Linkwood

Où ?

Dans le nord du Speyside, la région autour de la ville d’Elgin et de la rivière Lossie compte plusieurs distilleries ayant une forte production (Miltonduff, Longmorn, Benriach, Mannochmore…) ainsi que Linkwood, mais peu connues du grand public, car leurs malts servent essentiellement à l’approvisionnement des blenders. Elles sont environnées par d’importants champs d’orge connus pour leur fertilité.

Quand ?

Les plus anciens documents signalent la production d’eau-de-vie à Linkwood en 1824, la distillerie remontant elle-même à 1821. Elle n’a guère connu de période d’arrêt depuis, sauf pendant la seconde guerre mondiale et entre 1985 et 1990. Plusieurs fois agrandie et rénovée (en 1872, 1962 et 1972), elle n’en a pas moins gardé ses bâtiments initiaux, auxquels sont venues s’adjoindre des constructions plus récentes. Elle ne se visite que sur rendez-vous. En 2011, elle a à nouveau connu d’importants travaux de modernisation, marquée par le remplacement de plusieurs équipements majeurs.

Qui ?

Peter Brown, le créateur de la distillerie, et son fils William l’ont dirigé pendant toute la majeure partie du 19ème siècle, lui forgeant une grande réputation de qualité pour ses malts très appréciés des blenders. Puis l’entreprise a été cotée en bourse à la fin du siècle, et devient en 1936 la propriété du groupe DCL (aujourd’hui Diageo) qui en est toujours le propriétaire. L’un de ses directeurs, Roderick Mackenzie, en poste après la Seconde Guerre Mondiale, était réputé pour son respect maniaque des installations, s’opposant à toute transformation (sauf à l’identique) envisagée pour les équipements. La légende affirme même que, pour ne rien changer aux arômes du whisky, il interdisait qu’on supprime les toiles d’araignée dans les chais ! Ce qui n’est d’ailleurs pas si stupide, car elles peuvent empêcher la prolifération d’insectes nuisibles s’intéressant au bois des fûts de vieillissement.

Comment ?

La distillerie se distingue notamment par ses alambics de forme inchangée depuis ses origines, et qui sont actuellement au nombre de six. Ils se caractérisent par leur grande taille et leur forme trapue. De plus, ils sont équipés d’un chapiteau très court. Tout ceci permet d’obtenir une eau-de-vie particulièrement riche et concentrée.

La tourbe n’est jamais employée à Linkwood, et le vieillissement en fûts de xérès assez rare.

Quoi ?

L’essentiel de la production de Linkwood est destinée aux assemblages des différents blends de Diageo, moins d’un pour cent de la production étant embouteillée.

On ne trouve guère qu’un embouteillage officiel du 12 ans d’âge à 43 %, ainsi que des références beaucoup plus anciennes (26 et 32 ans) dans la collection Rare Malts de Diageo. Une version de 1996, Manager’s Choice, a été commercialisée en 2009.

Par ailleurs, plusieurs embouteilleurs indépendants proposent différentes versions de Linkwood, dont certaines marquées par l’emploi de fûts de xérès. Il a même existé  une version de 1939 à 4O°, disponible pour la modique somme de 1 475 euros !

C’est bien dommage pour les amateurs, car tous les commentateurs soulignent la richesse et l’équilibre aromatiques du Linkwood, avec ses notes fruitées (pomme verte, pêche, voire muscat) et d’autres beaucoup plus herbacées. Il offre une belle rondeur, tout à fait caractéristique du Speyside, sans manquer toutefois de finesse et de délicatesse.

Les distilleries de A à Z