Après nombre de rumeurs infondées, c’est le 1er août que Jim McEwans a finalement pris sa retraite, 52 ans jour pour jour après avoir débuté chez Bowmore en 1963. Après des débuts comme apprenti tonnelier, il acquiert de l’expérience dans quasiment tous les aspects de la distillation, qu’il s’agisse du brassage, du maltage ou du vieillissement. En 1971, alors âgé de 22 ans, il est nommé maître de chais, poste qu’il occupa jusqu’en février 1976 où il est muté à Glasgow à la Roseburn Bonding Co pour y être apprenti blender. Ayant acquis le précieux art de l’assemblage, il est nommé directeur de la The Tannochside Bonding Co (un centre d’assemblage) en janvier 1978.
En février 1986, retour à Bowmore, cette fois en tant que directeur, où il passera les douze années suivantes. C’est à cette époque qu’il commence à voyager en tant qu’ambassadeur de la marque, passant jusqu’à 30 semaines par an hors d’Islay. En 1995 on lui propose de devenir juge à l’International Wine and Spirit Challenge, poste qu’il occupe toujours. Même proposition de la part de l’International Spirit Challenge. En 1995 toujours, il reçoit le titre de Distiller of the Year, à l’International Wine and Spirits Competition de Londres.
Au printemps 2000 il est contacté par Gordon Wright qui a le projet de racheter Bruichladdich avec Mark Reynier et Simon Coughlin. La décision de quitter Bowmore a été — d’après Jim — assez facile à prendre car il était las de voyager aux dépens de sa vie de famille et préférait l’univers de la distillation. Et le fait de retourner sur son ile n’y a pas été pour rien non plus. Du côté de Bowmore, c’était plutôt la soupe à la grimace…
Les douze années passées à Bruichladdich ont été, pour reprendre l’expression de Jim « comme un tour de montagnes russes », mais une expérience merveilleuse, au vu des progrès accomplis et des amis gagnés. La résurrection de cette vieille distillerie a permis à Bruichladdich d’être trois fois « Distillery of the Year », et à Jim d’être quatre fois « Innovator of the Year ». Le statut maintenant culte de Bruichladdich et la possibilité d’employer de nombreux Ilich (natifs d’Islay), ainsi que le succès du gin The Botanist ne sont pas ses moindres motifs de satisfaction.
Slàinte mhor a h-uile là a chi ‘s nach fhaic ! (*)
Jean-Marc DANQUIGNY