Faisons connaissance avec les distilleries les plus réputées,
Suivons le Stills Tour par Gilbert DELOS
Où ?
Dans la ville du même nom, située dans le comté de Perth, au sud des Highlands, non loin de Stirling. Dans cette région surtout rurale, la distillerie est la principale activité industrielle. Elle possède un centre de visite ouvert tous les jours, et organise chaque année un festival du whisky. Par ailleurs, elle a servi de cadre pour une partie du tournage du film de Ken Loach, La Part des Anges, avec en vedette Charles MacLean, le célèbre spécialiste du malt whisky.
Quand ?
La distillerie a été mise en service en janvier 1967, mais elle a été installée dans les bâtiments d’une filature de coton remontant à 1785. Elle fut longtemps la principale entreprise du secteur, employant jusqu’à1 500 personnes il y a un siècle. Devenue obsolète, elle avait été arrêtée en 1965. Quant à la distillerie, elle a été mise en sommeil entre 1982 et 1990, une période marquée par la stagnation des ventes mondiales de whisky.
Qui ?
James Finlay et Brodie Hepburn ont transformé l’usine de coton en distillerie, le deuxième étant déjà propriétaire de Tullibardine. Puis elle est rachetée en 1972 par le groupe Invergordon. En 1990, Burn Stewart rachète Deanston qui était en sommeil pour la somme de 1,2 million de livres sterling, afin de pouvoir élaborer son blend Scottish Leader. En 2002, Burn Steward est acheté par le groupe Angostura (CL Financial), qui le revendra en 2013 à Distell, un groupe de vins et spiritueux d’Afrique du Sud.
Comment ?
De conception classique, la distillerie est équipée d’une cuve de brassage de onze tonnes, de huit fermenteurs en inox et de deux paires d’alambic. A noter que toute l’énergie nécessaire à son fonctionnement provient d’une turbine immergée dans la rivière Teith voisine, qui produit même des excédents revendus aux compagnies d’électricité.
Travaillant sept jours sur sept, la distillerie a une capacité de 3 milllions de litres d’alcool pur par an, ce qui la place au 27e rang des distilleries écossaises.
Quoi ?
En 1971, le premier malt embouteillé portait le nom d’Old Bannockburn, ne prenant le nom Deanston qu’en 1974. Mais, depuis toujours, la production sert essentiellement à élaborer des blends, et principalement le Scottish Leader. Ancienne marque élaborée au 19e siècle par les frères Ross de Leith, elle a été rachetée dans les années 70 par le groupe Burnt Stewart qui en a fait un véritable succès, ainsi bien à l’exportation qu’au Royaume-Uni, où elle est aujourd’hui une des plus populaires. Les ventes de Scottish Leader dépassent aujourd’hui les 6 millions
de bouteilles par an.
Le 12 ans d’âge a été longtemps la principale version officielle de Deanston, rejoint en 2006 par un 30 ans. Mais, depuis peu, la gamme s’est élargie sous l’angle de maturations originales : un Virgin Oak (sans âge indiqué) en fût de chêne de Virginie, un 18 ans avec finition pendant 6 ans en fût de cognac.
Un 14 ans certifié bio (Organic en anglais) est annoncé pour 2015, ainsi que d’autres finitions (chêne toasté, chêne espagnol, Marsala) sont attendus prochainement.
Certains de ces single malts sont disponibles uniquement à la distillerie, ainsi qu’un 10 ans vieilli en fût de xérès dont on peut remplir soi-même la bouteille !
Au Clan, nous n’avons eu à déguster que deux Deanston : un 25 ans d’âge à 50,3°, salué à l’époque pour sa richesse aromatique et sa longue finale épicée, et… le 18 ans présent dans la sélection de cette lettre n° 95 !