litres d’alcool pur.
Quoi ?
Longtemps, Tullibardine a été utilisé pour la production de malts à destination des blenders. Mais, avec le troisième millénaire et de nouveaux propriétaires, elle est progressivement réorientée vers des single malts plus typés, notamment grâce à des finitions variées, et de nombreux millésimes.
En 2011, sous l’impulsion du groupe Picard, la gamme a été complètement revue, et comprend principalement le Sovereign, sans âge indiqué, et deux qualités anciennes, le 20 ans et le 25 ans d’âge.
Elle comprend également des malts maturés sous bois pendant 12 mois, le 225 Sauternes, le 228 Burgundy et le 500 Sherry, le numéro faisant référence à la capacité en litres des fûts utilisés. Sont également annoncés dans un proche avenir un single cask et une nouvelle collection, les Custodians (Gardiens).
Au Clan, a été dégusté jusqu’à présent un seul Tullibardine, distillé en 1989 et maturé en fût de vin rouge Château Latour, ce qui lui a apporté une couleur légèrement rosée et une dominante de fruits rouges (framboise, fraise) avec beaucoup de légèreté et de finesse.
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