Faisons connaissance avec les distilleries les plus réputées,
Suivons le Stills Tour par Gilbert DELOS
Où ?
Dans la ville du même nom, dans le Perthshire, entre les Highlands centrales et les Highlands orientales. Le nom serait d’origine picte, d’après le peuple qui habitait là avant l’invasion des Scots. Elle se trouve à moins de 5 km du lieu de naissance de John Dewar. La distillerie se visite toute l’année (sauf entre Noël et Nouvel An) selon différentes formules, avec également un centre racontant l’histoire de la famille Dewar.
Quand ?
A partir de 1896, avec début de la production en 1898. Elle ne cessera pas de fonctionner ensuite, sauf pendant les deux guerres mondiales. Elle est grandement réaménagée en 1972, alors que les salles de maltage sont supprimées et qu’arrivent deux nouveaux alambics. De nouveaux équipements ont été installés en 2014.
Qui ?
En 1846, John Dewar ouvre une épicerie à Perth, à l’est de l’Ecosse. Comme John Alexander Walker ou les frères Chivas, il se met à élaborer des whiskies blended. Ses fils, John Alexander et Tommy, vont ensuite largement développer l’affaire familiale, et créent la distillerie d’Aberfeldy pour maîtriser leur approvisionnement en single malt. Epris de modernité, Tommy Dewar a été le troisième britannique à acheter une voiture, après Thomas Lipton et le prince de Galles.
En 1925, l’entreprise est rachetée par la DCL, qui deviendra par la suite Diageo, le leader mondial actuel du scotch whisky.
En 1998, Diageo revend Dewar’s (et donc Aberfeldy) à Bacardi-Martini, qui souhaitait investir dans le scotch whisky. Montant de la transaction : 1,2 milliards de livres sterling.
Comment ?
De conception classique, la distillerie est équipée notamment de huit fermenteurs en mélèze de Sibérie et deux en inox, et possède deux paires d’alambics. En 2014, un fermenteur, placé à l’extérieur, a été ajouté, ainsi qu’une chaudière à biomasse, remplaçant celle fonctionnant au fuel. De quoi réduire de 90 % les gaz à effet de serre produits par la distillerie.
Quoi ?
Sur les quelques 3,5 millions de litres d’alcool distillés par Aberfeldy, 1 % seulement est commercialisé en single malt. Le reste est utilisé essentiellement pour les blends Dewar’s et White Label. Jonh Dewar’s est actuellement – et depuis longtemps – le blend le plus vendu aux Etats-Unis, alors qu’il est peu connu en France, voire en Europe.
La distillerie commercialise essentiellement deux single malts, le 12 et le 21 ans, qui longtemps n’ont pas fait l’objet de gros efforts commerciaux. Mais les choses seraient en train d’évoluer. La bouteille, trapue, a été revue, et un 18 ans vient d’être lancé à destination du réseau duty free. Et d’autres déclinaisons devraient survenir prochainement.
On trouve relativement facilement Aberfeldy chez les embouteilleurs indépendants, avec parfois des maturations en fûts de xérès.
Au Clan, les adhérents ont pu déguster au moins deux versions d’Aberfeldy : un 14 ans réduit, de chez Chieftain’s, marqué surtout par les céréales, mais également bien épicé, et un 16 ans réduit ayant connu une finition en fût de porto. Très sec, il révélait aussi des notes florales (violette) et fruitées (mûre, cassis).