Aberlour

Où ?

Au coeur du Speyside, le long de la rivière Spey. Le village du même nom est connu depuis le 7ème siècle, la légende voulant que Saint Dunstan, futur archevêque de Canterbery, y baptisait les nouveaux convertis avec l’eau provenant du mont Ben Rinnes. Un intéressant centre de visite a été ouvert en 2002.

Quand ?

La distillerie remonte officiellement à 1826, date de son homologation, mais il est très probable qu’on y a élaboré du whisky bien plus tôt, compte tenu des facilités du site. Toutefois, la distillerie primitive a été déplacée à son emplacement actuel en 1879. Puis une violente explosion dans le moulin à céréales, suivie d’un incendie, l’ont fortement endommagée en 1898. Enfin, en 1945, elle a été agrandie et modernisée. C’est dire s’il ne reste plus grand chose des bâtiments d’origine. Mais, malgré ces vicissitudes, Aberlour a toujours été en fonctionnement, car ses malts sont de longue date appréciés des blenders pour leur rondeur et leur équilibre.

Qui ?

C’est un certain James Gordon qui est le fondateur d’Aberlour. Puis lui succéda en 1879 James Fleming, qui la revendit en 1892 au groupe Thorne & Sons, tout en restant le directeur jusqu’en 1920. En 1945, elle devient propriété du groupe Campbell Distillers, qui la modernise et l’agrandit fortement. En 1974, coup de théâtre, le groupe français Pernod Ricard rachète Campbell Distillers, devenant un acteur important du scotch whisky. Aberlour devient le socle de son développement, tant pour l’élaboration de son blend Clan Campbell, aujourd’hui un des leaders du marché français, que pour sa commercialisation en single malt. Aujourd’hui, la France représente 60 % des exportations de single malt d’Aberlour.

Comment ?

Aberlour se distingue par la taille de ses alambics (datant de 1898), dont la base très large est sans équivalent en Ecosse. Le vieillissement des malts est réalisé en partie en fûts de xérès, le reste en fûts de bourbon, dans des proportions variables. Autre particularité : les fûts sont clos par des bouchons de liège et non de bois comme ailleurs ; à Aberlour, on estime que l’évaporation des vapeurs résiduelles est ainsi plus réduite, ce qui donne plus d’arômes au malt. De la tourbe provenant de la région d’Aberdeen est utilisée en petites quantités.

Quoi ?

Le 10 ans d’âge a longtemps constitué la principale référence d’Aberlour sur le marché français, où la puissance du réseau commercial de Pernod-Ricard lui a permis de devenir un des leaders des single malts. C’est un malt riche et doux à la fois, aux notes de vanille et de boisé ponctuées d’une touche de tourbe. Rond et voluptueux, c’est un classique du Speyside, qui ne dénote pas… sans vraiment étonner.

Beaucoup d’autres embouteillages officiels, portant sur des âges variés sont apparus par la suite, sans parler de quelques raretés commercialisées par les embouteilleurs indépendants :

– Aberlour A’Bunadh (“Origine” en gaélique) est un douze ans d’âge commercialisé en brut de fût, non filtré à froid, à 59,6°, un des premiers dans le genre à avoir été largement commercialisé. Très marqué par le xérès oloroso, il surprend et ravit par sa puissance aromatique, bien différent de la douceur habituel d’Aberlour.

– la Cuvée Marie d’Ecosse, plus ancienne, est un 15 ans à 43°, provenant uniquement de fûts de bourbon. Riche et très moelleux, mais sans grande surprise, il représente le haut de gamme par rapport au 10 ans.

– Enfin, sont commercialisés deux “Double Cask”, en 12 ans et 16 ans d’âge à 43°, c’est-à-dire des malts élevés en fûts de bourbon et “maturés” ensuite en fûts de xérès, qui leur apporte davantage de fruité et de richesse aromatique.

Les distilleries de A à Z