Où ?
Située à Lochranza, au nord-ouest de l’île d’Arran, la distillerie est environnée par des monts aux pentes très escarpés, dans un site pittoresque bordé par un loch. Elle bénéficie d’un climat particulièrement doux, grâce aux influences du Gulf Stream, favorables à un vieillissement harmonieux de l’eau-de-vie. A courte distance de la région de Glasgow, l’île est un lieu de villégiature appréciée de longue date des Ecossais et des touristes. Car elle offre des paysages très contrastés, entre la bande verdoyante aux innombrables rhododendrons qui la ceinture et les montages caillouteuses et désertiques du centre.
Quand ?
Arran a compté plus d’une cinquantaine de distilleries, la plupart illégales, dans son histoire. Mais il aura fallu attendre plus d’un siècle avant que ne soit décidée, en 1993, la construction de la distillerie actuelle. La première distillation a été réalisée en 1995, après l’inauguration officielle par la reine Elisabeth II. Les installations sont modernes, avec une grande salle unique pour le brassage, la fermentation et la distillation, ce qui facilitent les explications des guides auprès des visiteurs. Un important centre de visite a été ouvert en 2000, présentant de nombreuses explications sur l’élaboration du whisky et sur l’Ecosse en général, attirant ainsi facilement les nombreux touristes de l’île (60 000 visiteurs l’an dernier). En 2007, Arran a été élu “distillerie de l’année” par Whisky Magazine.
Qui ?
Ancien cadre de Chivas et de House of Campbell, Harold Currie a édifié cette distillerie indépendante autant pour lui que pour sa famille. Pour financer son projet, il a eu l’idée de vendre par souscription des fûts de whisky… dix ans avant qu’ils ne soient remis à leurs acheteurs ! Des amateurs du monde entier se sont précipités sur l’occasion. Par ailleurs, deux blends ont été commercialisés assez tôt, Lochranza et Glen Rosa, remplacé aujourd’hui par Robert Burns.
Comment ?
La distillerie ne possède pas de moulin, et utilise du malt déjà broyé importé directement. Une paire d’alambics, de taille réduite (équivalente à ceux de Springbank) et quatre cuves de fermentation en pin d’Oregon assurent la production, qui pourrait atteindre les 750 000 litres d’alcool par an, pour être de 350 000 litres en 2011. A noter que la distillerie a longtemps manqué de chais de vieillissement, l’obligeant à le faire dans ceux de Springbank. Mais un agrandissement a pu être réalisé en 2007.
Quoi ?
Bien des amateurs s’attendaient à trouver à Arran un malt des îles, c’est-à-dire fortement tourbé comme ceux d’Islay, ou pour le moins d’une grande puissance. Or, c’est le parti inverse qu’ont choisi les créateurs de la distillerie : le malt est ici d’une grande douceur, très rond, assez proche de ceux des Highlands ou, au mieux, de The Glenlivet pour l’élégance générale. Le 10 ans et le 14 ans constituent la base de la gamme officielle.
Par contre, Arran a utilisé la base de son malt net, floral et assez marqué par les céréales, pour multiplier les finitions en série limitée. Cela a commencé par le calvados, dès 2003, et a suivi l’emploi de fûts de cognac, de marsala, de porto, et même de Château Margaux et de Grand Cru de Champagne. En 2007, ont été également réalisées des finitions en fûts d’amarone (une liqueur à base d’amandes), de chianti, de Tokay hongrois et de fino, sans parler du moscatel ! De quoi faire parler de soi dans l’univers des amateurs…
Arran élabore également un malt et un blend placés sous le nom emblématique de Robert Burns, le plus célèbre des poètes écossais.
Tous les malts d’Arran ne sont pas filtrés à froid.