DE L’UNIFORMITÉ NAIT L’ENNUI

Depuis les temps reculés (1997, au siècle dernier…) où nous portions le Clan des Grands Malts sur les fonts baptismaux, rares sont les distilleries qui sont passées au travers des mailles du filet de notre ami François Xavier Dugas dont l’inlassable quête s’efforce de satisfaire l’inlassable curiosité des membres du Clan ! Plus d’une centaine d’entre nous était déjà présente lors des actes fondateurs, et poursuit encore avec nous de passionnantes découvertes.

Si par hasard, l’un d’entre eux eut été collectionneur, c’est près de 600 whiskies qui celui-ci pourrait à présent aligner sur ses étagères, soit un linéaire de plus de plus de 45 mètres, avec un nombre impressionnant de whiskies embouteillés pour le Clan, et quelques ‘’collectors’’ qui nous font encore rêver ! Il pourrait alors rivaliser avec quelques une des plus belles collections privées de whiskies au monde, qui atteignent parfois plus de mille de bouteilles. Certains d’entre nous (j’ai les noms…), petits buveurs, revendiquent plus de cinquante flacons, ce qui est déjà respectable, mais tous n’avouent pas ! Rien à voir bien sûr, avec des collections professionnelles impressionnantes comme celle de Guiseppe Begnoni à Bologne, qui détient plus de 40 000 bouteilles de vieux whiskies dans les chais de Whisky Paradise ! Ou encore les 3 000 versions du Waldhaus am See de Saint Moritz offertes à la dégustation. Vive internet…

Mais le plaisir de déguster et de faire connaitre, fait que la plupart de nos fioles sont vides, et la mémoire du Clan ne subsiste qu’au travers de la saine lecture de nos bulletins, et de la contemplation nostalgique de quelques flacons rescapés. Heureusement, ces souvenirs alimentent encore les conversations dans nos soirées.

Collectionner ou déguster faut-il choisir ? Pour satisfaire l’un et l’autre cela nécessite, ce va de soi, d’acquérir au moins deux exemplaires de chaque produit. Et comme le rappelle le vieil adage Ecossais (je ne suis sûr, ni des termes, ni de l’origine…) : ‘’ le whisky ne s’use que si l’on s’en sert ’’, et conservé dans un ombre propice, il restera inaltérable, ce qui n’est pas le propre de l’homme. L’avantage de cette collection, et non des moindres, c’est que si l’on s’en lasse on peut suivre le conseil avisé de Charles MacLean et la boire !

L’engouement pour les whiskies rares et le goût de collectionner ces eaux de vie, est un phénomène récent, en particulier en France, où il a fallut petit à petit se débarrasser du Coca Cola dans nos verres, puis des glaçons, remettre la plupart des ‘’ blends’’ à la place qu’ils méritent (mais il y a de pires breuvages ), enfin apprendre et apprivoiser les singles malts et les casks strength grâce à des importateurs audacieux, pour pouvoir les apprécier dans leur diversité selon les circonstances et selon notre humeur.

Que les Gascons et les Charentais veuillent bien me pardonner, mais sans les Gi’s et le Coca Cola, serions nous encore limités à la ‘’fine à l’eau’’ ?

Slainte,

Gérard TRENTESAUX