Glendronach

Où ?
À Forgue, à la limite est du Speyside, dans le comté d’Aberdeen. Le centre de visite, créé en 1976, a été réouvert en 2010.
Quand ?
Sa création remonte à 1826, par un groupe d’hommes d’affaires emmené par James Allardes (ou Allardice). Mais, onze ans plus tard, un violent incendie la détruit en grande partie, entraînant une reconstruction quasiment totale. Elle a connu ensuite une existence sans histoire (à part une fermeture entre 1916 et 1920, en raison de la guerre)  jusqu’en 1960. Quelques années plus tard, le nombre des alambics passe à quatre. De 1996 à 2002, la distillerie est mise en sommeil. En 2005, la production est arrêtée quelques mois pour modifier le système de chauffage des alambics, qui passe du charbon à la vapeur.
Qui ?
Propriété à plusieurs reprises de groupes d’hommes d’affaires, la distillerie appartiendra notamment à Walter Scott (aucun rapport avec le célèbre écrivain) puis au Capitaine Charles Grant, le plus jeune fils de William Grant de Glenfiddich, et à ses héritiers jusqu’en 1960. La distillerie perd alors son indépendance, entrant dans de plus grands groupes : William Teacher & Sons, puis Allied Breweries (qui deviendra par la suite Allied Domecq) et enfin Pernod-Ricard quand le groupe français en fit l’acquisition en 2005. Mais celui-ci la recède en 2008 à Billy Walker (un ancien dirigeant de Burn Stewart) associé à des financiers d’Afrique du Sud. Déjà propriétaires de BenRiach, les associés ont depuis également racheté Glenglassaugh, avec manifestement la volonté de faire progresser des single malts jusque-là méconnus.
Comment ?
De taille moyenne (1,4 millions de litres d’alcool / an depuis les derniers agrandissements), la distillerie s’est longtemps différenciée de ses voisines du Speyside car elle fut la dernière à utiliser du charbon comme source de chauffage des alambics, et ce jusqu’en 2005. Par ailleurs,  Glendronach a été également une des dernières à pratiquer le maltage sur aire, qui s’est arrêté en 1996. Jusque-là, le séchage et le touraillage étaient en partie réalisés avec de la tourbe, donnant des malts  légèrement fumés (14 ppm) plutôt inhabituels dans le Speyside.
Actuellement, la distillerie est équipée de neuf fermenteurs (six en pin d’Oregon et trois en mélèze écossais) et de deux paires d’alambics.
Quoi ?
Bien que longtemps destinée à alimenter les blends de ses différents propriétaires, GlenDronach (avec désormais une majuscule pour le « D ») était toutefois apprécié fortement de quelques connaisseurs pour ses single malts vieillis en fûts de xérès, notamment un 15 ans d’âge élaboré dans les années 90. Puis le bourbon a repris le dessus, puis a complètement éliminé le xérès sous la période Pernod-Ricard.
Toutefois, lors du rachat en 2008, Billy Walker a récupéré 9 000 fûts âgés, dont beaucoup marqués par le xérès. De quoi lancer rapidement trois déclinaisons en 12 ans (Original), 15 ans (Revival) et 18 ans (Allardice) à base importante de fûts Oloroso.
Depuis, ont été également commercialisées des séries plus limitées, notamment des single casks, des vintages, des finitions (sauternes et porto) et même quelques bruts de fût. Beaucoup de références donc, très orientées sur le xérès, qui donnent un panorama très ouvert des possibilités de vieillissement des malts de GlenDronach. Pour les amateurs fortunés, la version la plus ancienne est un 44 ans appelé Recherché, provenant d’un seul fût de xérès oloroso. Car chacune des 632 bouteilles existantes a été mise en vente l’été dernier au prix de 2 600 £, soit un peu plus de 3 000 euros… A ce prix-là, il est tout de même commercialisé dans un joli coffret en bois !

Gilbert DELOS

Les distilleries de A à Z