Où ?
Grâce aux sinuosités de la limite séparant les Highlands des Lowlands, la distillerie appartient bien à la première région, mais se trouve en fait seulement à quelques kilomètres de Glasgow. Les propriétaires disent même que le whisky est distillé dans les Highlands, mais vieilli dans les Lowlands… Une localisation qui ne soit rien au hasard : longtemps, Glengoyne a bénéficié du régime spécifique aux distilleries des Highlands, tout en étant très proche d’une grande ville. Pas besoin de faire un dessin pour imaginer combien la contrebande y a trouvé son intérêt…
Située au pied des collines Campsie Fells, la distillerie a gardé le charme de ses origines, une ancienne ferme devenue distillerie, agrémentée qui plus est par une chute d’eau toute proche. A tel point qu’elle a été souvent qualifiée comme étant la plus jolie distillerie d’Ecosse. Le maltage y a été longtemps effectué sur place, puis a cessé d’être pratiqué, par manque d’espaces suffisants, au début du 20ème siècle. Elle est ouverte au public pratiquement toute l’année, avec différentes possibilités de visite, et même une Master Class où on apprend à créer son propre blend.
Quand ?
Officiellement, la création de Glengoyne remonte à 1833, mais il est plus que vraisemblable que des distillateurs clandestins y étaient installés bien plus tôt. Car cette vallée encaissée leur offrait une situation idéale pour échapper à l’attention des agents du fisc, tout en étant proche de Glasgow. Appelée à l’origine Burnfoot, elle a d’abord appartenu à plusieurs indépendants (Edmonstone, Conwell, MacLelland), puis devient en 1876 la propriété du blender Lang Brothers, qui lui donne le nom de Glenguin, puis finalement son nom actuel en 1905. Dans les années 60, avec la prise de contrôle de Lang Brothers par Robertson and Baxter, les installations sont modernisées, mais en respectant le style des origines. Les chais, par exemple, datent du milieu du 19ème siècle. De plus, un troisième alambic est mis en service.
Qui ?
En 2003, le groupe Ian Mac Leod rachète Glengoyne, ainsi que plusieurs marques du groupe Lang, pour un peu plus de 7 millions de livres. Elle a depuis bien augmenté sa production, passant de 840 000 litres à 1,1 million en 2005. Aujourd’hui, une dizaine de salariés travaillent à Glengoyne.
Comment ?
Glengoyne s’est toujours glorifié ne pas utiliser de malts tourbés, même à l’époque où elle procédait elle-même au maltage. Par contre, elle utilise essentiellement de l’orge de la variété Golden Promise, comme Macallan. En raison de sa proximité avec les Lowlands, on y a pratiqué autrefois la triple distillation, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Par contre, outre une double de fermentation (56 et 110 heures), le temps de distillation est beaucoup plus long qu’ailleurs, ce qui entraîne subtilités et richesses aromatiques particulières.
Initiée par Lang, et poursuivie par Ian Mac Leod, une innovation a été entreprise chez Glengoyne à partir de 2001 : la finition de cuvées dans des fûts de chêne écossais, ce que plus personne ne pratique en Ecosse…
Ils ont été préalablement “formés” en les remplissant de whisky de grain pendant 16 mois, puis remplis d’un Glengoyne de 15 ans pour une finition de 13 mois.
Quoi ?
Glengoyne commercialise officiellement une large gamme : 10, 12, 17 et 21 ans d’âge, ainsi qu’un 28 ans en série limitée. L’emploi de fûts de xérès, en totalité ou en finition, est assez important. S’y ajoutent maintenant la série des Scottish Oak, ainsi que, chaque année, des single casks d’âge différents : Stillmen’s Choice en 2005, Mashmen’s Choice en 2006, et Manager’s Choice en 2007. Il existe aussi de nombreux embouteillages indépendants.
Allant du sec au très moelleux, mais aussi avec beaucoup de fruité, la gamme de Glengoyne offre une large palette aromatique, qui l’apparente plus à un Speyside qu’à un Lowlands, en tout cas dans les versions actuellement disponibles.