Nous voici en été, c’est la saison des fruits, de l’herbe coupée, bientôt des foins, alors parlons un peu des fruits, et de toutes ces fréquentes références végétales que nous retrouvons subtilement avec plus ou moins de bonheur dans cette généreuse palette aromatique que nous offrent les whiskies d’ici et d’ailleurs.
Tout d’abord les ‘’Masters Distillers’’, ces alchimistes qui réalisent de subtils assemblages, puis dans le recueillement, d’éminents dégustateurs, des ‘’nez’’ connus ou anonymes, certains de nos aficionados passionnés, déchiffrent toutes les nuances de ces breuvages variables à l’infini. Ils nous apportent le rêve, mais aussi la caution de leur expertise qui nous permet parfois de dire ‘’…mais oui, mais c’est bien sûr !!’’ lors de la découverte de touches aromatiques dans une version inédite.
Imaginée pour aider et classifier ce qui revient à l’élaboration ou à la maturation des whiskies, la roue des arômes et ses variantes, fait défiler dans des cercles concentriques des gammes aromatiques, puis de multiples références d’arômes secondaires, avec dans les esters, le végétal, puis le floral, agrumes, fruits cuits, fruits frais, végétaux aromatiques, plantes de serres, feuilles et foin, fleurs, enfin à la périphérie de cette galaxie, d’infinies suggestions au travers desquelles nos propres sensations semblent bien souvent prises en défaut. Mais faut-il que notre perception soit un copié/collé de ce qui n’est somme toute que suggéré ? Ce serait enlever tout intérêt à la dégustation. L’impression première évolue, le whisky se ‘’ libère’’ dans notre verre, dans notre main, l’ajout d’eau peut faire apparaitre d’autres nuances, et nous exprimerons petit à petit notre propre ressenti, retrouvant ici le fruité, là le floral, et au-delà, ce qui nous fait palpiter. Où est la poire, où est la prune, la framboise et la figue, où est l’herbe fraîche, où sont les fleurs blanches ? Peu importe, restons dans le plaisir toujours renouvelé de la découverte, qui reste inséparable de nos expériences passées.
Chaque dégustation fait jouer notre propre subjectivité, et le déchiffrage personnel reste toujours dépendant d’éléments inconstants, impalpables, ou même notre humeur du jour, la météo locale, notre état d’esprit, la température du lieu … le charme de notre voisin(e) vont influencer notre jugement. Tel est le résultat de la traduction de nos sensations vers notre substance grise. La dégustation est un plaisir solitaire qui trouve son intérêt dans le partage !
Slainte
Gérard TRENTESAUX