Où ?
Sur l’île d’Islay, à l’ouest de l’Ecosse… et longtemps la plus à l’ouest de toutes les distilleries écossaises. Toutefois, c’est la moins maritime de toutes les distilleries de l’île, car située à l’intérieur, sur les rives de galets du Loch Indaal. Le nom (qui se prononce phonétiquement “brew-ick-laddie”) signifie “le bord de la côte”.
Quand ?
Les frères William, Robert et John Harvey ont construit la distillerie en 1881, grâce à l’argent reçu en dotation de leur père, un distillateur réputé de Glasgow. Pour la première fois dans l’île d’Islay, voire même en Ecosse, c’est le béton qui fut utilisé pour la construire. Depuis, les équipements n’ont guère changé, dont les cuves de brassage, et même un des alambics (riveté et non soudé) remontent aux origines.
Qui ?
Après sa création, la distillerie a changé souvent de propriétaire, et a connu plusieurs périodes de mise en sommeil. Les frères Harvey ont été obligés de la fermer en 1929, puis elle passa entre les mains de Joseph Hobbs, puis d’Invergordon en 1969 et de Whyte & Mackay en 1995, avant d’être une nouvelle fois fermée un an après.
En 2001, un groupe d’associés rachète la distillerie. Il s’agit des trois fondateurs (Mark Reynier, Simon Coughlin et Gordon Wright) de Murray Mac David, une société d’embouteilleurs indépendants créée quelques années plus tôt. Ils ont été rejoints par Jim Mc Ewan qui a fait toute sa carrière (40 ans) chez Bowmore, dont il fut longtemps le principal responsable, et qui s’est enthousiasmé pour le redémarrage de Bruichladdich, tant comme distillateur que comme maître de chais.
Comment ?
La distillerie se caractérise principalement par ses alambics de haute taille et à col resserré, actuellement au nombre de quatre. Par ailleurs, le matériel n’a guère changé depuis les origines. La distillation a repris le 29 mai 2001.
Les nouveaux propriétaires ont également installé une chaîne d’embouteillage dans un ancien chais de vieillissement. C’est la seule d’Islay (et la 3ème en Ecosse). La volonté en créant cette installation est de disposer de l’eau qui alimente la distillerie, à la minéralité particulière, pour la réduction à 46 % des single malts.
Quoi ?
Avec un caractère floral très marqué, Bruichladdich élaborait autrefois des malts très peu tourbés et sans accents maritimes, ce qui les différencie totalement des autres malts d’Islay, tout en ayant une personnalité bien marquée.
Depuis sa réouverture, Bruichladdich est commercialisé en 10 ans, 15 ans, XVII, et dans les millésimes 1970, 1984 et Legacy 1966. De plus, tirant profit des importants stocks disponibles Jim Mc Ewan élabore des assemblages assez étonnants, comme la série Rocks, Peat ans Waves, le Legacy, Black Art, Organic (bio). Le premier malt de la renaissance a été commercialisé en 2011 sous le nom de The Laddie Ten.
D’autre part, Bruichladdich a expérimenté des malts « hors normes » comme la série des très tourbés Octomore (jusqu’à 150 ppm de phénol, 3 fois plus que la pratique habituelle sur Islay), la quadruple distillation avec le X4+3, donnant à ce malt jeune un caractère beaucoup plus matûre), sans parler de multiples finitions en fûts de vin ou de spiritueux d’une grande originalité. L’actualité est si riche à Bruichladdich qu’il y a toujours une nouveauté à découvrir, avec un seul défaut : les quantités sont toujours très limitées.
Enfin, Bruichladdich distille dans ses alambics depuis 2006 le Port Charlotte, dont une nouvelle version est commercialisée chaque année. Il s’agit d’une ancienne distillerie, voisine de Bruichladdich, et qui est en cours de reconstruction.