Où ?
A Portsoy, dans le Banffshire, à la limite nord du Speyside. C’est un agréable port de pêche, remontant au XVIIIe siècle et réputé pour la qualité des poissons qu’on y trouve. Chaque été, le festival des bateaux anciens y amène plusieurs milliers de visiteurs. A la distillerie, un centre de visite a été ouvert en 2012.
Quand ?
C’est vers 1875 qu’a été créée la distillerie. Elle a connu différents propriétaires au cours de son histoire, et, surtout, plusieurs longues périodes de fermeture au fil des années : de 1908 à 1931, puis de 1936 à 1960 – encore qu’il ne soit pas clairement établi que la production ait été effective dans les années 30. Peu avant cette nouvelle réouverture, d’importants travaux ont été effectués, avec notamment l’installation d’alambics de plus grande capacité. Mais un nouvel arrêt est intervenu en 1986, et tout semblait indiquer qu’il risquait d’être définitif.
Toutefois, elle est achetée en 2008 par Scaent Group, un groupe d’investisseurs internationaux qui la remette en état, redémarre la production et commercialise des malts âgés. Car, lors de la vente, faisaient partie du lot quelque 500 fûts allant de 1963 à 1986. En 2013, la distillerie a été revendue par Scaent Groupe à Benriach, qui possède également Glendronach.
Qui ?
En 2004, la reprise de Benriach a été réalisée par un groupe d’investisseurs, appelé Intra Trading
et emmené par Billy Walker, ancien directeur de Burn Stewart. Il s’est associé avec deux partenaires, Geoff Bell et Wayne Kieswetter, originaires d’Afrique du Sud. Ils ont considérablement rénové la distillerie, et ont repris le maltage sur le site, un événement totalement inédit dans l’industrie écossaise du whisky.
Avec la reprise de Glendronach puis de Glenglassaugh, le groupe Intra Trading s’annonce comme
un nouvel acteur très actif sur le marché du malt.
Comment ?
La distillerie fonctionne en grande partie avec les équipements installés avant 1960, car ils étaient très modernes pour l’époque : une cuve de brassage en inox, quatre fermenteurs en bois (il en existe deux autres en inox qui ne sont pas utilisés) et une paire d’alambics. Quelques autres équipements de moindre importance ont dû toutefois être remplacé après deux décennies d’inactivité. De quoi assurer une production pouvant aller jusqu’à 1,1 million de litres d’eau-de-vie par an. Par ailleurs, la distillerie a commencé en 2009 à élaborer des malts tourbés (inconnus jusqu’alors) qui représentent déjà 10 % de la production en 2012.
Quoi ?
Pendant ses périodes d’ouverture (qui représentent moins de la moitié de ses années d’existence), Glenglassaugh a essentiellement élaboré des malts pour les blenders, notamment Cutty Sark et Famous Grouse. A tel point qu’on a recensé seulement quatre embouteillages officiels jusqu’en 2008… Et les embouteillages indépendants ont été également plutôt rares. Tout a changé avec l’arrivée de Scaent Group, qui a rapidement mis sur le marché un 20 ans, un 30 ans et même un 40 ans, puis d’autres déclinaisons plus limitées.
A également été commercialisé en 2009 un new spirit (une eau-de-vie jeune qui n’a pas droit à l’appellation whisky) surnommé « l’eau-de-vie qui n’ose pas dire son nom » ! Du new spirit a été également logé dans des petits fûts de 50 litres (appelés Octave), vendus à des clubs de whisky ou des amateurs pour qu’ils en assurent eux-mêmes le vieillissement. En 2012 a été lancé le Revival, un trois ans d’âge élaboré après le redémarrage de la production, avec un
caractère surtout céréalier et végétal comme décrit ainsi pour les adhérents du Clan : « Un jeune à suivre ». Jaune doré. Le nez, surtout malté, fait penser à une pinte d’ale. Attaque sur la vivacité, avec surtout des notes végétales (céréales, herbe fraîche), mais aussi du fruité (pomme verte) accompagné de pointes épicées. L’ensemble est encore bien vert, mais laisse présager une belle structure qui devrait être marqué par le fruité. A suivre…