Où ?
A Ballindallloch, dans le Speyside. La distillerie a pour particularité d’avoir été située sur la première ligne de chemin de fer des Higlands, le Strathspey Railway, en 1869 (l’année même de la
construction de la distillerie). Elle a été construite par Sir George Macpherson-Grant, propriétaire du domaine de Ballindalloch et passionné par la traction ferroviaire. La ligne sera en service jusqu’en 1968, mais, depuis, des passionnés du rail l’utilisent de temps à autre.
Quand ?
Cragganmore a donc été construite en 1869. Elle est modernisée en 1901 avec l’aide du célèbre architecte Charles Doig, l’inventeur des cheminées en pagode. A part une courte année d’arrêt en
1917, elle n’a cessé de fonctionner depuis, et a été agrandie en 1964 avec le doublement du nombre d’alambics.
Qui ?
Longtemps, la distillerie a appartenu à la famille Smith. Son créateur, John, avait travaillé dans
celles de Ballindalloch et de Glenfarclas. A son décès en 1886, son frère Gordon prend sa succession, puis elle revient à son fils John, à peine âgé de 21 ans. Quand Gordon Smith décède en 1912, c’est sa veuve, Mary Jane, qui prend la direction de l’entreprise, où elle fera d’ailleurs installer l’électricité en 1918.
En 1923, les Smith cèdent l’affaire à une société formée par Mackie & Co (White Horse) et Sir Macpherson-Grant. Mais, en 1927, quand le groupe DCL (devenu aujourd’hui Diageo et toujours
propriétaire de la distillerie) achète la société White Horse, il prend possession de 50 % de Cragganmore, puis de sa totalité en 1965.
Comment ?
Classiquement, la distillerie est principalement équipée d’une cuve de brassage en inox, de six
fermenteurs en pin d’Oregon et de deux paires d’alambics. Depuis la création de la distillerie, ces
alambics ont pour particularité d’être plats à leur sommet.
Autre originalité, les cols de cygne habituels sont ici en forme de T, ce qui augmente le reflux des vapeurs d’eau-de-vie émanant des alambics. Enfin, le système de refroidissement est situé à
l’extérieur du bâtiment de distillation. Toutes ses particularités donnent un style particulier au malt,
mais l’amateur ne peut guère en profiter : l’essentiel de la production (2,2 millions de litres en 2012) est en effet utilisé pour l’élaboration des blends de Diageo, surtout Old Parr et White Horse.
Quoi ?
La version de Cragganmore la plus commercialisée est le 12 ans d’âge, ainsi que la Distiller’s
Edition, avec une finition en fût de porto. Ces deux références appartiennent à la gamme des
Classic Malts initiée par United Distillers en 1988, mais ce ne sont certainement les plus vendues, par rapport à Lagavulin ou Talisker. Pourtant quelques rares édtions limitées, ainsi que des versions commercialisées par les embouteilleurs indépendants, peuvent témoigner d’un potentiel aromatique assez riche chez Cragganmore. Mais le succès toujours croissant d’Old Parr, notamment en Asie et en Amérique Latine, n’incline pas à penser que Diageo mettra davantage
en avant les malts de Cragganmore.