Où ?
Au cœur du Speyside, la distillerie se trouve dans le village du même nom, au bord de la rivière Spey et à proximité de la ville d’Aberlour. La traduction du nom gaélique, « colline rocheuse » vient d’une importante falaise qui domine le site. Alors que la distillerie ne se visite pas, le village est connu également pour son importante tonnellerie qui fournit tout le Speyside, et propose une intéressante boutique avec de nombreux meubles et objets conçus à partir de fûts. Le Craigellachie Hotel est réputé pour son bar aux murs recouverts de plus de 700 bouteilles de single malts.
Quand ?
La création de la distillerie date de 1891, avec une architecture réalisée par Charles Doig, l’inventeur des cheminées à pagode. Toutefois, la production n’a réellement commencé que 7 ans plus tard. Propriété au départ d’Alexander Edward et Peter Mackie, la distillerie appartient ensuite uniquement à ce dernier, puis à sa société appelée White Horse Distilleries. En 1927, elle entre dans le groupe DCL, leader du whisky à l’époque (Diageo aujourd’hui). Toutefois, elle est vendue en 1998 à Bacardi Martini avec l’ensemble du groupe John Dewar & Sons, qui réunit de nombreux blends et les distilleries Aberfeldy, Brackla et Aultmore. Au cours de son existence ininterrompue et sans péripéties, Craigellachie a été plusieurs fois modernisée et agrandie.
Qui ?
Confondateur de Craigellachie, Peter Mackie (1855 – 1924) a eu un rôle important dans l’histoire du whisky. Fils et neveu de distillateurs, il travaille d’abord chez Lagavulin, dont il développe les ventes à Londres. En 1880, il crée sa propre société et lance le blend White Horse (dont Lagavulin est un composant essentiel) qui va connaître un énorme succès. Grand voyageur, il s’intéresse beaucoup à l’Afrique, finançant une expédition anthropologique en Ouganda. Il a aussi beaucoup écrit sur des sujets politiques.
Comment ?
Depuis 2001, la distillerie est équipée d’une imposante cuve de brassage, disposant de six bras pour réaliser le mélange des céréales, ce qui permet de raccourcir la durée du brassage, mais aussi d’améliorer le rendement en eau-de-vie. Par ailleurs, elle possède huit fermenteurs en mélèze et deux paires d’alambics, lui permettant une capacité de production maximale de 4 millions de litres par an. Dernièrement, ont été installés un système de récupération de chaleur et un autre de refroidissement, améliorant son rendement énergétique génétique et diminuant le réchauffement de la rivière Spey, permettant la sauvegarde des truites et autres poissons de la rivière.
Quoi ?
Depuis ses origines, Craigellachie a pour fonction principale d’élaborer un single malt pour les blends nombreux de John Dewar. Un seul single malt officiel est commercialisé depuis 2004 en version 14 ans à 40 % d’alc.vol.
Il existe aussi quelques embouteillages indépendants, assez rares, mais nous avons pu en déguster quelques-uns au Clan.
C’est un peu dommage, car Craigellachie offre pourtant un joli potentiel. Tout en offrant le moelleux et la rondeur d’un Speyside classique, il peut aussi présenter des notes épicées, voire un peu de fumé, et un très agréable fruité, même vieilli en fûts de bourbon.
Pour les voyageurs, on peut déguster un 21 ans d’âge en brut de fût au Craigellachie Hôtel…